Chapitre 34

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— C'est drôle, tout a l'air... normal ici.

— Comment ça?

— Eh bien, je m'attendais à autre chose.

Mérida et Raiponce venait d'atterrir dans une autre région, bien plus normale que la précédente. Là, la nature avait une couleur ordinaire. Au loin, elle virent des maisons au pied d'une colline, sur laquelle se tenait un château rose. Les deux femmes avaient l'impression d'être revenue à la surface. Et Raiponce avait l'impression que leur escapade dans cette région serait bien plus simple qu'avant.

— Qu'en penses-tu, Anna?

Pas de réponse de la part de la reine d'Arendelle. Trouvant qu'ils étaient un peu trop peu nombreux, Mérida se retourna pour voir les deux autres, mais ils n'étaient pas là. Il n'y avait juste qu'un mur de pierre marron. Choquée, elle se retourna dans tous les sens pour voir où etaient passés leurs deux compagnons. Raiponce était aussi étonnée qu'elle et palpa le mur pour comprendre ce qui se passait. Ils avaient été séparés et le portail s'était refermé. Étaient-ils restés derrière?

— Où sont-ils? Demanda-t-elle.

— Je n'en sais rien. Même moi j'ai été surprise.

Énervée, la rousse donna un coup de pied dans un caillou. Anna était celle qui devait être protégée. C'était elle que l'armée fantôme cherchait et elle disparaissait! Avec Harold, par-dessus le marché! Qui sait où ils avaient atterri. Le changement de couleurs de ce portail n'était vraiment pas une bonne chose. De plus, Mérida ne connaissait rien de ce monde. Elle ne savait pas combien de régions il y avait ni comment y accéder.

Quand à Raiponce, elle regarda autour d'elle pour tenter de trouver une solution au problème. Mais que pouvait-elle bien faire? Elle était juste une étrangère et elle n'y connaissait strictement rien. Le mieux serait peut-être de demander de l'aide dans ce village. Peut-être qu'elles y trouveraient un magicien ou quelque chose dans le genre qui pourrait leur indiquer la route à suivre.

— Allons-y, Mérida.

— Pour aller où?

— Demander de l'aide. Nous devons les retrouver au plus vite possible. Dirigeons-nous vers ce château. Peut-être que celui qui y habite saura nous aider.

— Et si on se retrouve coincées au milieu d'une bande de cannibales?

— Vous êtes trop méfiante. Ce village a l'air charmant.

— Et vous, vous êtes trop gentille. Vous vous efforcez à trouver le bon en tout le monde.

— Ce n'est pas exactement ça. Je ne suis pas trop gentille, je me montre toujours amicale lors des premiers abords pour avoir de bonnes relations avec les gens.

— C'est exactement la même chose qu'être trop gentille.

— N'avez-vous donc rien écouté de ce que j'ai dit?

— Si, vous croyez que tout le monde peut accepter votre amitié aux premiers abords.

— Vous êtes têtue, ma parole!

Prête à riposter, Mérida trébucha sur quelque chose – ou quelqu'un – qui lâcha une plainte en même temps qu'elle. Près d'elle, Raiponce avait déjà dégainé son arme de fortune. La chose sur laquelle la rousse venait de trébucher se retourna et elle dégaina aussi son arme, surprise, toujours assise par terre.

— Mais regardez où vous allez!

— Un champignon qui parle! Cria Raiponce.

— Un champignon?! Excusez-moi, je ne suis pas un vulgaire champignon! Je suis un Toad!

— Un quoi? Demanda Mérida.

Semblant outré par l'ignorance de la rousse et la probable insulte de la blonde, le Toad déposa son sac de voyage et en sortit une petite poêle à frire, prêt à en découdre. La Reine Ours se releva, les yeux fixé sur le champignon hors normes.

— Vous êtes des envahisseurs, hein?! Vous êtes venus conquérir nos terres?!

Le petit être semblait très en colère. Mais il dégageait un patriotisme très palpable. Tout en remuant sa petite poêle, il fit un long serment, jurant de défendre son royaume au péril de sa vie. Devant lui, lesdits envahisseurs n'avaient pas du tout peur. Mérida le trouvait ridicule à brailler de la sorte, tandis que Raiponce avait craqué pour sa bouille adorable.

— Allez, étrangères, battez-vous, ne soyez pas lâches!

Le Toad se rua vers elles en criant, mais Raiponce se mit à genoux pour être à son niveau. Il était un peu trop petit. Le champignon s'arrêta quand la blonde secoua ses mains, signifiant qu'il y avait un malentendu. Quand à Mérida, elle avait une envie particulière de rire. Ce petit champignon était un bon discoureur.

— Non non, nous ne sommes pas des envahisseurs! Dit Raiponce.

— Ah bon? Et qu'êtes-vous donc? Aucune des créatures des 14 régions ne vous ressemble.

— Nous sommes des humains, il n'y a rien à craindre.

— Mouais... Mais ça n'éclaire pas vos intentions.

— Mais si, nous sommes les gentils! Regardez, j'ai presque la même poêle que vous.

La reine de Corona sortit sa poêle pour la montrer au Toad qui écarquilla les yeux. Raiponce était fière que son arme puisse susciter autant d'admiration. Il regarda ensuite sa poêle et compara les deux armes. C'était un peu inégal au niveau de la taille mais ça ne semblait pas affecter son émerveillement.

— Vous voyez, nous sommes des frères d'armes.

La rousse leva les yeux au ciel en entendant le baratin de Raiponce. Des frères d'armes? Et puis quoi encore? Ils ont poussé dans le même potager? Elle se serait montrée beaucoup plus sérieuse si c'était elle qui discutait avec ce Toad. Mais il semblerait que le petit être ne veuille plus les changer en friture.

— Monsieur Toad, nous avons besoin d'aide. Si vous pouviez nous aider, ce serait merveilleux.

— Un petit Toad comme moi ne peut pas faire grand chose. Mais notre princesse le pourrait probablement! Allons au palais pour la rencontrer!

— C'est une excellente idée!

Raiponce se releva et suivit le Toad à travers une clairière. Elle jeta un regard à la Reine Ours avec un "vous voyez?", auquel la rousse répondit par un soupire. Les trois compagnons descendirent une pente peu abrupte et arrivèrent à l'orée d'un village. La blonde avait l'impression d'avoir doublé de taille en voyant les petites maisons. Les plus grandes étaient à peine plus grands qu'elle. Tout était petit dans cette région. Les autres Toads regardèrent les nouvelles venues avec beaucoup de curiosité.

Bientôt, ils arrivèrent devant des dizaines de marches menant au palais. Alors que le champignon les gravissait une par une, les deux reines avaient déjà fini de monter quatre marches en un pas. Arrivés au bout, le château avait plutôt l'air d'une maison de poupée géante. Quand les portes s'ouvrirent, Mérida fut obligée de baisser la tête pour ne pas se cogner à la voûte. Une deuxième porte s'ouvrit après un couloir et elles entrèrent dans une grande salle de bal. Au centre, il y avait une maquette. Probablement celle des différentes villes de la région. Derrière la maquette se trouvait un escalier qui menait vers une vitre avec l'image d'une femme habillée en rose dessinée dessus. En-dessous de cette vitre se tenait un trône où la princesse des Toad était assise.

— Princesse, j'ai découvert ces deux étrangères dans les bois. Elles ne semblent pas nous vouloir de mal et elles ont besoin d'aide.

La princesse se leva de son trône et descendit gracieusement les marches. Quand elle arriva devant les invités, elle fut obligée de lever la tête, tellement les deux reines étaient grandes. Ce fut la même chose pour la rousse et la blonde – sauf qu'elles devaient la regarder de haut –, car la princesse des Toads leur arrivait jusqu'aux hanches. Mérida trouva très étrange de discuter avec un dirigeant qui fait la moitié de sa taille. Le champignon fit une révérence, suivi par les deux étrangères avant de crier d'un air théâtral:

— Humains! Voici la princesse Peach, souveraine des Toads!

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