Chapitre 10

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Quelques jours plus tard, Harold fut surpris de voir tout le palais s'activer. Cela faisait quelques jours qu'il était au palais. Zéphyr et Nuffink adoraient vivre dans une maison aussi grande. Quelques fois, ils sortaient pour jouer avec des enfants de leur village ou des enfants de Dunbroch. Le brun était heureux de les voir sourire à nouveau. Et ça faisait aussi un moment qu'il n'avait pas été allé voir ses amis. Il aimerait bien aller les saluer. En chemin vers la ville, il s'interrompit brusquement en voyant la reine dans les couloirs.

Cette dernière était habillée d'une robe bleue qui semblait la déranger au plus haut point. En marchant, elle se débattait avec l'une de ses manches. Malgré le fait qu'il n'était au château que depuis sept jours, c'était déjà un gros choc de voir Mérida habillée en robe. Ça lui donnait un air presque ridicule si on oubliait qui elle était. Mérida marmonnait dans sa barbe tout en tentant d'arranger du mieux qu'elle pouvait la manche de son accoutrement.

— Votre majesté? Demanda Harold.

Elle leva brusquement les yeux et s'arrêta quand elle croisa Harold. Et heureusement qu'il était là, sinon elle serait tombée dans les escaliers. Ça aurait été vraiment bête de mourir à cause d'une robe. 

— Oh, bonjour.

— Bonjour. Vous... Vous êtes resplendissante, aujourd'hui.

— Je vous remercie, bien que je n'apprécie pas trop cette tenue.

— Pourquoi donc? Elle vous va à ravir, à mon avis. Même si c'est un peu déstabilisant de vous voir en robe.

Mérida soupira et admit sa défaite contre la manche de sa robe. Elle avait bien mieux à faire que s'énerver contre les froufrous d'une stupide robe. Comme exemple, accueillir les dirigeants des royaumes alliés à Dunbroch.

— Aujourd'hui, nous accueillons les reines de Corona et Arendelle. Lança-t-elle.

— Aujourd'hui? Je n'avais pas vu le temps passer.

— Le temps passe vite, effectivement. C'est la raison pour laquelle je me dois d'être un minimum présentable. Vous devriez en faire de même. Elles arrivent dans quelques heures.

— Devrais-je porter des habits venant de Dunbroch?

— Non, vous n'y êtes pas obligé. Sauf si vous y tenez.

Imaginer Harold en kilt était assez drôle. Enfin, pour Mérida. Pour le chef de Beurk, s'imaginer porter cette étrange jupe pour homme n'était pas très réjouissant. La reine esquissa un demi-sourire alors que le brun grimaça. Il préférait encore porter les vêtements qu'il portait à cet instant. Mérida lissa une dernière fois sa robe et entreprit de descendre vers le grand hall.

— Quand vous serez prêt, veuillez me rejoindre dans la salle du trône.

Harold hocha la tête et alla se préparer. En chemin, il se demandait bien à quoi ressemblaient les reines de Corona et Arendelle. Comme lui et Mérida, elles avaient été obligée de prendre les commandes de tout un royaume à un très jeune âge. Elles étaient peut-être dans la même tranche d'âge que lui. Quand il descendit dans la salle du trône, Mérida ainsi que ses trois frères étaient présents. Et à en juger le silence de mort dans la salle, les dirigeants des royaumes alliés n'allaient pas tarder à arriver.

Un garde se posta devant les grandes portes et laissa entrer deux femmes. L'une d'elle avait les cheveux aubrun et portait une cape violette qui avaient des trous pour laisser passer ses bras. La deuxième était une brune aux yeux verts, portant une robe rose. Les deux femmes semblaient avoir la vingtaine, voire presque la trentaine. Elles étaient toutes deux accompagnées d'une escorte de deux hommes. Tandis que l'escorte de la femme aux cheveux aubrun était habillée des vestes vertes, celle de la brune à la robe rose portait des vestes rouges.

— Votre majesté! Les reines Anna du royaume d'Arendelle et Raiponce du royaume de Corona!

Les deux femmes firent la révérence et Mérida le leur rendit, imitée par Harold.

— Bienvenues à Dunbroch. Lança Mérida.

— Nous vous remercions. Répondit la brune avec un sourire.

— Nous devrions nous mettre immédiatement au travail. Dit celle habillée en violet. Selon la missive que vous avez envoyé, ce serait une affaire sérieuse.

— Oui, effectivement. Reprit Mérida. Allons dans une autre salle.

Les trois dirigeants suivirent la reine dans une salle où une table ronde était installée au milieu. Chacun prit place sur une chaise et Mérida n'attendit pas plus pour lancer le sujet de conversation du jour.

— Comme vous le savez tous, nous avons été victimes des attaques d'une armée fantôme il y a quelques années. Ces envahisseurs ont pris la vie de nos prédécesseurs et nous ont fait porter la couronne bien trop tôt. Il y quelques jours, elle a refait surface.

Raiponce retint son souffle et ferma les poings. La seule cause de sa tristesse, c'était cette armée. Elle lui avait volé ses parents alors qu'elle voulait encore vivre beaucoup de choses avec eux. La jeune brune avait été séparée de ses géniteurs pendant dix-huit longues années. Et là, elle était séparée d'eux pour toujours. Elle ne laisserait pas leur mort impunie. Les coupables devaient payer.

— Elle a attaqué les terres du Nord. Plus précisément, le village de Beurk et la femme du chef a péri. Mesdames, je vous présente le chef Harold Horrib Haddock, chef de Beurk.

— Enchantée. Répondirent-elles en chœur.

— Après mûres réflexions, mon frère et moi sommes arrivés à la conclusion que ses soldats cherchent à éliminer des rois et reines spécifiques.

Une domestique déposa une grande carte sur la table et Mérida exposa sa théorie devant ses alliées. Les doutes d'Harold se dissipèrent quand les deux reines furent d'accord avec la Reine Ours. Elles étaient en contact avec le monde, donc plus aptes que lui à connaître ce qui se passait dans la royauté.

Et c'était effectivement étrange. Après les innombrables attaques sur des dizaines de royaumes, les seuls qui aient péris, étaient les monarques de Dunbroch, Corona et Beurk. Une tentative d'assassinat arriva à la reine Anna. Mais heureusement, elle avait réussi à y échapper. Il n'y avait qu'une seule logique: ces quatre royaumes étaient liés. Les pièces du puzzle étaient presque toutes présentes. Il ne manquait plus qu'à connaître la motivation et les coupables.

— Je pense que ce que vous dites est vrai. Commenta Anna. Et moi aussi, j'ai une autre théorie. Cette armée fantôme n'est pas normale, si vous avez remarqué. Elle est intouchable et invincible. Le fait que je sois encore en vie relève d'une chance.

— En parlant de cela, comment se fait-il que vous n'ayez pas été tuée? Demanda Raiponce.

— Ma sœur, l'ancienne reine Elsa, m'a protégé avec sa magie.

Les deux reines étaient finalement au courant de ce qui s'était passé à Arendelle quelques années auparavant. La reine Elsa avait renoncé au trône pour être qui elle était réellement. Elle donna la couronne à sa jeune sœur et l'avait protégé contre ces ennemis semblant surgir des ténèbres. L'ancienne reine Elsa avait sûrement de grands pouvoirs pour avoir réussi à repousser cette armée.

— Vous pensez donc que l'armée fantôme serait magique? Demanda Harold.

— Je ne le pense pas, j'en suis sûre.

Mérida enroula la carte après un regard pour Raiponce. La magie peuplait leur monde. Et question magie, elles en connaissaient beaucoup. Les deux reines auraient souhaité ne plus jamais avoir affaires à ce genre de choses. Mais apparemment, ils n'étaient pas encore débarrassé de cela.

— Je suis d'accord avec vous, Anna. Lança-t-elle. Si cette armée est magique, il y a sûrement des informations sur elle quelque part. Je suis sûre que nous pouvons trouver quelques choses sur eux dans les bibliothèques ou dans quelconques sources de magie.

Les autres souverains hochèrent la tête. Ce n'était pas la magie qui manquait à Arendelle. Anna n'aurait qu'à faire un tour chez les trolls et elle aurait ses réponses. Pour la reine de Corona, il y avait tellement de sources de magie dans son royaume qu'elle ne savait par où commencer. La réunion s'acheva sur cette décision et les deux reines repartirent aussitôt.

Puisqu'ils avaient une piste, Harold et Mérida étaient persuadés de pouvoir mettre la main sur cette armée fantôme. 

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