Au-delà Des Limites

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Arwen

Je me demande ce que cet imbécile fout là, à sourire à ma copine. J'avais pas besoin de voir sa gueule avec toute cette histoire. En plus j'ai mal aux côtes.

M. Oliver s'approche de Kyra.

J - Comment tu vas ? demande-t-il.

K - Ça c'est étonnement bien passé. Je suis soulagée, maintenant.

J - Maintenant que tu as vu où ça pouvait te mener, je pense que tu devrais arrêter cette relation, dit-il en me regardant.

A - Quoi ?! m'exclamé-je le cœur battant de peur qu'elle l'écoute. Mais ça ne vous regarde pas, enfin ! Dis lui, Kyr' !

Kyra baisse la tête en se mordillant la lèvre, se tournant vers moi.

K - Tu sais qu'il y a une grande part de vérité dans ce qu'il dit. Je risque mon boulot, dans cette histoire, ma place dans l'enseignement. Alors il vaut mieux qu'on arrête là la catastrophe. Notre relation n'est pas assez importante pour que je perde ce qui constitue le reste de ma vie.

A - Non, tu vas pas faire ça. Tu peux pas me faire ça ! "Pas assez importante", ça c'est la meilleure !

Ma voix se brise. Les larmes coulent à flot sur mes joues. Je commence à tousser, m'étouffant un peu.

A - Tu as promis, tu as dit que tu ne m'abandonnerais pas. Kuf kuff...

La toux devient plus importante, j'ai la tête qui tourne et je vois trouble, mais je n'y prête pas attention.

A - Et moi qui, uuff, pensais que tu serais différente, kuff ufff.

Je me plie en deux, ayant du mal à respirer, entre mes rires nerveux et mes pleurs au milieux de la douleur autant physique que dans mon cœur.

A - T-u es vraiment... uff kuuf kuf... hypocrite. Au même titre... uf uf... que mes anciennes familles d'accueil.

Je tombe à genoux essayant de prendre de l'air sans succès. Ma tête tourne. Je n'entends plus rien, mais je vois encore assez pour deviner Kyra s'agenouiller devant moi en pleurant. Je regarde mes mains et le sol, du sang. De ma bouche.

Le noir envahi ma conscience.

Hmm... j'entends un BIP régulier à côté de moi. J'essaye d'ouvrir les yeux mais la lumière blanche est trop forte. Le BIP s'accélère de plus en plus. Je ne peux pas respirer, je commence à paniquer. J'essaye de bouger mais des mains viennent plaquer mes bras et mes jambes avant que je ne perde à nouveau conscience.

J'ai super mal à la tête... putain... et mes paupières sont collées ou quoi ? Non, ça va, j'arrive à les ouvrir. Je regarde autour de moi. Une fenêtre, il fait nuit. Ma poitrine et mes côtes me font souffrir. Un bruit, le BIP régulier. Je regarde la pièce, des murs blancs, un lit inconfortable dans lequel je suis, un moniteur cardiaque qui produit le seul bruit de la pièce. Je veux passer la main dans mes cheveux, mais je remarque que mes poignets et mes chevilles sont entravées. De ma main part un petit tube plastique attaché à une aiguille sous ma peau, une perfusion. Il y en a une autre à l'intérieur de mon coude, celle-ci approtant un liquide rouge, certainement du sang.

Donc je suis à l'hôpital.

Tout me revient en tête comme un coup de poing. Je me suis étouffée dans mon propre sang après que Kyra m'ai presque quitté, ou elle m'a quitté, je ne sais pas.

J'essaye de porter mon attention ailleurs, regardant mes poignets meurtris par les frottements des entraves en plastique souple. Mais rien n'y fait, les souvenirs m'assaillent.