Au-delà Des Limites

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Ces derniers jours furent très courts. Terriblement courts. Après la convocation chez le proviseur, j'étais retournée en cours. J'avais deux heures avec Arwen dans la journée, je ne l'avais pas regardée, pas même une seconde. J'avais trop mal, j'avais besoin de m'écarter, d'oublier que je venais de troquer ma carrière contre une fille, contre elle. Alors pendant les trois derniers jours, je l'avais ignorée, avais répondu froidement à ses messages, refusé de décrocher à ses appels. Comportement immature certes, mais je lui en voulais, et lui en veux encore.

K - Fanny, tu peux essuyer la table s'il te plaît ? demandé-je en faisant la vaisselle.

F - Oui, j'arrive. Et tu sais que ton portable sonne encore ? Quand est-ce que tu vas lui répondre ?

Je reste silencieuse face à la question. Je ne veux pas répondre, pas encore. J'essuie la dernière assiette que je range a sa place, puis monte directement dans ma chambre, portable à la main. Sans cérémonie j'éteins la lumière, et pourtant, impossible de fermer les yeux. Un soupir lourd, une tentative de se positionner autrement... rien n'y fait.

K - Fais chier... grogné-je en me redressant si soudainement que ma tête tourne.

Je descends jusqu'à la cuisine et m'installe à la table après m'avoir préparé une infusion en espérant qu'elle m'aidera pas seulement à remplir ma vessie mais aussi à dormir.

Drriiiin...

C'est pas vrai... maintenant ? Il est 23h30 ! Qui viendrait à cette heure là ?

Je décide de ne pas bouger. La sonnerie retentie à nouveau, je ne bouge toujours pas. Cette personne va bien finir par penser que personne n'est là, non ?

Les pas de Fanny se font entendre dans les escaliers. Celui ou celle qui a sonné a de la chance...

F - Qu'est-ce que tu fous là ? demande-t-elle les yeux embués de sommeil.

K - Besoin d'une infusion. Pas sommeil, dis-je simplement en haussant les épaules. 

La jeune femme hoche la tête et va ouvrir la porte. Je n'entends rien de ce qui se dit, seulement les pas de Fanny et de quelqu'un portant des talons. Lorsque le son est à côté de moi, je tourne la tête.

Paff ! Ma tête valse sous le coup de la claque alors que ma joue gauche me brûle et picote. En relevant la tête avec colère, je me sens fondre devant Arwen le visage ravagé de larmes, les sourcils si froncés qu'ils forment un pli inhabituel sur son front.

A - Tu n'es vraiment qu'une garce, souffle-t-elle furieusement.

Ma colère est rapidement remplacée par la honte. Je savais que j'avais à nouveau agit de la mauvaise façon.

A - Sans déconner, t'aurais au moins pu répondre à mes appels ou me rappeler dans la journée, merde ! Si tu veux rompre dis le moi en face au lieu de m'ignorer !

Lorsque l'orage est passé, je me sens comme une enfant que l'on vient de gronder, tête baissée les mains croisées sur mes genoux serrés.

A - Alors ? Vas-y je t'écoute me dire que tu veux plus rien avec moi. Dis le, ça va faciliter beaucoup de chose.

Je soupire une nouvelle fois sans répondre et prends sa main dans la mienne, la tirant doucement vers moi.

K - Je suis désolée, Chat. Je ne veux pas te quitter, murmuré-je en entrecroisant mes doigts aux siens.

J'observe sa tenue, une élégante et simple robe noire de soirée accompagnée de Louboutins de la même couleur. Arwen s'est délicatement maquillée d'un smoky eyes dans les tons bruns et noir.