Chapitre 9

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Harold restait debout près de Mérida, attendant impatiemment l'arrivée de ses enfants. Il espérait réellement qu'ils aient fait bon voyage et qu'ils ne soient pas trop fatigués. Le chef de Beurk triturait ses doigts, les yeux fixés sur les grandes portes.

— La porte ne va pas s'ouvrir par votre force mentale, vous savez. Commenta Mérida.

Le brun arrêta de martyriser ses doigts et croisa les mains derrière son dos. L'anxiété et l'impatience se lisait dans son regard.

— Excusez-moi. C'est que j'ai hâte de voir mes enfants.

— Ils vous manquent tant que cela?

— Beaucoup même. Ils sont tout ce qui me reste.

Mérida se tut. Il venait de perdre sa femme. Elle ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie. Évidemment que ses enfants étaient tout ce qui lui restait. C'était un homme brisé par la vie, n'ayant aucun objectif à part celui de venger sa femme. La reine garda la tête haute en attendant également deux enfants qui étaient censés être ceux du chef de Beurk.

L'impatience du brun fut plus que palpable quand les portes en bois du hall s'ouvrirent lentement. En tête de file, il y avait l'un des frères de la reine. Harold ne les connaissait pas bien et ne savait même pas comment ils s'appelaient. Mais ce n'était pas ce qui le rendit plus ou moins heureux. Quand il vit sa progéniture encadrée par une escouade, il fut soulagé. Le voyage s'était bien passé finalement.

À la première vue des lieux, Zéphyr et Nuffink semblaient un peu intimidés. C'était assez normal après tout. Dunbroch n'avait rien à voir avec le village de Beurk. Si là-bas, ils voyaient des cabanes, sur les terres de la Reine Ours, les bâtiments étaient tous faits de pierre. Et le palais n'avait pas l'air particulièrement accueillant. Il avait une allure austère, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Quand ils aperçurent leur père, leur première réaction fut de courir vers lui.

Harold s'accroupit pour les prendre dans ses bras et les serrer fort comme si ils ne s'étaient pas vus depuis des mois.

— Papa, tu m'as trop manqué. Lança Zéphyr.

— Oui. On a eut très peur quand des gens sont venus nous chercher. Renchérit Nuffink.

— Je sais, les enfants. Vous aussi, vous m'avez manqué. Mais ne vous inquiétez pas, ces gens sont gentils. Ils vont nous aider.

— Vraiment? Demandèrent-ils en chœur.

Le brun hocha la tête et se remit debout pour présenter ses enfants à Mérida. En voyant la femme sur l'estrade, croisant les bras et levant le menton, les enfants se cachèrent derrière les jambes de leur père. Elle ne semblait pas très amicale, cette reine.

— Votre majesté, je vous présente les enfants. Ma fille aînée, Zéphyr, et son frère, Nuffink.

— Ravie de vous rencontrer, les enfants.

Mais les deux petits n'osaient pas sortir de leur cachette. Mérida n'inspirait pas la confiance chez eux. Plutôt, la peur. Et la reine l'avait devinée, mais elle ne leur en voulait pas. Elle savait qu'elle n'avait pas de très bonnes relations avec les enfants. Les derniers qu'elle avait connue, c'était ses frères. Le reste de sa vie n'avait été que guerres, réunions diplomatiques et élargissement de territoire.

Devant le refus de s'incliner de ses enfants, Harold les encouragea légèrement, sans tellement les forcer. Il ne fallait pas qu'il s'attire les foudres de Mérida à cause de ses enfants. Mais il avait beau leur dire qu'elle ne mordait pas, ils ne voulaient pas bouger. Mérida avait longtemps arboré cette expression froide et fermée qu'elle n'était plus capable de changer son expression faciale même devant des bambins.

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