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La porte s'ouvre sur la dernière personne que je croyais voir ici : John.

J - Bonjour, dit-il.

Gi - Bonjour, vous êtes de la famille ?

J - C'est ça.

Depuis quand ? Je hausse un sourcil, surprise.

Gi - Je vais vous laisser.

Giulia se lève et s'en va alors John s'approche.

A - Que faites vous là ? demandé-je froidement.

J - Te prévenir. Ne touche plus Kyra, dit-il dans le plus grand des calmes.

A - Sinon quoi ?

J - Ne joue pas la gamine, soupire-t-il. Tu sais très bien que tu n'es pour elle que le frisson de l'interdit. Jamais elle n'aimera une ado comme toi, enfin... tout ce que tu vas faire c'est la priver de la carrière qu'elle a toujours voulu en tant que prof, et la priver d'une véritable histoire d'amour dans laquelle elle se sentira bien et en sécurité.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'il s'en va. Pourtant, devant la porte il se stoppe sans se retourner.

J - Elle serait bien mieux avec moi qu'elle ne le sera jamais avec toi. Tu une incapable. Incapable de prendre soin d'elle. Incapable de prendre soin de votre relation puisque je vous ai chopées, crache-t-il avant de partir cette fois pour de bon.

Me mordant la lèvre pour ne pas pleurer, je colle mes genoux contre ma poitrine sans prendre en compte la douleur physique, entourant mes jambes de mes bras. Il a tellement raison. Je suis une imbécile d'ado immature, trop immature pour avoir une relation d'adulte avec une adulte.

Trop naïve. Toujours trop naïve, en amour.

Je fini par me remettre correctement pour prendre portable sur la table de nuit. Il est 13h39. Aucun message. Aucun appel. Le vide. Comme quoi, le portable est la parfaite manifestation physique de la solitude, parce qu'il nous montre à travers l'absence de message et de notification que personne n'en a rien a foutre de nous.

J'ouvre mes réseaux sociaux. Dans leurs stories, mes "amis" passent l'après-midi au lac que je leur avais montré il y a quelques années. Sans moi. Tout sourire. Au milieu des rires. Il y a même Mélissa avec eux.

Comme si je n'avais jamais existé.

Ils n'ont pas besoin de moi. Personne n'a besoin de moi. Je ne suis pas quelqu'un d'essentiel à la vie des gens. Je suis juste là pour les amuser quand ils prennent en compte mon existence.

Là, tout de suite, j'ai besoin d'un câlin. Sauf que personne n'est là pour m'en donner si ce n'est le coussin dans mon dos.

A - Pathétique.

Le reste de la journée passe dans une douloureuse solitude. Le soir, je m'endors rapidement. Le sommeil est une forme de fuite de la réalité, la plus courante chez moi. Pourtant, il est 1h du mat' quand quelqu'un m'appelle. Je réponds sans regarder.

A - Allô ? murmuré-je encore endormie.

??? - Hello darling. Je t'ai manqué ?

A - Paul...

Un sourire force sa place place sur mon visage, de même que mes larmes. Un sanglot m'échappe.

Pa - Darling... Maman m'a dit que tu étais à l'hôpital. Désolé pour l'heure, je ne pouvais pas t'appeler avant. Pour moi il est 19h.

A - Pour moi 1h du mat'.

Pa - Vraiment désolé.

A - Ne t'excuse pas, tu es le premier à prendre de mes nouvelles depuis que je suis à l'hôpital.

Au-delà Des LimitesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant