Résumé des chapitres précédents :
Kaïton est parti en quête d'une légende ou d'un mythe en espérant mieux se comprendre et se connaître. Il a finalement réussi à embarquer à bord du Brumeux pour débarquer à Cazerdnal après le franchissement d'Hulud, un défilé embrumé aux vents terribles. Après que Nilrem ait plaidé sa cause auprès de la doyenne du village, la décision de laisser les deux visiteurs pénétrer la forêt sacré a été donné au peuple. De longs débats s'en sont suivi, que les mousses de la places ont fait basculés en libérant leurs spores luminescent suite à leur connexion avec Kaïton et les Numuris.
Les feuilles craquaient sous ses pas. Elles étaient moins souples que la veille, légèrement rigidifiées par le givre. Ils marchaient maintenant depuis une semaine. Le dos de Kaïton était raide et ses épaules fourbues de porter ses vivres et vêtements ainsi que des objets étranges dont il avait cru comprendre qu'il s'agissait de présents pour il ne savait qui.
Le silence était parfois ponctué de quelques mots :
– Nilrem, merci de m'accompagner dans ce périple.
Silence.
– Je me demande toujours, pourquoi est-ce que tu as choisi de m'accompagner ? Est-ce qu'il y a seulement l'appel des Numuris comme tu l'as dit à Cazerdnal ?
– Et, toi ? Kaïton ... pourquoi ?
Le jeune homme savait bien qu'il n'obtiendrait pas une réponse si facilement, quand le temps serait venu espéra-t-il.
– Je ne sais pas vraiment, parfois j'ai l'impression que je dois le faire, que je n'ai plus que ça à faire de ma vie. Je ne comprends plus rien Nilrem. Plus j'en apprends sur moi, sur ma grande tante plus je suis perdu.
La solitude méditative de la marche poussait le jeune homme à ouvrir son esprit, plus qu'il ne l'aurait fait autrement. Il continuait :
– Lorsque le professeur Tanenseï m'a initié à la maîtrise c'était tout un nouveau monde qui s'ouvrait à moi, un monde dont je n'avais pas idée. Et maintenant, que j'en découvre plus sur ma grande tante je comprends que cela devait arriver, qu'en fait tout cela était déjà là, sans que je ne le sache. C'est terrifiant. Je ne suis pas sûr de bien comprendre tout, mais je ne suis plus sûr de vouloir tout savoir. Je ne sais même plus si je peux vous faire confiance, Nilrem.
– Tu sais, qui ... tu es et cela te ... terrifie. Je, comprends. Je te souhaite... bien du, courage. Que, penses-tu de l'... Empire ?
– L'Empire Amgondéa ? C'est un magnifique empire, on peut y vivre paisiblement, on y trouve des contrées magnifiques et si diverses ! Certes, il donne peut-être trop de place aux entreprises intersystémiques mais c'est un moindre mal.
Silence.
– Et vous, que pensez-vous de l'Empire ?
Silence.
Au grand désarroi de Kaïton, le mystérieux guide ne confiait que très rarement son opinion.
Dès que la luminosité déclinait, Nilrem se mettait en quête d'un Kam Numuris. La chaleur qu'ils exhalaient permettaient de tenir à distance la fraîcheur de la nuit. Les deux compagnons plantaient leur tente aux abords du puits d'énergie, le plus souvent dans un silence machinal. Ils partageaient alors leur maigre pitance, allégeant chaque jour leur important chargement. C'était souvent après ce moment que le guide s'isolait. Il n'en disait jamais rien, mais Kaïton comprenait à son attitude qu'il désirait être seul.
Le jeune homme en profitait pour accomplir ce qui était devenu un rituel. Il s'asseyait en tailleur sur une pierre ou sur la mousse épaisse. Il se plongeait en lui-même, écoutait avant d'entendre. Une mémoire s'animait en lui. Il se retrouvait auprès de Li, parfois assis au bord du Kam Numuri, parfois devant la maison de la clairière, parfois tout à fait ailleurs.

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Le sang des Numuris - I L'Arme
Science FictionLa première station martienne autonome perd tout contact avec la Terre. Sa responsabilité : faire perdurer l'humanité. Plusieurs millénaires plus tard deux jeunes adultes, Neutriss et Kaïton devront faire face à leur destin pour éviter au monde une...