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Ça fait une demi heure entière qu'Arwen me raconte à quel point son grand-père est génial, aimant et compréhensif, à quel point elle est heureuse de pouvoir rattraper le temps perdu. Elle est venue jusque chez Laura en train à 9h40, Solène et Giles étant indisponible.

A - Voilà je t'ai tout dit. Ah non ! Il a les mêmes tâches que moi !

Elle ressemblait à une enfant encore dans les souvenirs pétillants de sa découverte, se tortillant sur mes genoux comme si elle avait six ans.

K - Vraiment ?

A - Oui, puisque c'est génétique. Et apparement, c'est sa mère qui lui a transmis, ajoute-t-elle en hochant vigoureusement la tête, ses jambes se balançant de part et d'autre de mes hanches sur cette chaise.

Arwen bouge tellement assise sur mes cuisses que je sentais la peau de la plaie être un peu tirée, me faisant légèrement grimacer. La jeune femme est si prise par son recit qu'elle ne le remarque pas.

L - Arwen, doucement, Kyra est blessée... remarqua mon hôte en rentrant dans le salon.

A - Pardon, je t'ai fait mal ? s'inquiète immédiatement la jeune femme en arrêtant tout mouvement.

K - Ça va. Juste, pitié, arrête de gigoter, soufflé-je éreintée de survivre à la douleur lancinante.

Mon élève baisse la tête, les joues couvertes de rouge, certainement honteuse de ne pas avoir pensé à ma blessure.

K - Tout va bien, ok ? Tu n'as rien fait de mal, tenté-je de la rassurer.

A - J'espère...

La jeune adulte soulève délicatement mon haut pour y découvrir le pansement qui se décolle.

K - Je vais me doucher et tu m'aides à refaire mon pansement ? proposé-je en tapotant ses côtes.

Elle hoche la tête et descend de mes jambes, puis je me lève à mon tour. Dans la salle de bain, je constate qu'effectivement, j'ai toujours une tête du matin absolument deprimante, d'autant plus en pyjama.

La douche prise et le pyjama troqué pour des vêtements communs, nous retournons dans le salon.

K - Au fait, j'ai appelé le proviseur. Il m'a dit qu'il regarderait demain si le règlement intérieur est explicite sur notre condition, déclaré-je en m'enfonçant dans le canapé.

A - Okay. Tu me diras.

Le portable d'Arwen vibre sur la table basse à un appel de Charlie.

A - Oui ? répond l'adolescente en collant son téléphone à son oreille.

Charlie semble lui expliquer quelque chose d'important.

A - Attend, l'interromp la jeune femme avant de mettre le haut parleur.

Laura s'est approchée de nous.

C - La police a attrapé cinq suspects de votre agression. Les deux agents de la dernière fois vont vous appeler pour vous demander de témoigner et d'essayer de reconnaître lequel d'entre eux est le coupable. Kyra, tu es là ?

K - Oui, j'ai entendu.

C - Voilà le topo, donc. Mais ils ont aussi parlé d'une vérification de je ne sais quoi... ils ont demandé à papa et moi comment est-ce que vous vous êtes connus, toi et Wen.

K - Qu'est-ce vous avez répondu ? demandé-je plus qu'inquiète.

C - Que c'est grâce à nos parents que vous vous êtes rencontrés quand tu avais besoin de l'adresse de la maison et que seule Arwen était disponible.

Au-delà Des LimitesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant