Nolaig para un coup de taille de la Lame à sa droite, esquiva et repoussa à la fois un coup sur sa gauche. Il ressentit une douleur cuisante à son épaule gauche, mais avant de pouvoir s’en soucier, il mena Destrier à la porte, et soudain ils volaient. Cheval de merveille ! À nouveau, une voix cria :
— Prenez-les vivants ! Destrier toucha le sol avec une grâce totale, puis vint le temps de la réaction. Effrayé par le bruit et l’odeur du sang sur son cavalier, il coucha les oreilles et fuit sur la piste comme si tous les esprits du feu le poursuivaient. L'elfes devait rengainer Ronces avant de la lâcher. Il devait aussi arrêter le saignement ou il ne retournerait jamais au combat. Et faire demi-tour ou il n’y aurait plus de combat à son retour. Il regarda en arrière, juste à temps pour voir Taon trébucher et Parangon en tomber. Par les Sylvania deesse des elfes, c’était un désastre ! Même Parangon ne pouvait pas se relever d’une chute pareille et repousser neuf chevalier. Oh, tourne, maudite bête ! Mais Destrier filait aveuglément, sans écouter les ordres de son cavalier ni obéir à ses coups de talon. D’abord, arrêter l’hémorragie. Il lui fallait sa main droite pour les rênes. Sa main gauche ne bougeait pas comme il fallait. Esprits, comme son épaule lui faisait mal ! Il laissa la bride sur le cou à Destrier, le temps de saisir le côté gauche de sa cape et de la resserrer pour endiguer le saignement. Mais un virage de son cheval faillit le jeter à bas de ses étriers. Sa cape s’accrocha à quelque chose, le fermoir lâcha, et le vêtement resta sur place. Tant pis. Oublie le sang – il allait mourir, de toute façon. Il devait retourner au combat et y mourir. Aucun chevalier de Seiros ne s’enfuyait. Jamais, en près de quatre siècles, un Shlaigre ne s’était enfuie. Un chariot apparut soudain, bloquant la piste, ses deux lourds chevaux de trait presque aussi stupéfaits que le conducteur. Destrier s’arrêta en glissant et se cabra plusieurs fois, avant de faire demi-tour sur ses pattes arrière, comme un chat. Il repartit de plus belle. L'elfe parvint à rester en selle sans bien savoir comment, et chaque heurt faisait cracher le feu à sa blessure. Ils retournaient au combat. Mais il n’y aurait aucun combat. Parangon aurait été assommé par la chute, s’il ne s’était pas brisé le cou. Dragon avait crié de les prendre vivants, mais un epeiste ne pouvait pas permettre qu’on capturât son maitre si elle-même pouvait encore se battre. Il avait échoué, de la plus sordide manière. Cinq jours plus tôt seulement, il avait juré de défendre Parangon – comte Saga de wingmire seigneur chancelier, plus grand héros e de ce royaume. Le membre de l’Ordre le plus adulé depuis le premier des siècles. Il n’avait jamais rêvé d’un honneur pareil – la Lame de Parangon ! Il se souvenait encore de tous ces visages verts de jalousie lors de son serment, qui auraient tué père et mère pour un tel honneur. Après cinq jours seulement, il avait laissé capturer son maitrr. Retourne au combat ! Il lui fallait mourir. Il ne pourrait pas vivre avec une telle honte. Pas une heure, pas une minute de plus que nécessaire. Les sabots piétinèrent la cape tombée sur la route, tachée de sang et de boue. Puis devant lui, cinq cavaliers à sa rencontre. Il voulut empoigner son épée, et Destrier saisit sa chance de quitter entièrement la piste. Des cris de colère retentirent derrière le chevalier quand le grand cheval noir traversa une clairière au galop, évitant les arbres et les rochers. Les poursuivants tempêtaient et s’efforçaient de ne pas perdre de terrain. Nolaig se coucha sur le dos du cheval, la tête contre sa nuque, pour éviter d’être délogé par une branche basse. Il essaya de ne pas crier. En vain.
— Demi-tour ! Demi-tour ! C’est la deuxième fois que tu me fais ce coup-là, charogne ! Il faut que je me batte ! Il faut que je meure Ron en main !
Destrier redressa les oreilles, pour la première fois depuis la porte, évaluant la rivière devant eux : rives pentues, eau écumeuse, rochers acérés.
— Non ! cria l'elfe.
Puis il prit les rênes et resta en selle, faisant de son mieux pour aider l’étalon à fendre les airs. Ils franchirent l’obstacle de justesse, il eut l’impression qu’il était retombé sur son épaule. Le monde s’enfonça dans les ténèbres.
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Epeistes : Les Chevaliers de Seiros
FantasyŒuvre que je dédicace à une personne cher. Helas la vie me l'as retirer un triste mois de décembre. Comme quoi le destin ne nous laisse pas forcement libre arbitre. Pour elle voici, les épéistes de Seiros, des combattants légendaires, aux aptit...