Chapitre 41

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Raiponce émergea de son sommeil et s'étira. Ça n'avait pas vraiment été une bonne nuit, étant donné qu'elle avait dormi sur le sol, sans rien en guise de couverture. Une douleur au dos la fit couiner et elle se leva. Autour d'elle, ses compagnons dormaient tous. Et à sa plus grande surprise, Harold avait la tête posée sur l'épaule de Mérida. Elle ne put s'empêcher de trouver cela très mignon. Ces deux-là iraient très bien ensemble. Peu après, Anna se réveilla aussi et sa cousine pointa les deux souverains. Anna eut la même réaction. Les deux femmes restèrent plantée devant les deux endormis encore quelques minutes.

— Je crois qu'on devrait arrêter. Proposa Anna.

— Oui, le petit-déjeuner ne va pas se faire tout seul.

Puis, elles quittèrent la grotte où ils étaient pour se mettre en quête de nourriture. Dehors, la tempête avait cessé. Tout était recouvert de neige, donnant au paysage un aspect charmant. Les oiseaux étaient sortis et gazouillaient dans les arbres. Rien à voir avec la catastrophe de la veille. Et cela étonnait vraiment les deux reines. Comment des oiseaux pouvaient-ils exister dans un monde souterrain? De plus, ces oiseaux étaient la seule chose normale qu'elle aient vu depuis longtemps. Sauf s'ils se mettaient à parler comme le lion de la région noire.

Leur quête de nourriture semblait vaine en voyant l'étendue blanche partout. Rien ne poussait et elles s'éloignaient de plus en plus de la grotte. Au fur et à mesure qu'elles s'enfonçaient dans les bois, elles furent obligés de mettre des marques sur les arbres pour pouvoir retrouver le chemin du retour. Fatiguée, Anna souffla bruyamment. Les longues marches à pieds interminables n'étaient pas vraiment sa tasse de thé. Le confort de son palais lui manquait. Et à cet instant, elle aurait préféré gérer des affaires royales que de marcher dans la neige sans but précis à part celui de trouver de quoi se nourrir.

La reine de Corona faillit également abandonner quand elle vit une créature majestueuse près d'un arbre. C'était un cerf qui grattait l'écorce de l'arbre avec ses bois décorés de fleurs. C'était comme s'il était lui aussi un arbre, mais au printemps. Raiponce s'immobilisa en le voyant. Puis, deux faons arrivèrent en sautillant suivi par leur mère. Les deux adultes se frottèrent le museau, laissant les petits manger l'écorce de l'arbre. Anna et Raiponce ne purent s'empêcher d'être attendrie par cette petite famille.

— Comme c'est mignon.

— Ça, par contre, ça l'est moins.

Étonnée par la réponse de sa cousine, la blonde regarda dans la direction qu'elle était en train de pointer pour voir un loup blanc. Ce dernier semblait prêt à sauter sur les créatures innocentes. Ou plus précisément, les faons. Avec son pelage, on peinait à le reconnaître dans toute cette neige. Mais la rousse l'avait reconnu grâce à ces yeux noirs qui se baladaient dans cette blancheur immaculée. La famille de cerfs ne semblait pas du tout alertée par la présence d'un loup.

— Il faut l'en empêcher. Dit Raiponce.

Anna hocha la tête et dégaina son épée. Elles s'approchèrent aussi lentement que le loup. Quand au cerf aux bois fleuris, il tourna la tête de tous les côtés, sentant un danger. Mais rien ne se profilait à l'horizon. Le prédateur sortit alors de sa cachette et bondit tout en laissant échapper un grognement. Paniqué, les faons s'enfuirent, échappant à la surveillance de leur mère. Tandis qu'elle tentait vainement de les appeler, le cerf se retrouva face à face avec le loup. Ce fut le carnivore qui attaqua en premier, mais il fut bloqué par les bois de son adversaire. Il le jeta contre un arbre et frotta le sol enneigé de son sabot, prêt à charger. Il s'élança pour empaler le loup, mais ce dernier esquiva, laissant l'animal planter ses défenses dans le tronc d'arbre.

Cette fois, il avait le champ libre. Le mâle qui devait protéger sa famille était coincé. La femelle était paniquée et il ne lui faudrait pas fournir beaucoup d'efforts pour retrouver deux petits faons egarés. Une affaire vite réglée. Mais il devait d'abord en finir avec le cerf. Le loup bondit et planta ses griffes acérées dans la peau de la créature, qui tomba sur le côté, lâchant un cri de douleur. Son sang ne tarda pas à teinter la neige, ce qui était insupportable pour Anna. Elle n'allait pas laisser ce loup aller au bout de ses idées.

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