Chapitre 7

20 4 2
                                    

— Alors comme ça, vous venez des terres du Nord.

— Oui, votre majesté.

— De quel royaume, déjà?

— De Beurk. Mais on ne peut pas dire que c'est un royaume. Nous vivons sur une petite île au Nord. Enfin, nous y vivions.

Mérida leva un sourcil en entendant sa rectification. Que voulait-il dire par "y vivions"? Est-ce qu'ils auraient été attaqués? Ou bien cherchaient-ils des terres à cause de la surpopulation? D'après les informations qu'elle avait reçue de ses sentinelles, le peuple installé sur la plage Nord n'était pas très nombreux. Pour en avoir le cœur net, il valait mieux écouter ce que ce chef avait à dire. Après s'être relevé, Harold lui expliqua la situation.

— Notre village a été attaqué par des ennemis assez particuliers. Ils ont détruit tout ce qu'il y avait sur leur passage.

Mérida en connaissait un rayon sur les envahisseurs. Mais jamais de sa vie elle n'avait entendue le terme "ennemis assez particuliers".

— Comment étaient-ils? Demanda-t-elle.

— Ils étaient très forts et intouchables. Nous avions l'impression de nous battre contre des ombres.

La mention de cela fit tiquer la reine et les princes. Les seuls ennemis qu'ils connaissaient ayant ces genre de capacité était les soldats fantômes. Ils avaient encore une fois frappé. Neuf ans auparavant, les mêmes envahisseurs avaient tués les parents de Mérida. Après cela, ils ont continué à mettre à sang et à feu les royaumes. Et là, ils avaient réussi à faire qu'un peuple quitte leurs terres. Cela ne pouvait plus durer. Cette étrange armée chamboulait la paix de ce monde.

— Et... Ils ont tué ma femme.

— Mes condoléances.

En parlant d'Astrid, Harold sentit une vague de tristesse l'envahir. Elle était partie beaucoup trop tôt. Astrid ne méritait pas un tel sort. Chassant ses pensées malheureuses, il se concentra sur son objectif.

— Nous sommes venus ici pour vous demander l'asile, votre majesté. Reprit-il. Mon peuple n'en est plus qu'à une centaine d'hommes, sans compter les femmes et les enfants. Et aussi...

Devait-il le faire? Est-ce qu'elle accepterait de l'aider?

— Et? S'impatienta la reine.

— Je demande à créer une alliance pour retrouver les meurtriers de mon épouse.

C'était une bonne occasion pour Mérida. Depuis le temps qu'elle voulait la tête de ces fantômes, elle n'allait tout de même pas refuser une telle offre. Avant, elle n'osait pas demander de l'aide auprès de ses alliés, de peur de se faire traiter de folle. Une armée fantôme ne pouvait tout bonnement pas exister. Si elle lançait une attaque contre cette armée, toute seule, ce serait la fin de Dunbroch.

Mais là, un autre individu croyait en l'existence d'une armée fantôme. Les alliés de Dunbroch n'avaient plus aucune raison de la traiter de folle. Elle allait enfin venger ses parents. Ça n'allait pas être facile de trouver le point faible d'une armée comme celle-là, mais elle le trouverait, coûte que coûte. Rien n'allait plus l'empêcher d'aller au bout de ses projets. Après un moment de réflexion, Mérida esquissa un sourire en pensant déjà à la torture qu'elle réserverait à ces assassins.

— Je vous accorde l'asile, chef de Beurk.

Soufflant secrètement de soulagement, Harold fit une révérence tout en la remerciant. Mais Mérida n'avait pas encore répondue à sa seconde demande. La reine se leva et donna l'ordre à l'un de ses frères de former une escouade afin d'aller chercher ce qu'il restait des beurkiens. À son second frère, elle demanda d'aller trouver des auberges. Mérida se leva et quitta le hall.

LegendaryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant