Chapitre 44

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Ce nom ne disait rien aux quatre souverains. Ils n'avaient même pas l'ombre d'un souvenir. Ce Jack Horner sortait tout droit de nulle part. Mais comme ils avaient l'impression qu'il aimerait bien parler de lui, ils le laissèrent faire.

— Vous vous demandez sûrement pourquoi je suis là, pas vrai? Alors, voici comment tout a commencé.

Alors que les quatre souverains appréhendaient une mort douloureuse et brûlante, le rondouillard trouvait le temps de leur raconter une histoire. Mais Mérida n'allait pas s'en plaindre. Ça lui laissait le temps de peaufiner un plan.

— Il y a quelques années, mon projet a été ruiné par un chat. Non mais, un chat! Enfin, deux chats et un chien. Mais ça, on s'en fiche! Je voulais obtenir toute la magie du monde pour être le plus puissant. Et c'était possible grâce à une étoile qui avait le pouvoir d'exaucer un seul souhait. Mais il fallait que ce maudit Chat Potté et cette Kitty Pattes de Velours rappliquent avec leur chien pour tout chambouler! Ils ont déchiré la formule magique pour activer le vœu et l'étoile a disparu.

Il avait vraiment l'air de détester les chats. Une raison de plus pour que Raiponce le haïsse.

— Puis, j'ai découvert ce joli collier qui m'a montré l'endroit exact où se trouvait une source de magie suprême et les clés qui allaient avec. Je n'ai pas eu beaucoup de mal à obtenir les trois premières, mais la dernière a été protégée.

Anna savait qu'il parlait d'elle. La reine d'Arendelle ne remercierait jamais assez sa sœur d'avoir déployé toute sa puissance pour la sauver de cet homme.

— Ensuite, vous avez commencé à vous réunir et vous êtes entré dans ce monde. Je me suis dit que ce serait tellement plus drôle de vous suivre de loin jusqu'à ce que vous atteignez la Région Centre. Comme ça, je n'aurais pas à trainer un corps jusqu'à l'arbre.

Il n'y avait pas d'autres solutions pour Mérida. Ils devaient courir pour sauver leurs vies. Alors, elle lança un regard entendu à ses compagnons avant qu'ils ne se ruent vers ce qui restait du labyrinthe. En tête de file, la rousse passa à travers les haies pour créer un chemin. Bien que les branches s'accrochaient quelques fois à ses vêtements et égratignaient son visage, elle continuait d'avancer. La mission primordiale était de garder Anna en vie. Et pour cela, il fallait se débarrasser de cet homme ainsi que de son armée. Derrière eux, les soldats de fumée couraient pour les rattraper, sous ordre de Jack Horner.

— Écoutez, j'ai un plan! Lança la rousse tout en courant. Il faut que nous atteignons la magie suprême avant eux. Et quand nous y serons, on la prendra.

— Vous voulez dire que l'on va utiliser cette magie? Demanda Raiponce.

— Exactement. Si nous l'avons, nous pourrons détruire cette armée.

— Excellente idée! Allons-y!

Décidés à en finir avec cette armée, les quatre souverains accélérèrent la cadence. Mais les soldats aussi étaient tenaces. Plus ils essayaient d'aller vite, plus ces soldats se rapprochaient. Le combat était inévitable. Mais c'était clair qu'ils n'avaient pas l'avantage. Sauf s'ils arrivaient à s'emparer de cette magie. À ce moment-là, plus rien ni personne ne pourrait les vaincre. Le plan de Mérida semblait tenir la route. Restait à espérer qu'ils ne meurent pas avant.

Au bout de quelques minutes de course, ils sortirent finalement du labyrinthe. Le terrain qui s'étendait devant eux était vide et herbeux, entouré des haies. Un pilier lumineux en tourbillon trônait au milieu. Là, c'était la toute dernière ligne droite. Encore quelques mètres et cette armée serait détruire et leurs familles seraient vengées. Mais malheureusement, ils étaient de simples humains qui se fatiguaient. Rapidement, l'armée fantôme les rattrapa et les encercla. Les quatre humains étaient prêt à se battre. Dans ce tumulte d'armures sortit Jack Horner, toute trace d'hilarité ayant déserté son visage. Il s'approcha de ces cibles, menaçant.

— J'en ai assez de vous courir après. Trouvons un terrain d'entente, les amis. Je consentirais peut-être à vous laissez rentrer chez vous si vous me donnez la brunette en échange.

Raiponce serra plus fort le manche de son arme, son sang bouillant dans ses veines. Elle avait trop perdu au cours de sa vie. Tout le monde la faisait souffrir sans qu'elle n'ait son mot à dire. Gothel lui avait volé dix-huit ans de sa vie. Puis, cette armée lui prenait ses parents. Il était hors de question qu'elle lui prenne la dernière famille qui lui restait. Anna et Elsa étaient les seules qui partageaient le même sang qu'elle. Si la cadette venait à mourir, l'aînée mourait aussi de chagrin. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Raiponce ne voulait plus être seule.

— Si vous la voulez, il faudra d'abord me tuer!

Horner soupira.

— Vous êtes durs en affaires, vous. Très bien! Alors, ainsi soit-il!

Comme si c'était un ordre, les soldats se ruèrent vers les cibles sans piper mot. Harold savait que cet affrontement était inévitable. Mais il s'était déjà confronté à eux et ça n'avait pas été fructueux. Allait-il réussir à les vaincre? Ou lancer des coups d'épées dans le vide comme sur Beurk? Comme il l'avait prévu, son arme fendit la fumée sans que ça ne fasse quelque chose à son adversaire. Et quand ce dernier leva sa main armée pour découper Harold, le chef Viking lui donna un coup de pied dans le torse, ce qui le fit tomber à la renverse. Au moins, leurs armures étaient palpables.

Mérida était aussi désemparée que le brun. Elle ne savait plus quoi faire, voyant que c'était une armée invincible. Elle avait beau frapper de toutes ses forces sur les armures de métal pour les projeter au loin, ils revenaient toujours à la charge. Ce fut la première fois qu'elle se sentait en position de faiblesse devant un ennemi. Son cerveau avait beau tourner à plein régime, elle ne voyait pas d'issue de secours. Il n'y avait aucune brèche dans toutes ces ténèbres.

Contre toutes attentes, elle vit le chef de Beurk se ruer vers Horner, slalomant entre les épées et la fumée. Alors que le gros homme était occupé à admirer son carnage, Harold apparu de nulle part et lui arracha le collier. Immédiatement, les soldats avaient les yeux sur lui. Le combat avait soudainement cessé. Horner était hors de lui.

— Non! Rendez-moi ça! Vous, faites quelque chose!

L'homme s'adressa à l'armée qui semblait lui obéir, malgré le fait que c'était Harold qui avait l'amulette. C'était le moment parfait pour fuir. Cet instant où les soldats de fumée semblaient indécis leur avait permis de s'enfuir, Harold en tête. Anna et Mérida suivirent par derrière et le bruit sinistre d'une lame transperçant la chair s'éleva dans le silence. Mérida s'immobilisa la première. Il n'y avait que deux hypothèses possibles: soit, les soldats s'étaient retournés contre Jack Horner et l'ont tué, soit,... Elle n'osait penser la suite. Ce ne fut que quand le cri strident d'Anna déchira le silence qu'elle osa se retourner.

— Raiponce!!!

La reine d'Arendelle était figée, les larmes dévalant ses joues. L'horreur qui se déroulait sous ses yeux la mirent à genoux. Sa cousine avant une épée plantée dans le dos, ressortant par son ventre et une autre traversant sa poitrine, et ressortant entre ses omoplates. Un frisson d'horreur traversa les survivant en voyant la blonde tomber lourdement par terre telle une poupée de chiffon. Ses yeux verts pétillants n'étaient plus que deux billes vitreuses qui ne voyaient plus Anna. La douleur tordit son cœur alors qu'Horner donna un coup de pied au cadavre de Raiponce.

— Tu l'avais cherché, blondinette.

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