TW : Drogue, Sang.
chapitre vingt-et-un : innocente
𝐌𝐞𝐥𝐨𝐝𝐲 𝐉𝐨𝐲 𝐁𝐚𝐫𝐧𝐞𝐭𝐭
21h45
Quelque part, Massachusetts.
Cherchant le réconfort, je me plongeai une nouvelle fois dans la ketamine. Cette merde m'emportait suffisamment loin pour que je tienne. Pour que la douleur de ma vie ne m'emporte pas de l'autre côté d'un rivage infernal. Nous étions mi-février, il faisait froid, particulièrement dans cette maison quelque peu mal isolée. Jared dormait beaucoup, la fille de Lana avait un mois et demi, la nouvelle maman apprenait à gérer sa nouvelle vie, et moi, j'étais encore là.
Mes pensées étaient confuses. Je peinais de plus en plus à me rattacher à la vie réelle. Je préférais celle des hallucinations. Je ne me posai pas de questions. Elle était bien, elle était douce. Elle était fausse, mais tellement plus réconfortante que ma vraie vie. Et puis lui, il était là au moins, me serrant contre lui, me redonnant de l'air quand je me sentais étouffer.
J'étais allongée par-terre, en train d'attendre que tout fasse effet et que je ne me rende plus compte de rien. Je n'avais pas, ou peu conscience de ce qui m'entourait. Le monde aurait pu s'écrouler, ce n'était pas grave parce que j'aurais été avec Ben, dans ma tête.
— On se voit tout le temps.
Parce que j'avais besoin de toi. Besoin de ta voix, de ton odeur, de tes bras, j'avais besoin de tout ce que tu pouvais me donner. Je voulais être avec lui. J'aurais pu traverser le pays à pieds pour me jeter aux siens et lui demander pardon d'être cet échec ambulant. Pardon de ne pas avoir su être honnête, pardon d'avoir sombré à ce point.
Pardon d'être moi.
Ma vie sans lui n'avait pas de sens. Grâce à lui, aux quelques mois partagés, j'avais compris que ma vie n'avait pas de but sans lui. À présent, je le savais. Mais c'était trop tard, j'avais tout gâché.
— Tu as prit ton traitement ? Demanda-t-il.
— Oui.
Les doigts de cette hallucination passèrent sur mon cou avant de l'empoigner et de rapprocher sa tête de la mienne et de me souffler :
— Tu crois que tu mérites une personne comme moi ?
Non. Bien sûr que non.
Il serrait de plus en plus fort, m'empêchant de respirer, me contraignant à divaguer un peu plus. Cette souffrance que je ressentais. Je la méritais.
Tu mérites, Melody. Tu mérites, Melody.
Tu. Mérites. Melody.
J'étouffai un sanglot. Je méritais bien évidemment tout cela pour la simple et bonne raison que j'avais été une mauvaise personne. J'avais besoin de lui pour vivre, mais lui avait tout sauf besoin de moi.
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LÀ OÙ LES CŒURS S'ÉTEIGNENT - TOME DEUX
RomanceLà où les coeurs s'éteignent - tome deux : sombrer. « tu tomberas Melody, quoi qu'il arrive » Un an. Douze mois. Cinquante-deux semaines. Trois cents soixante-cinq jours. Une année sans réponse, sans pouvoir comprendre ce qu'il se passait. La noirc...