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chapitre vingt : papa

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chapitre vingt : papa

𝐉𝐨𝐬𝐞𝐩𝐡 𝐁𝐚𝐫𝐧𝐞𝐭𝐭

Vingt ans plus tôt.

    Portland, Maine.

    — Trésor ?

    J'avançai dans la maison à la recherche ma petite tête brune. La maison était affreusement silencieuse et ce n'était jamais bon. Je la trouvai dans sa chambre, assise par-terre en train de griffonner une feuille. Elle avait les larmes aux yeux et grattait nerveusement ce papier poser sur le sol.

    — Trésor ?

    Prise dans sa frénésie, elle ne me remarqua pas. Je m'approchai d'elle. Elle portait encore sa robe de Thanksgiving. C'était une robe blanche et jaune donnant une impression d'or. Elle était comme celle des princesses. C'était son voeu, elle m'avait demandé une robe de princesse, et elle l'avait eu.

    Lui faire plaisir, la combler, c'était une de mes raisons de vivre. Si je me levais tous les jours pour aller travailler, c'était pour cela, pour la rendre heureuse, pour lui offrir ce qu'elle méritait.

    Je m'agenouillai devant ma fille toujours absorbée dans sa volonté d'anéantir le dessin de notre famille, sa mère, elle et moi, qu'elle avait fait quelques jours auparavant. Elle tentait de recouvrir tout de noir. Elle s'appliquait à faire tout disparaître malgré ses quatre ans et mon coeur se broya. Ma pauvre petite fille voulait supprimer cette image familiale qu'elle avait dessiné. Elle voulait tout faire disparaître.

    — Trésor, écoute-moi, lançai-je. Melody, s'il te plait.

    Elle me regarda enfin, ses yeux verts rougis de tristesse plongèrent dans les miens. Mon coeur se fendit. Je haïssais la voir de la sorte. Je détestais la voir triste ainsi alors que je faisais tout de mon côté pour la combler.

    — Pardon papa, souffla-t-elle.

    — Pourquoi ?

    Melody se releva et souleva légèrement le tissu de sa robe pour me laisser apercevoir ses genoux égratignés légèrement. L'énervement monta en moi en commençant à comprendre la situation.

    — J'ai couru et maman m'a puni en me faisant tomber. Je n'aurais pas dû courir. Je n'aurais pas dû courir. Je n'aurais pas dû courir.

    Elle continua à répéter sa phrase pendant que je me rendais compte que sa mère lui avait une nouvelle fois fait du mal. Elle avait promis d'arrêter, promis qu'elle travaillerait sur elle-même. Mais elle avait beau être psychologue, elle maltraitait toujours notre enfant. Je pris les mains de ma fille pour l'approcher de moi et mes lèvres se posèrent sur son front avant de la prendre dans mes bras. Elle explosa à cet instant précis, s'agrippant à moi, m'implorant de la pardonner.

LÀ OÙ LES CŒURS S'ÉTEIGNENT - TOME DEUXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant