Le sang des Numuris - I L'Arme

23 - rêveries et révélations

Résumé des chapitres précédents :

Kaïton est resté sur Neoba alors que Neutriss et Akira Tanenseï sont partis précipitamment. Kaïton a trouvé un travail grâce à Baltor, une connaissance de sa grande tante. De temps en temps il observe l'étrange objet qui ressemble à une montre que lui a légué sa grande tante. La cérémonie de disparition de Li l'a aussi beaucoup marqué. 

Sa journée de travail avait été harassante. Alors qu'il rentrait du spatioport d'un pas lourd, le regard vide fixant le pavé, une douce bruine se mit à tomber. Kaïton appréciait peu son travail. L'ambiance d'équipe était sympathique. Il sentait qu'il était utile dans ce qu'il faisait, mais il aurait pu faire des choses tellement plus intéressantes. Ses compétences en programmation et en intelligence artificielle étaient complètement sous exploitées dans le poste qu'il occupait au spatioport. Mais bon, il fallait bien se nourrir. De toute façon, ce travail n'était que provisoire.

Il arriva chez lui et se prépara rapidement un repas qu'il engloutit sans même s'en rendre vraiment compte. Il était épuisé et n'avait qu'une envie, rejoindre son lit.

Il dormait mal depuis qu'il vivait là. Les mêmes pensées l'assaillaient en boucle. Il était seul, à la dérive. Il ne souhaitait qu'une chose, dormir, s'allonger sur son lit. Mais il savait que cela signifiait le plus souvent ruminer sa sombre existence ou ployer sous les assauts de cauchemars incessants. Au milieu de cette tourmente cependant, il se souvenait de quelques rêves paisibles.

* * *

Kaïton marchait, il était entre ses deux parents. Le jeune enfant ne connaissait pas cet endroit qui lui paraissait gigantesque. Il regardait par les immenses baies vitrées de grandioses cascades de plantes fleuries. Il était impressionné. Lâchant les mains de ses parents il alla coller son nez à la vitre. C'était fou, il n'avait jamais vu de ville comme celle-là. Il n'y avait pas d'autres tours que celle dans laquelle il se trouvait. Il était émerveillé par les toits des maisons et leurs reflets multicolores. Son père le rejoignit :

– Voici Trundariv, Kaïton ! C'est une très belle ville. Il faut y aller maintenant, tante Li va nous attendre sinon.

L'enfant s'écarta de la vitre à sa plus grande déception. Il continuait de s'émerveiller en appréciant le spectacle à travers la grande fenêtre de l'ascenseur.

– Maman, pourquoi il n'y a pas d'autres grandes tours comme à la maison ?

– C'est comme ça ici, il y a moins de monde qui vit dans cette ville. Alors les gens peuvent vivre dans des maisons. Sur Kanwho il n'y a pas assez de place dans les villes, donc on construit des tours. C'est comme si on mettait plein de maisons les unes au-dessus des autres, tu comprends ?

Kaïton acquiesça et continua d'observer l'extérieur. Il se demandait bien à quoi ressemblait la tante Li dont on lui avait parlé. Elle avait l'air gentille sur les images qu'on lui avait montrées.

Ils étaient sortis de l'ascenseur et une petite dame avec des cheveux blancs les attendaient dans l'immense hall.

– Bonjour Kaïton ! Comme tu as grandi ! l'accueillit la tante Li. La dernière fois que je t'ai vu tu étais encore petit comme ça dans les bras de tes parents, fit-elle en mimant de porter un bébé dans ses bras.

La dame lui tendit la main. Elle avait vraiment l'air très gentille. Il la suivit. Il était assez intrigué, il n'avait jamais vu personne avec des rides comme sa tante Li. Elle lui demanda alors quelle était son histoire préférée.

– C'est l'histoire du magicien bricoleur, il peut transformer tout ce qui est cassé en un nouveau truc ! Un jour, Lucien, il avait cassé sa casserole préférée et le magicien bricoleur il l'a transformé en bicyclette ! Il est vraiment trop chouette le magicien bricoleur !