chapitre trente-deux : dessin
𝐀𝐧𝐝𝐫𝐞𝐰 𝐁𝐞𝐧 𝐌𝐲𝐞𝐫𝐬
14h55
Westminster, Massachusetts.
Une boule de neige heurta mon dos et j'entendis un rire s'élever derrière moi. Jude dormait à l'intérieur et Melody m'avait traîné dehors. Je me retournai pour la regarder pendant qu'elle rigolait emmitouflée dans ses couches de vêtements.
Son visage pâle était habillé par ses tâches de rousseur et son piercing. Elle riait et souriait sincèrement. J'avais l'impression qu'elle rayonnait. Cela changeait de son regard maussade de ces derniers jours. C'était comme si pour une fois elle arrivait à passer à autre chose pendant quelques minutes.
La maison étant de toute manière isolée, nous ne risquions pas grand chose, mais tout de même. Je n'avais pas envie de voir Melody se faire arrêter.
Elle n'avait pas mal dormi à mon côté la nuit passée. Nous n'avions plus de nouvelles de mon frère depuis quarante-huit heures. Je ne savais pas où il était et ce qu'il faisait. Est-ce qu'il allait bien ?
Je n'eus pas le temps de me poser plus de questions puisque Melody descendit la marche qui nous séparait et manqua de tomber au sol à cause du gel. Je la rattrapai et nous nous regardâmes tous les deux pendant quelques secondes avant que je ne cède à ma propre volonté de l'embrasser.
Mes lèvres contre les siennes, sa langue commençant à toucher la mienne, nos souffles mélangés, tout me fit un effet incomparable. J'étais dingue d'elle. J'avais conscience que nous étions dans une parenthèse, mais bordel, qu'est-ce que je l'appréciais cette parenthèse.
Même après tout ce qu'elle avait pu me faire, je restai fou d'elle.
— Ben... Souffla Melody contre mes lèvres.
Je la libérai de mes bras et elle me regarda en souriant.
— C'était pour me jeter ta neige que tu voulais sortir ?
— Non, je voulais faire semblant de tomber aussi...
Je pouffai de rire et elle rentra à l'intérieure. Je fis comme elle.
Une fois mon manteau et mes chaussures retirés, je m'assis sur le canapé, mon carnet de dessin dans la main. Je l'ouvris et commençai à dessiner. Melody était à l'étage, Jude avait pleuré quelques minutes après que nous soyons rentré.
Quand je la voyais s'occuper de Jude, je ne doutais pas qu'elle serait une bonne mère un jour. Simplement, est-ce que ce moment arriverait ? Est-ce qu'elle voulait qu'il se produise ? Je me rendis compte que nous n'avions jamais parlé de cela en réalité.
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LÀ OÙ LES CŒURS S'ÉTEIGNENT - TOME DEUX
RomantizmLà où les coeurs s'éteignent - tome deux : sombrer. « tu tomberas Melody, quoi qu'il arrive » Un an. Douze mois. Cinquante-deux semaines. Trois cents soixante-cinq jours. Une année sans réponse, sans pouvoir comprendre ce qu'il se passait. La noirc...