11- La maîtrise

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Alors que Neutriss était partie téléphoner dans sa chambre Kaïton avait discuté avec sa grande-tante, il voulait la questionner sur ce qu'il avait entendu le matin même alors qu'il suivait son parcours de course à pieds.

– Tante Li, est-ce qu'il y a des choses spéciales qui se passent dans la forêt ici ?

– Qu'est-ce que tu entends par là, Kaïton ?

– C'est juste que tout à l'heure je me promenais et j'ai entendu une sorte de pulsation sourde qui venait de la forêt, tu sais à quoi ça pourrait être lié ?

– Ah oui, je vois très bien de quoi tu parles, en fait c'est une particularité de la planète Neoba. C'est assez étonnant d'ailleurs. Sur la surface de la planète, un peu partout, il y a de gigantesques puits d'où s'échappe une énergie formidable. Ils ne font pas spécialement de bruit, mais apparemment, certaines personnes perçoivent ces pulsations dont tu me parles.

– C'est vrai que cela ressemblait à un bruit sourd, mais surtout ça semblait venir d'autre part, c'était plus profond, je ne sais pas comment dire.

– Ce n'est pas très important de toute façon. Si jamais tu veux y aller avec Neutriss tu verras, c'est très beau, la forêt est luxuriante aux abords de ces sources. Faîtes attention, si vous vous approchez trop ça peut être dangereux. N'hésite pas si tu as d'autres questions.

Akira Tanenseï était entré depuis déjà quelques minutes. Il s'était assis sur le divan de velours qui semblait tout droit sorti d'un autre âge. Il s'accordait toutefois très bien avec le reste du mobilier puisque tout ici était doté de cette atmosphère d'antique sérénité. Le maître Tanenseï avait attendu que la conversation prenne fin et demanda à Kaïton de le suivre pour aller s'entraîner dans la clairière entourant la masure.

– Oui j'arrive tout de suite, répondit l'intéressé.

– Je t'attends devant la maison, conclu le maître.

Le temps que Kaïton se lève, serve la tasse de thé que sa grande tante lui avait demandée et se retourne, son maître était déjà sorti et les seules traces qu'il restait de son passage étaient les infimes vibrations de la porte de bois massif venant d'être close. Il retrouva son maître d'arts martiaux à l'extérieur qui lui lança un kimono, Kaïton le rattrapa et perplexe demanda à son maître :

– Je fais comment ? Je ne vais pas mettre le kimono sur cette combinaison quand-même ? Elle n'est pas faite pour évacuer la transpiration, en plus c'est ma préféré, continua-t-il l'air désespéré.

En effet, même si sur Kanwho il utilisait principalement des combinaisons à usage unique il avait amené dans ce voyage précipité les quelques combinaisons qu'il possédait dont celle qu'il revêtait actuellement. Il ne la portait pas souvent mais c'était la seule qui soit encore propre, il fallait emmener les autres à la laverie puisque Li n'utilisait qu'une machine à laver pour les textiles traditionnels. Son buste était mis en valeur par le noir mat du vêtement qui arborait des reflets quand il était regardé sous certains angles. De l'extérieur de ses cuisses jusqu'au-dessous des aisselles une bande irrégulière d'un bleu électrique distinguait sa silhouette, ce même bleu soulignait le dessin de sa colonne vertébrale s'arrêtant au col de la combinaison.

– Tu rentres, tu enlèves ta combinaison et tu mets le kimono, qu'il serait d'ailleurs plus adapté d'appelé keikogi. Il est en tissu sashiko, une technique de tissage qui nous provient de l'ère terrestre. Le tissu absorbera ta transpiration, et de toute façon, tu ne t'en rends pas compte à cause de ta combinaison, il fait plutôt froid ici. Aller, file te changer ! ordonna le maître.

Au moment de partir Kaïton faillit demander au professeur s'il devait appeler Neutriss, puis il se ravisa ; le professeur l'aurait déjà appelée s'il l'avait voulu.

Le sang des Numuris - I L'ArmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant