Chapitre 16

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Le Fury Nocturne atterrit dans l'herbe et se mit à poursuivre les feufolets, secouant ses deux cavaliers. Mérida, n'étant pas dans une position confortable, devait s'accrocher au cou d'Harold. Quand à ce dernier, il tentait de rester en équilibre sur le dos de son dragon. Les secousses se faisaient de plus en plus fortes quand Krokmou accelera la cadence. Ils avaient beau lui dire de s'arrêter, le dragon n'en fit qu'à sa tête. Mais finalement, il freina brusquement quand tous les feufolets eurent disparus.

— Qu'est-ce qui t'es arrivé, mon grand? Demanda Harold.

Pestant silencieusement contre le dragon, Mérida vit la cabane de cette vieille femme.

— Votre dragon nous a emmené chez la sorcière.

Mérida descendit de sa monture et se dirigea vers la petite clairière où était la maison de la vieille dame. Ce n'était sûrement pas par hasard que les feufolets l'aient conduit jusque là. La sorcière devait avoir un rôle important à jouer dans cette quête de réponses. Sans plus de protocoles, Mérida toqua trois fois à la porte. La vieille sorcière vint ouvrir quelques secondes plus tard.

— Oooh! Votre majesté! Cela fait bien longtemps!

— Arrêtez vos plaisanteries. Nous avons les cendres. Maintenant, respectez votre part du marché.

La sorcière fit claquer sa langue avant de sortir de sa maison, poussant Mérida au passage. Comme il y a douze ans, elle claqua des doigts, signe qu'elle troquait son atelier de sculpture contre un repère de sorcière. Elle invita ensuite les deux souverains à entrer, et Harold fut frappé par le changement soudain du décor. Plus aucune statuette de bois ne traînait dans la maison. À la place, un chaudron géant trônait au milieu de la salle. Des centaines de fioles étaient entreposée sur des étagères.

— Comment est-ce possible? Demanda-t-il.

— De la magie.

Alors que le brun était encore pris dans sa contemplation, la vielle dame prit un livre et feuilleta les pages rongées par les termites. Ses longs doigts squelettiques parcoururent les phrases et elle se mit en quête de plusieurs ingrédients. Elle jeta le tout dans le chaudron bouillant où l'eau changea de couleur. Elle passa de verte à dorée. La sorcière huma l'air au dessus de sa mixture et tendit une main vers Harold.

— Et maintenant, les cendres.

Le chef de Beurk ne se fit pas attendre pour lui donner le sac. Elle versa tout le contenu dans la grosse marmite et remua le tout avec une louche en bois. Sans qu'elle ne s'y attende, sa préparation explosa, ce qui l'expulsa contre une étagère. Mérida et Harold furent également projetés contre un mur. Voyant la reine caresser sa tête, Harold s'inquiéta. Il s'approcha d'elle et posa une main sur son épaule.

— Tout va bien? Vous ne vous êtes pas fait mal?

— Non. C'est à cette folle que je vais faire mal si tout son cirque magique ne nous mène nulle part.

Quand elle leva la tête, des centaines de gouttelettes d'eau dorée flottaient dans les airs. La salle en était remplie. C'était comme des grains de poussière brillants et volants. La reine avait l'impression de voir les étoiles de très près. Un peu plus loin, la vieille dame avait déjà le nez plongé dans sa préparation. Pour en savoir plus sur ce qu'elle mijotait, Harold tendit la main à Mérida pour qu'elle se relève.

— Dites-nous ce qui se passe. Ordonna-t-il.

— Par mes ancêtres...

— Quoi? Qu'est-ce que vous voyez?

— Ça ne va pas vous plaire.

Mérida et Harold s'approchèrent du chaudron, tandis que la sorcière plongea sa main dans l'eau. Elle lança l'eau en l'air et cette dernière s'immobilisa. Les mains osseuses de la dame se tendirent vers le plafond et les gouttelettes d'eau s'agglutinèrent pour donner le visage d'un homme.

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