Chapitre 17

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En dehors du château, la pluie battait la pierre. Le ciel était aussi noir que le dragon qui logeait dans l'écurie géante du palais. Au chaud, à l'intérieur, Mérida et Harold avaient passé toute la journée enfermés dans la bibliothèque. C'était à peine si Zéphyr et Nuffink avaient vu leur père. Mais ils ne s'en plaignaient pas. Les activités ne manquaient pas dans ce grand château.

Entourés de milliards de livres, les deux souverains tentaient d'en savoir plus sur la Croix d'Eyvar. L'armée fantôme avait sûrement un lien avec cette légende. Mais en une journée entière, ils ne trouvèrent rien, même pas la légende contée par la sorcière un peu plus tôt dans la matinée. La Reine Ours reposa un livre extrêmement épais sur le sol, près d'une énième pile de bouquins poussiéreux. Elle souffla bruyamment avant de s'attaquer à autre. 

Debout près d'elle, Harold n'avançait pas non plus. Il avait beau feuilleter les pages jaunies par le temps, il n'y avait rien sur la Croix d'Eyvar ou l'armée fantôme. Mais les romans d'amour et les recueils de poésie ne manquaient pas. Le chef de Beurk vit une littérature jamais apprise dans son village.

— C'est peine perdue! Souffla la rousse.

— Au moins, j'ai pu découvrir de nouveaux ouvrages.

Mérida se tourna vers lui et il lui montra la couverture de l'un des innombrables romans d'amour de la bibliothèque. La rousse esquissa une grimace en voyant le livre. Ce n'était pas vraiment ce qu'elle préférait. Elle n'a jamais été une adepte de la lecture. Encore moins quand il y avait des mièvreries pareilles. Harold esquissa un demi-sourire devant l'expression de la reine.

— Vous êtes bien cultivée à ce que je vois. Dit-il en feuilletant un autre livre.

— Je ne lisais pas souvent. Ces livres appartenaient à ma mère.

— C'était donc une grande amatrice d'histoires d'amour.

— Ma mère adorait les romans de capes et d'épées, pleins de magie et de princes ensorcelés. Fit-elle d'un air théâtral.

Le brun ria. Il déposa le livre avant d'en prendre un autre. Cette fois-ci, il trouva une œuvre sur la mécanique. Les différentes sortes de char et de lance-pierres étaient minutieusement dessinés avec les noms de chaque pièce. Il y avait même des armes qu'il n'avait jamais vu. Plusieurs sortes de véhicules étaient aussi couchés sur papiers. Harold se retrouva à feuilleter ce livre, pris d'un soudain intérêt pour les chars de combats.

Quand à Mérida — assise par terre — elle jeta un autre livre après avoir regardé dedans. Comment se faisait-il qu'une aussi grande bibliothèque ne contenait pas ce qu'elle cherchait? De plus, Elinor adorait lui conter des légendes. Dans ce cas, pourquoi n'y avait-il pas un seul livre sur la Croix d'Eyvar? Il fallait croire que Dunbroch n'était pas au courant de cela. Elle tourna la tête vers Harold, qui fixait avec beaucoup d'intérêt, un livre.

— Que faites-vous? Demanda-t-elle en se relevant.

— J'ai trouvé ce livre. Était-ce votre père qui le lisait?

Elle se rapprocha et jeta un coup d'œil aux esquisses avant de répondre.

— Non. Les livres dans ce genre étaient utilisés par nos anciens chefs d'armées. Actuellement, ils appartiennent à mes frères.

— Je comprends maintenant d'où vient la puissance de votre royaume.

— Mes frères sont aussi forts qu'intelligents. Ce sont d'excellents stratèges et de bons charpentiers.

— Je suis impressionné.

Il feuilleta encore une feuille et une idée lui vint en tête. Peut-être que les frères de Mérida savaient quelque chose sur la Croix d'Eyvar et l'armée fantôme? Après tout, ils étaient des guerriers qui avaient combattus sur plusieurs terrains. Ce ne serait pas impossible qu'ils sachent quelque chose.

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