Le matin était déjà bien avancé. Le midi était proche. Quand Nolaig apporta la dernière pièce du puzzle. Anchise ne dormait plus correctement depuis des années. Il avait vécu trop de choses trop vite. Quand il avait le malheur de fermer les yeux, il revoyait le visage de Dimitri, Xerios, Auxence, et sa douce Meliandre. Étendu dans le noir, à écouter les bruits extérieurs, une odeur de grillades lui chatouilla les narines.Nolaig était en train de manger, le garçon avait eu une nuit chargée. L’ancien chancelier se dirigea vers la table à son tour. Le jeune garde avait déjà pris ses repères et avait cuisiné un vrai festin pour le déjeuner.
— Voulez-vous quelques ailes de poulet, Monseigneur ?
— Non merci ! Les grillades préférées de ma femme, pensa le chancelier, enfin, l’ancien chancelier. Avez-vous glané la moindre information utile quant à notre problème, Sieur Nolaig ?
— Simplement que cet enchantement est la chose la plus immonde que j’aie pu voir. L’immortalité au prix de meurtres infinis ! L'elfes devora une aile, puis repris. Vous connaissez Sa Majesté mieux que quiconque, Monseigneur. Si Hubert lui avait offert cette conjuration, l’aurait-il acceptée ?
Anchise faillit crier.
— Pourquoi crois-tu que je n’aie pas fermé l’œil de la nuit ? dit-il calmement. Je me suis poser la question le roi que j’ai servi toute ma vie n’aurait jamais accepter.
Le silence s’éternisa un peu. Était-ce vraiment la vérité ?— Mais quand un homme voit s’ouvrir pour lui la dernière porte, celle qui ne donne sur rien… quand le travail de toute une vie est menacé… Sang et acier, petit ! Je n’en sais rien !
Son regard erra dans le vide. Avant de reprendre.
— Mais comment Hubert aurait-il connu ce rituel ? Peut-on raisonnablement supposer qu’il a envoyé une autre expédition à Djelad pour dérober le Cœur de la déesse ? Ce n’est que le secrétaire du roi. Questionna Anchise qui chercher des réponse à tout ses mystères.
— Mais voyez les choses en face, commença l’elfe en lui posant lourdement une assiette sous le nez. Il a eu un quart de siècle pour s’en occuper. Il reste très proche des inquisiteurs, et si quelqu’un peut voler un secret, c’est bien eux. Peut-être le roi lui-même…
— Non ! Je refuse de croire une telle chose de la part d’Emeraude ! Et je n’ai pas faim ! J’ai rencontré le roi quand j’avais dix-neuf ans. On a mangé ensemble, on a ri, on a pleuré, combattu côte à côte, on s’est chamaillés. Il a été un maître, un père et un ami.
Il repoussa l’assiette.
— Il faut garder des forces, lança Nolaig en reposant l’assiette devant son maître. Sa santé a commencé à décliner il y a environ cinq ans. Juste le temps de faire un aller-retour jusqu’à Djelad. Et c’est là que le château de Seiros a commencé à avoir plus de demandes d’épéistes.
— Foutaises ! Si quelqu’un avait organisé une telle expédition, j’en aurais entendu parler. Et où serait cette armée d’épéistes de Seiros ?
Il fixa son protecteur.— L’inquisiteur vous avait suivi avec la cape d’invisibilité. Il détenait le secret.
C’était pour cela qu’il avait essayé de tuer Xerios et Anchise? Pour être le seul à posséder ce terrible secret ? Le roi savait-il qu’il avait ce rituel depuis toutes ces années ? Ou le soupçonnait-il ? Était-ce pour cela qu’il avait supporté cette vermine si longtemps ?
— Mais que pouvons-nous y faire ? Se demanda le chevalier.
Bonne question. Il passa ses alternatives en revue. Fuir à l’étranger ? Pas maintenant. En parler à quelqu’un ? Qui ? On penserait qu’il répandait ces calomnies sur son successeur dans l’espoir de retrouver son office. S’il pouvait ne penser qu’à lui, il irait trouver Krestra et le tuerait, comme il aurait dû le faire il y avait des années.
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Epeistes : Les Chevaliers de Seiros
FantastikŒuvre que je dédicace à une personne cher. Helas la vie me l'as retirer un triste mois de décembre. Comme quoi le destin ne nous laisse pas forcement libre arbitre. Pour elle voici, les épéistes de Seiros, des combattants légendaires, aux aptit...