Chapitre 12

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— Qu'est-ce qui me vaut cette visite nocturne?

— Rien. Nous allions rentrer.

Mérida se releva et épousseta son pantalon avant de tourner le dos à la vieille sorcière. Harold l'imita et lança un au-revoir à la dame.

— Si je peux faire quelque chose, demandez-moi!

— Non, merci.

— C'est votre mari?

La reine se retourna et regarda la sorcière comme si elle avait dit la pire de toutes les âneries au monde. Elle? Se marier? Jamais.

— Non, pas du tout.

— Alors, c'est votre aventure.

— Non plus, c'est...

— Celui dont vous êtes amoureuse mais qui ne vous aime pas!

— Arrêtez de me couper! C'est le chef de Beurk! Il est venu demander l'asile parce qu'une armée fantôme a...

En parlant de cela, une idée germa dans l'esprit de la rousse. C'était peut-être la plus folle de toutes ses idées, mais elle ne perdrait sûrement rien. Sauf peut-être un peu d'argent. Finalement, cette vieille sorcière pourrait l'aider. Merci les feufolets. Pour paraître un peu plus courtoise envers la dame, la reine joignit ses mains est esquissa un sourire forcé.

— Madame la sorcière. Commença-t-elle.

— Je vous ai déjà dit que je n'étais pas une sorcière! S'emporta-t-elle.

Ça commençait bien. Il ne fallait pas que Mérida perdre son sang froid. Cette sorcière avait sûrement le pouvoir de lui dire qui était cette armée fantôme. Et elle avait beau nier, tout ce qui était arrivé à la rousse il y a douze ans était de la magie pure et simple. Elle n'avait pas le temps de tergiverser sur ce qu'elle était vraiment.

— Oui, excusez-moi. Mais, je me demandais si vous pouviez nous rendre un petit service.

— Un petit service, hein? Sachez tout d'abord que ce ne sera pas gratuit.

— Naturellement.

Après quelques secondes de réflexion, la vieille sorcière leur offrit un sourire et les invita à entrer. Mérida la suivit sans appel, mais Harold reçu un coup de balai. Le chef de Beurk avait toujours du mal à croire qu'un balai puisse bouger de lui-même, et agir comme un garde. Tout était vraiment stupéfiant à Dunbroch.

Quand il entra dans la maison, elle était si petite qu'il devait se pencher pour pouvoir circuler. Des centaines de choses en bois jonchaient le sol, les meubles et le plafond. Les motifs étaient tous des ours. Il y avait des figurines d'ours, des pots en forme de tête d'ours, des sculptures d'ours et plein d'autres choses. La seule chose qui n'était pas un ours, c'était un corbeau empaillé. Jamais de sa vie il n'avait vu un animal empaillé. Harold s'approcha de l'animal tout doucement.

— Si j'étais vous, je n'y toucherais pas. Lui dit Mérida.

— Quoi, pourquoi? Demanda-t-il, la main toujours en l'air.

— Parce que c'est...

Sans qu'elle ne puisse finir sa phrase, le corbeau mordit la main du chef de Beurk. Ce dernier laissa échapper un cri de douleur et de stupeur.

— ... Un corbeau vivant. Finit la reine.

— Il m'a mordu!

Près d'eux, le balai était prêt à donner un coup au corbeau. Mais la sorcière s'interposa entre ses deux colocataires en les grondant. Une bagarre s'en suivit, où le balai tapais le sol pour communiquer et où le corbeau croassait pour répondre. La dernière fois que Mérida était venue à cet endroit, l'oiseau parlait. Peut-être qu'en douze ans, cette sorcière avait finie par lui retirer le droit de parler.

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