Ils partirent au point du jour, fermant la porte derrière eux, certains que cela n’empêcherait pas Lepras de fouiller leurs paquets pendant leur absence. Les allées étaient encore désertes, mais le monastère était si haut qu’ils n’auraient aucun mal à le trouver. Ils l’aperçurent bientôt, dominant les bâtiments adjacents.
— Ça n’a aucun sens ! se plaignit le jeune garde. Ces maisons doivent être accolées contre le monastère. Pourquoi faire à ses ennemis une courte échelle de trois étages ?
Si son esprit vif ne le comprenait pas, ce n’était pas son maître qui lui donnerait la réponse !
— Sans doute parce qu’ils se défendent avec des sorts et des guerriers immortels. Les fortifications ne servent qu’à intimider l’adversaire.
Ils arrivèrent sur une petite place, le premier espace ouvert qu’ils voyaient dans la ville. À leur gauche courait le mur d’entrée du monastère, un rideau en pierre lisse et intimidant entre deux tours d’angle. Les trois autres côtés étaient encombrés de cabanes, ces maisons chaotiques de Djelad, un assemblage continu, interrompu seulement par d’étroites allées. La majeure partie de la place était occupée par la terrible cour des légendes, définie par un mur à hauteur de poitrine sur trois côtés, le quatrième était délimité par celui du monastère. La terrasse entre le mur et les maisons servait à la fois d’accès aux demeures et de point d’observation idéal pour regarder les combats, car les pavés de la cour se trouvaient à une taille d’homme sous le niveau de la rue. La fosse aux ours. Une fois entré, pas facile d’en ressortir. Anchise se pencha par-dessus le mur. Il se demanda combien de pauvres hères s’étaient retrouvés pris de panique dans cette arène, courant en rond pour échapper à un guerrier immortel brandissant une épée forgée d’un métal légendaire. Le mur, poli par des générations de bras, n’offrait pas la moindre prise.
Dans la froide lumière de l’aube, la cour était déserte, la porte du monastère fermée. L’arche était assez large pour faire passer un chariot chargé, ce qui n’aurait pas été pratique : la seule autre issue de la cour était une porte barrée, juste en face, de la taille d’un homme. Des marches menaient au niveau de la rue, tandis qu’à l’intérieur se dressait un poteau à un seul bras, comme une potence portant un disque de bronze d’environ la taille d’un bouclier. Lepras avait parlé d’un gong. Une dizaine d’hommes étaient déjà appuyés contre le mur près de la porte. Anchise alla les rejoindre, croyant qu’ils avaient choisi le meilleur endroit pour regarder le spectacle.
Il avait presque atteint l’angle quand il vit sortir d’une maison le plus grand homme qu’il ait jamais vu. L’individu se courba presque en deux pour passer l’embrasure. Se redressant, il planta les poings sur les hanches et regarda l’horizon. C’est alors qu’il aperçut le chevalier de Seiros. L’homme n’était à l’évidence pas un natif d’Ashan. Les poils dont il était couvert sur tout le corps — il était nu hormis son pagne en peau d’ours noir — étaient drus. Sa grande barbe broussailleuse courait jusqu’à sa taille, une crinière couleur cannelle lui descendait dans le dos, couvrant en partie la hache de bataille brillante qu’il portait. C’eut été une vision à vous glacer les sangs s’il n’avait pas souri de toutes ses dents.
— Vous êtes nouveau ! Vous parlez le Vozk ? Je suis Eren, fils de Brambul, guerrier du septième cercle.
— Je suis Arctos le Bâtard.
— Agent, de Fendell.
— Drachne le Terrible.
— Bienvenue ! Puis, regardant étrangement Xerios, qui ne lui arrivait pas à la poitrine : Terrible ? À quel point ?
— Exécrable quand je me réveille avant l’aurore. Le reste du temps, ça peut aller, répondit le jeune homme avec un regard malicieux.
Le colosse prit un moment pour réfléchir et comprit que c’était une plaisanterie. Il rit, et ce bruit rappelait des tonneaux dévalant une rue.
— Vous allez inscrire vos noms aujourd’hui ? Venez !
Il partit à longues enjambées. Anchise resta à sa hauteur, laissant les deux autres les suivre.
— Nous déciderons si nous nous inscrivons après avoir regardé quelques combats.
— Ils sont tous très bons. Mais je suis le meilleur.
Vraiment ? Un guerrier qui se laissait pousser les cheveux ou la barbe offrait une prise idéale à son adversaire.
— Vont-ils vous laisser combattre avec cette hache d’onyx ?
— Oui. Le Reptile a dit que cela irait.
— Depuis quand attendez-vous ?
— Des semaines, répondit-il après réflexion. Mais ce sera bientôt à mon tour, car je ne connais plus personne qui soit arrivé avant moi, à part Armil, fils de Gilhal. Ce sera agréable d’avoir quelqu’un d’autre à qui parler. Je me sens seul depuis qu’Artiamis a été appelé.
— Vous avez déjà vu quelqu’un gagner ?
— Non. Mais vous verrez une victoire si vous regardez mon combat. J’ai une femme qui m’attend, ami Arctos ! Son père m’a refusé sa main parce que je n’avais pas de bêtes ni d’argent. En rentrant, j’en achèterai quelques-unes au village. Et je pourrai demander sa main. Tout le monde sera émerveillé. De simple guerrier mercenaire à homme ayant terre et femme.
Quelques douzaines d’aspirants guerriers s’étaient réunis à la porte, et d’autres arrivaient. Anchise, qui aimait les défis, était au paradis des guerriers. Certains avaient des armures magnifiques, d’autres étaient mages, guerriers, nains, elfes, Sylvaniens, Minotaures. C’était fabuleux à voir. Dès que les nouveaux venus se furent présentés, il devint clair que beaucoup étaient de fiers guerriers venus tester leurs limites. Il y en avait pourtant quelques-uns d’impressionnants. Il était censé que seuls des idiots ou des combattants très doués viennent tenter leur chance face à l’Épée d’or. Un homme en particulier se détachait, car il était bien entouré. Il était grand et beau, sans âge et très alerte. Ses traits fins et son nez droit le marquaient comme natif des côtes de la Septième Mer, et son épée en S le confirmait. Il se présenta sous le nom de Seigneur Armil, fils de Gilgal.
— Ha, alors, vous êtes le prochain ?
— Je le crois, dit-il avec un sourire. Impossible d’en être certain. Nous étions quarante-six à mon arrivée, mais beaucoup se sont découragés et sont repartis. Je suis ici depuis quarante jours. Cela ne saurait tarder.
Anchise se demanda pourquoi il ne pouvait pas demander aux Reptiles où il se trouvait dans la liste, mais la question paraissait si absurde qu’il ne put la prononcer.
— Et vous pensez l’emporter ?
— Cela dépendra de l’adversaire, mais j’ai une très bonne chance. Je n’ai pas vu tous les frères à l’action, et certains seulement une fois. Si Blaydym vient, ou Haguen, je suis mort. Aha !
— On m’a dit que Haguen est une recrue récente de la Confrérie ?
— Il paraît, et est le seul à avoir tué un des guerriers du monastère. Son style est étrange, mais fatal. Je l’ai déjà vu combattre deux fois. Il va droit au cœur. Tchac ! Comme ça ! Haguen était un adepte de la lame fine à une main.
Avant que Anchise puisse en demander davantage, un murmure d’excitation attira son attention vers la cour. Le soleil était passé au-dessus des toits et chauffait déjà. L’un des pavés s’était soulevé comme une trappe, et les Reptiles en émergeaient. Il quitta Armil et s’approcha de quelques pieds pour mieux voir. Les lézards etaient aussi grands que lui, mais marchaient courbés, d’un pas léger. Et ils étaient assurément plus lourds que lui. Portant de grands pantalons de tissus bigarrés — pourpre, bleu, vert et or. Chacun avait une épée dans le dos, le fourreau accroché aux épaules. Il compta sept de ces étranges bêtes avant qu’un bras sombre ne refermât la trappe.
Deux s’avancèrent vers la porte, les autres se dispersèrent sur les côtés de la cour. Puis ils attendirent. Anchise lança un regard en arrière, et pour une fois Xerios n’était pas là. Il retourna près du groupe à la porte et reçut un regard noir de son jeune garde, qui n’avait pas pu remarquer son départ. Il ne semblait rien se passer. Armil, le plus ancien candidat, tenait conseil pour une dizaine de disciples avides, leur faisant part de ses propres observations sur le style de chaque moine.
— Je n’ai pas encore vu Gorenil. Il est grand, comme Leceister, mais est reconnaissable aux poils qu’il a sur la poitrine, noirs et arrangés en motif de croix. Il n’a été blessé qu’une fois, il est gaucher et utilise souvent une lance d’Hash. C’est une combinaison redoutable, mes amis, une lance large et courbe venant de la droite !
Un nouveau venu s’engagea dans l’escalier. Chacun se tut immédiatement et se pressa pour écouter. Il était plus vieux que les autres, la barbe argentée, mais se déplaçait bien et portait une très longue épée dans le dos. Il regarda les deux Reptiles entre les barreaux. L’un des animaux dit :
— Donnez-moi votre nom et vous serez appelé à votre tour. La voix était profonde, voilée, mais parfaitement intelligible.
— Edmus, fils de Palmarius.
— Vous serez appelé, Edmus fils de Palmarius.
— Puis-je utiliser cette épée ?
— Cela sera autorisé.
Edmus remonta les marches et fut immédiatement salué comme membre du groupe. Avait-il parlé à une personne à l’apparence grotesque ou à un véritable animal intelligent ? Supposons que Anchise descende pour demander au Lézard de remettre un message à frère Haguen… Que se passerait il ? La terrasse se remplissait à mesure que le défi approchait. Il partit donc trouver une place de choix contre le mur. Xerios et Hubert l’encadrèrent.
— Il doit y avoir au moins quarante personnes.
— Quarante-deux, corrigea l’inquisiteur. Un bon agent collecte des renseignements précis. Et en voilà trois autres.
— Ces six-là, avec les femmes, n’ont pas d’armes. Sans doute des spectateurs.
— Serait-il plus facile d’enchanter un Lézard pour lui donner cette taille et la parole ou d’enchanter un homme pour lui donner l’apparence d’un Reptile ?
— Je ne suis pas conjurateur, Sieur Anchise, lâcha l’inquisiteur. Mais je pencherais pour la deuxième solution. Ou peut-être une espèce à part. Toutefois, vous conviendrez que la conjuration n’est pas toujours logique.
— Oui. Ils semblent intelligents et pas seulement dressés. Je n’en suis pas certain. Et leur mémoire parfaite me dérange. Y a-t-il un sortilèges pour renforcer la mémoire ?
— Peut-être. Nous devons apprendre l’étendue des tâches dont ces colosses sont capables.
— Je pense qu’ils empêchent quiconque d’interférer avec le duel.
Xerios paraissait malade à l’idée que son maître aille risquer sa vie dans cette arène.
L’un des Reptiles de la porte s’approcha du gong et allongea un grand bras pour y frapper de la main. Une note métallique résonna dans toute la cour. La bête revint à la porte et sa compagne y cria un appel.
— Helior Balian !
Les têtes se tournèrent en tous sens parmi les spectateurs.
— Janus Balian !
— Maître Helior a apparemment reconsidéré son audace, dit Hubert. Il devait être prudent.
— Je ne vous avais encore jamais entendu parler de façon intelligente, Inquisiteur, commenta Xerios.
— C’est que vous ne m’écoutez pas.
— L’un des conducteurs de chameaux m’a dit que si un homme revient après plusieurs années pour tenter à nouveau sa chance, les singes se souviennent toujours de lui et refusent de le laisser entrer, sous quelque nom qu’il se présente. On appela une troisième fois le nom de Janus, toujours sans réponse. D’autres spectateurs approchaient de la place. Des visages étaient apparus aux fenêtres des maisons.
— Eren, fils de Brambul !
Le guerrier laissa tomber sa tunique à terre, il vida ses poches, lança des pièces aux derniers mendiants, avant de descendre d’un bon pas les marches vers la porte qui s’ouvrait.
— Quelle barbarie ! grogna l’inquisiteur.
L’un des Reptiles referma la porte et la verrouilla. L’autre intercepta Eren, le fouillant pour s’assurer qu’il n’avait nulle arme dissimulée. Puis il s’écarta et le laissa s’avancer au soleil, torse nu, faisant étinceler son cimeterre en échauffant ses bras. Il alla jusqu’au gong et le frappa du plat de sa lame, faisant rebondir dans la cour un écho assourdissant.
Barbare, certes. Mais il y avait dans une lutte à mort un aspect horriblement attirant. Anchise n’aurait pu s’en détourner pour rien au monde. Un deuxième coup de gong, un troisième — le défi était lancé. La grande porte renforcée du monastère commença à s’ouvrir lentement vers l’intérieur, dévoilant un mur en pierre nue éclairé par le soleil. C’était chose prévisible dans un château : un envahisseur prenant la porte s’engouffrerait dans un passage étroit où les défenseurs pouvaient le bombarder d’en haut. Un homme en sortit et se plaça au centre de l’arche, puis il fit face à son adversaire de l’autre côté de la cour.
Les spectateurs habitués commencèrent à murmurer un nom qui parvint en un instant aux oreilles du chevalier : Blaydym ! Armil avait nommé trois frères qui étaient de véritables dangers même pour lui, et deux qui jouaient avec leurs victimes. Blaydym était de ces deux groupes. Le guerrier était glabre et portait une armure et un casque noir de jais évoquant un félin. Il s’éloigna de l’arche et fit une halte pour lever sa lame qui répondait au nom d’Areard, en un salut de duelliste tandis que la grande porte se refermait en silence derrière lui.
Sa lame brillait comme un diamant noir. Eren rendit le salut. Les deux hommes s’avancèrent l’un vers l’autre. Ils se retrouvèrent au centre de la cour, Blaydym s’arrêtant en premier et levant sa lame en garde, comme pour laisser le concurrent porter le premier coup. Il tourna l’épaule droite vers l’adversaire, plaça la main gauche sur sa hanche, comme en escrime. Eren bondit immédiatement avec un coup de taille à deux mains incroyablement rapide et puissant. Le jeune homme para facilement, et l’autre recula. Il commença à tourner, faisant quelques feintes, tenant à présent son arme d’une main. Le guerrier à la noire armure pivotait sur place pour rester face à son adversaire.
Hubert intervint.
— Le commentaire d’un expert, peut-être, Sieur Anchise ?
— C’était un coup audacieux. D’après Eren, Blaydym aime jouer au chat et à la souris. Il a compté sur la surprise, pensant qu’Eren le tuerait d’un coup s’il échouait, intervint Armil qui apparut de nulle part.
— L’aurait-il pu ? reprit Anchise, sans paraître surpris.
— Je ne le pense pas... Mais trop tôt pour dire quelle sera l’issue du duel.
Eren s’approcha, mais Blaydym sauta en arrière, parant à peine, puis à nouveau. Le combat se déplaçait rapidement dans la cour.
— Et à présent, qui l’emporte ? demanda Hubert.
— Pourquoi jouer les ignorants ? lança le jeune Loup, nous savons à quel point vous êtes doué avec une épée.
— Blaydym, répondit Armil. Vous avez vu comment il a évité de se faire coincer contre le mur ? Eren est bon. Il est rapide et précis. Mais Blaydym va chercher à le fatiguer.
— Je suis de votre avis, acquiesça Anchise. La technique à l’épée des guerriers du Septième cercle est impressionnante, mais ce Blaydym est à un tout autre niveau.
En effet. Blaydym laissa son adversaire le mener trois fois sur toute la largeur de la cour, jusqu’à ce que le plus âgé commence à se fatiguer. La troisième fois, le guerrier à l’armure d’onyx faillit se retrouver dos au mur, changea de tactique sans prévenir et passa à l’offensive. Il lâcha une dangereuse bordée de parades et de ripostes. La deuxième manche avait commencé. Le rythme en était plus effréné encore, et Eren était maintenant forcé de battre en retraite.
— Faut-il vraiment regarder cela ? demanda Xerios d’un ton amer.
— Tout est déjà joué ? demanda l’inquisiteur.
— La seule chose qui reste incertaine est la durée de son supplice. Cela va dépendre du temps qu’il tiendra ce rythme, répondit Anchise.
Il n’avait jamais vu affrontement durer si longtemps sans touches, et c’étaient de vraies épées, pas des armes d’entraînement légères en bois.
— Ce Blaydym est superbe. Je ne tiendrais pas une minute face à lui. Bon, peut-être deux. Mais il me battrait forcément. Qu’en dites-vous, Loup ?
— La loyauté m’interdit de répondre, Sieur Anchise. Mais je puis vous avouer que je serais bien incapable de battre cet homme en duel. Regardez ça ! Il joue !
La foule commençait à s’exciter. Même Hubert semblait s’échauffer, tapant du poing sur le mur.
— C’est fini, souffla Xerios quand Eren fut mené de main de maître dans un coin de la cour.
Mais non. Avec coup en taille violente, il se dégagea de ce piège — parce que le guerrier immortel le laissa faire. Et la troisième manche débuta. Blaydym avait commencé un jeu cruel, entaillant son ennemi là où il lui chantait : poitrine, bras, visage, et même les jambes. Aucune des blessures ne paraissait sérieuse, mais bientôt le barbare se retrouva dégoulinant de sang pendant qu’il luttait pour sa vie.
Il fut méthodiquement repoussé dans toute la cour, comme pour bien montrer aux spectateurs l’étendue de son humiliation. Les deux adversaires essoufflés passèrent bientôt devant les Épéistes. Ils n’allèrent pas beaucoup plus loin avant que la douleur, le désespoir et l’épuisement triomphent. Le concurrent abandonna. Avec un rugissement, il lâcha son épée et ouvrit les bras, attendant le coup de grâce. Les deux hommes restèrent un instant figés, la poitrine montant et s’abaissant comme des soufflets de forge. Anchise était à peu près sûr que Blaydym avait ralenti vers la fin. Il avait donc ses limites, même s’il était immortel. Le moine guerrier parla et fit un geste vers le sol. Eren secoua la tête et prononça un seul mot, audible dans toute la place, revenue au silence.
— Jamais ! Blaydym rit et fit voleter sa lame au visage de son adversaire.
Eren cria une fois et se plia de douleur, se redressant presque aussitôt. Les mains plaquées sur les yeux, aveugle et ensanglanté, il restait trop fier pour s’agenouiller. C’était un jeu qu’il ne pourrait pas gagner. Blaydym lui tourna autour comme un chat géant autour de sa proie, coupant son adversaire au hasard, plus pour s’amuser que pour la galerie. Il ne regarda pas une seule fois les spectateurs. Eren se faisait dépecer vif et ne voyait pas venir les coups. Il criait et chancelait ; on aurait dit qu’il suppliait, mais il restait trop fier pour s’agenouiller. Finalement, Blaydym lui trancha la gorge et partit, le laissant se vider de son sang. La grande porte s’ouvrit pour accueillir l’immortel. La façon dont il essuya la sueur à son front et sa démarche détendue suggéraient un jeune athlète revenant d’un entraînement fatigant, mais agréable.
— Je pense que nous en avons vu plus qu’assez, dit Anchise, au bord de la nausée.
— Pourquoi ? demanda Xerios, pâle malgré son bronzage.
— Quoi donc ?
— Pourquoi? Quel est le but de tout cela ? Que gagnent ces hommes à organiser ces combats ?
— J’aimerais le savoir. Mais la question était étrange. Fallait-il un but à la barbarie ?
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Epeistes : Les Chevaliers de Seiros
FantasyŒuvre que je dédicace à une personne cher. Helas la vie me l'as retirer un triste mois de décembre. Comme quoi le destin ne nous laisse pas forcement libre arbitre. Pour elle voici, les épéistes de Seiros, des combattants légendaires, aux aptit...