Legendary

Chapitre 42

Le cerf se releva, sans aucune séquelle. Raiponce était aux anges et une larme coula sur sa joue, qu'elle s'empressa d'effacer. Elle avait retrouvé sa capacité magique. Elle pouvait alors soigner tous ceux qui en avaient besoin. Comme Harold. Elle se releva et entreprit de faire demi-tour quand une voix masculine grave la remercia.

— Merci infiniment.

— Quoi? Demanda-elle en se retournant.

Elle fut étonnée de voir le cerf s'approcher et réitérer ses remerciements. La blonde retomba dans la neige, estomaquée. Anna n'était plus vraiment étonnée, étant donné qu'elle avait vu un lion la menacer de mort.

— A-Anna, tu as entendu? Il... il vient vraiment de parler?

— Oui, il parle. Allez, debout.

Elle aida sa cousine à se relever et elles fixèrent toutes deux le cerfs aux bois fleuris. Ce dernier ne se fit pas prier pour se présenter.

— Je m'appelle Bambi. Je suis le roi de cette forêt. Derrière, c'est ma famille.

— Oh. Enchantée, votre majesté.

Les deux reines ne savaient pas si elle devaient faire une révérence ou s'incliner ou se mettre à genoux. Alors, elles optèrent pour une révérence à l'humaine. Bambi leur rendit leur politesse d'un hochement de tête.

— Je vous serai éternellement reconnaissant de m'avoir sauvé et d'avoir protégé ma famille.

— Tout le plaisir est pour nous. Lança Raiponce.

— Tous les mots de cette terre ne sont pas suffisants pour exprimer ma gratitude. Que puis-je faire pour vous aider?

Ah, sa proposition tombait bien. Les deux reines retrouvèrent l'espoir de sortir de ce paysage enneigé et de se rendre à la Région Centre. Anna devança Raiponce sur ce qu'il fallait dire, tellement elle était contente.

— Nous avons besoin d'aller à la Région Centre.

Bambi hocha simplement la tête, sans poser de questions. Quelle charmante créature.

— Mais avant, il faut que nous retournions auprès de nos amis. L'un d'eux est encore dans un état comateux.

Comprenant que la situation de leurs sauveuses étaient critique, Bambi et sa femelle acceptèrent de leur servir de monture. Les deux petits faons suivirent par derrière alors que leurs parents galopaient à travers la forêt, à la recherche d'une grotte. Au bout que quelques minutes, elles arrivèrent à destination et Raiponce se dépêcha de descendre du cerf. Quand elle entra dans la grotte, elle vit Mérida faire les cent pas. En voyant les deux reines arriver, la rousse souffla de soulagement.

— Enfin, vous êtes revenues! Je pensais qu'il vous était arrivé quelque chose.

— Nous allons bien, ne vous en faites pas. Répondit Raiponce.

— Comment va Harold? Demanda Anna.

Mérida jeta un regard au chef Viking et soupira.

— Il ne se réveille pas.

— J'ai la solution.

Raiponce laissa ses deux amies à l'orée de la grotte pour s'accroupir près du brun. Elle posa ses mains sur ses blessures et commença à chanter. La même lumière dorée apparu et les yeux de Mérida faillirent sortir de leurs orbites. Elle savait que Raiponce avait ce pouvoir, mais elle ne l'avait jamais vu en action. C'était presque irréel. Quand la reine de Corona eut fini de chanter, elle attendit que le chef Viking réagisse en levant les bras. Tout le monde attendait la réaction de l'endormi, même Bambi.

Au bout de cinq minutes, rien ne se passa, ce qui fit que la blonde se remit en question. Avait-elle réussi à le sauver? Tout était normal pourtant. La lumière, la chanson, les mêmes fourmillements dans ses mains. Pourquoi il ne se réveillait pas? Baissant les bras, elle soupira. Puis, Harold se réveilla en sursaut et se redressa vite, ce qui la fit crier.

— Aaah!

— Bon sang, qu'est-ce que c'était?!

— Vous m'avez fait peur!

— Je suis mort?

— Bien sûr que non!

Le brun palpa son ventre ainsi que son épaule pour ne ressentir aucune douleur. Il appuya plus fort, mais toujours rien. Il etait vraiment guéri? Comment était-ce possible? Et pendant qu'il se torturait les méninges à trouver une logique à la soudaine disparition de ses plaies, les trois reines étaient folles de joie. Mérida céda au câlin d'Anna et Raiponce vint les rejoindre. Même les cerfs avaient l'air contents. Mais la plus heureuse, c'était la Reine Ours. Elle ne l'avait pas perdu finalement. Ça valait la peine de s'accrocher.

Harold se mit alors sur ses deux pieds, tout mal disparu. Il ne ressentait plus ce mal de tête intense qui lui donnait l'impression qu'elle allait exploser. Plus aucune douleur ne venait tirailler ses entrailles. Un peu plus tôt, en dormant, il ne se sentait ni mort, ni vivant. C'était une sensation étrange et dérangeante. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il flottait dans le noir sans savoir où il était. Puis, un énorme raie de lumière perça les ténèbres pour l'éclairer. Harold sentit la vie s'incruster en lui au fur et à mesure que la lumière prit plus de place. Puis, il se réveilla en sursaut, Raiponce à ses côtés.

— On peut me dire ce qui se passe? Demanda-t-il.

— Raiponce vient de vous sauver la vie. Vous la lui devez.

Il regarda la blonde et sourit. La reine de Corona débordait d'une telle gentillesse. Malgré les épreuves éprouvantes de la vie, elle arrivait toujours à garder le sourire et à donner le meilleur d'elle-même pour les autres. C'était un exemple à suivre. Raiponce était quelqu'un d'exceptionnel. Harold ne pourrait jamais assez la remercier pour ce qu'elle lui avait fait. Et Mérida avait raison, il lui devait sa vie.

— Merci beaucoup, Raiponce.

— Remerciez-moi en allant botter les fesses de cette armée fantôme.

— Comptez sur moi.

Et comme tout le monde était assez en forme pour reprendre la route, le petit groupe suivit Bambi jusqu'à un autre portail. Ce serait le dernier qu'ils traverseraient avant d'arriver à la Région Centre et retrouver finalement la magie suprême. Le roi de la forêt était en tête de file, suivi par Raiponce et Anna. Mérida et Harold fermaient la marche, avec une légère gêne planant entre eux. Après tout, la situation de la veille avait été marqué au fer rouge dans leurs esprits. Le brun pensait qu'il allait mourir et Mérida y croyait presque.

La gêne était à son comble et aucun d'eux ne parlait, même s'ils voulaient le faire. Mais qu'est-ce qu'ils allaient bien se dire? Mérida ne savait vraiment pas par quoi commencer. Par un bonjour, peut-être? Elle avait trouvé l'idée un peu trop enfantine. Mais Harold n'était pas mieux. Il n'osait même pas jeter un regard vers elle. Tous deux se sentaient comme des adolescents bouillonnants d'hormones, ce qui était vraiment très inconfortable. Il fallait creuser l'abcès.

— Les amis, nous y sommes.

Raiponce s'était arrêtée devant deux arbres dont les branches s'entremêlaient. Au centre de ces deux végétaux se trouvait un tourbillon blanc. C'était la voie pour la Région Centre. La discussion des deux souverains devaient être reportée à plus tard. Ils avaient à faire.