Chapitre 19

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Toujours dans les bras l'un l'autre, Harold et Mérida se firent interrompre par trois coups à la porte. Rapidement, ils mirent fin à leur étreinte et la reine alla ouvrir.

— Oui, Maude?

— Je suis désolée de vous déranger, votre majesté, mais les reines de Corona et Arendelle sont là.

— Elles sont là? Quand sont-elles arrivées? Et pourquoi je n'ai pas été prévenue?

— Elles disent que c'est une affaire urgente. Elles vous attendent dans le grand hall.

Aussitôt, Mérida quitta la bibliothèque, Harold sur ses talons. Aucun dirigeant ne venait faire de visite surprise sauf si c'était pour une bonne raison. Et la reine espérait qu'elles aient de bonnes nouvelles pour leur enquête. Quand elle arriva dans le grand hall, Raiponce et Anna étaient effectivement en train d'attendre.

— Que se passe-t-il? Demanda-t-elle.

Les deux autres reines se retournèrent rapidement pour faire part à Mérida de leurs recherches.

— Nous avons trouvé des informations qui ne pouvaient pas attendre une missive diplomatique. Lança Raiponce.

— Dans ce cas, allons en discuter.

Les quatre dirigeants allèrent dans la même salle où ils avaient décidé de faire une enquête. La première qui sortit ses documents fut Raiponce. La brune étala une carte où était dessinée une croix, sur la table ronde.

— J'ai découvert que nos quatre royaumes sont liés par une légende appelée la Croix d'Eyvar. Une source de magie suprême capable de remodeler le monde serait enterrée à l'intersection de la croix.

— Nous sommes au courant de cela. Dit Mérida.

— Alors, vous n'êtes sûrement pas sans savoir que l'armée fantôme chercherait sûrement cette magie.

— Effectivement.

— Et regardez bien attentivement la carte.

Raiponce pointa l'intersection de la croix pour appuyer son idée.

— Il n'y a rien dessus.

— Comment ça, rien? Demanda Harold.

— Ce n'est qu'une étendue d'eau. Il n'y a ni île, ni presqu'île dans cette partie. Même pas un petit bout de terre.

— Ce doit être une erreur. Commenta Harold. La Croix d'Eyvar ne peut pas être une simple légende contée aux enfants. Nos royaumes en ont payé les frais.

— Peut-être est-ce une île cachée, comme l'Atlantide? Proposa Anna.

— Peut-être. Confirma Mérida. Tout est possible dans ce monde.

Les quatre souverains se mirent à cogiter sur ce qui pourrait bien se trouver à l'intersection de cette fameuse croix. Leurs royaumes étant les soi-disants clés, ils ne pouvaient écarter la possibilité d'une île cachée sous l'eau. Il manquait toujours une pièce à leur puzzle. Et Anna intervint rapidement.

— Moi aussi, j'ai trouvé quelque chose.

Elle déposa un livre très épais et le feuilleta jusqu'à arriver à la page qu'elle voulait. Anna poussa l'ouvrage pour que ses compères puissent voir ce qui y était inscrit. Les trois autres étaient très étonnés en lisant ce qui était écrit. Sur Arendelle, elle avait trouvé un recueil de quelques magies noires, enchantements maléfiques et malédictions.

— L'amulette d'Avalor? Questionna Harold.

— Mais ça n'a pas de sens. Contra Raiponce. L'amulette d'Avalor est une source de magie blanche.

Mérida acquiesça. L'amulette d'Avalor avait gardé en vie la princesse Elena pendant soixante ans. Elle l'avait aidé à vaincre une sorcière qui avait pris possession de son royaume. Puis, on n'entendit plus parler de cette fameuse amulette. Comment se faisait-il qu'elle puisse être maléfique? Anna ne se fit pas prier pour expliquer ses recherches.

— Il y a un opposé à tout sur cette terre. Pour le soleil, la lune. Pour le bien, le mal. Et pour la magie blanche, la magie noire. L'amulette d'Avalor a son opposé. C'est une autre amulette, avec une opale à la place d'une améthyste.

Harold parcouru le texte du regard et il eut un frisson désagréable. L'amulette d'Avalor avait été créée pour enfermer un être maléfique qui voulait éradiquer la magie blanche du monde. Mais cet être trouva un moyen de communiquer avec le monde extérieur. Celui qui portait l'amulette se voyait entendre une voix lui murmurer ses désirs les plus secrets. L'hôte succombait facilement et faisait tout pour atteindre son désir le plus cher, aidé par l'amulette.

Cette dernière faisait apparaître ce que son porteur voulait. La chose qui était apparue aiderait alors le porteur de l'amulette à obtenir ce qu'il voulait. Mais comme tout a un prix, celui qui succombait à la tentation devait passer un pacte avec cet être maléfique. En échange de lui donner ce qu'il voulait, il devait le libérer. L'être n'aurait plus besoin de son porteur et détruirait le monde.

— Il n'y a qu'une seule conclusion à en tirer. Continua Anna.

Et c'était clair pour tous les autres.

— Quelqu'un a trouvé l'amulette et a créé l'armée fantôme pour retrouver la magie suprême. Finit Mérida.

— Mais il ne peut pas la retrouver sans les clés. Voilà pourquoi nos familles ont été tuées. Compléta Harold.

— Je pense que oui. Ici, le livre fait mention d'un sacrifice de sang pour accéder à cette magie. Lança Raiponce.

— Cela signifie donc que le sang des dirigeants des quatre royaumes serait la clé? Demanda Harold.

— Je le pense, oui. Répondit Anna.

Si le sang de leurs prédécesseurs était la clé pour obtenir la magie suprême, il ne manquait plus que le sang du dirigeant d'Arendelle. À savoir, Anna. Si elle venait à se faire attraper par ces invocations maléfiques, c'en serait fini du monde qu'ils connaissait. Tout sombrerait dans la guerre et le chaos, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un seul. Et c'était l'être maléfique dans l'amulette d'Avalor. Jamais Mérida n'allait laisser une telle chose arriver.

— Nous devons empêcher cela. Dit-elle.

— Et comment? Demanda Raiponce.

— Si il fallait un sacrifice de sang et que nos familles ont été tuées, cela veut dire que le porteur du collier a déjà trouvé l'emplacement exact de la magie suprême. Il a déjà trois clés en sa possession.

— Que proposez-vous, dans ce cas? Questionna Anna.

— C'est simple. Nous allons suivre cette carte jusqu'à l'intersection de la Croix d'Eyvar. Nous allons retrouver cette armée, son invocateur et détruire l'être maléfique.

Les trois autres hochèrent la tête. C'était la chose la plus juste à faire. Tout ce qu'ils venaient d'apprendre en l'espace de quelques jours avait montré que le destin du monde reposait sur leurs épaules. Les vies de milliards de gens dépendaient de leurs décisions. Harold, Mérida, Raiponce et Anna ne laisseraient pas le monde sombrer dans la magie noire. Ils avaient tous souffert des agissements de l'armée fantôme et ils ne comptaient pas arrêter de les traquer jusqu'à ce qu'ils périssent, eux, le porteur du collier et l'être maléfique — qui pour l'instant n'avait pas de nom.

— Si cela ne vous dérange pas, nous entreprendront le voyage dès demain. Dit la Reine Ours.

— Je suis d'accord. Répondit Anna.

— Le plus tôt sera le mieux. Dit Raiponce.

— Moi aussi, je suis partant. Ajouta Harold.

La Reine Ours esquissa un sourire.

— Très bien. Dès demain commencera le compte à rebours pour ces assassins.

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