J'irais tout de même lui demander plus tard.
Le reste de la journée passe tranquillement. Kyra semble se remettre doucement, profitant de nos doux moments ensemble. Ma famille a pris apparemment soin de nous laisser toutes les deux le plus possible, bien confinées dans sa chambre avec l'écran plat en face du lit. Nous nous sommes chastement câlinées pendant le film Quatre Mariages et un enterrement, puis devant une bonne vieille série, Dr. House. J'ai même pu entendre son doux rire durant les pitreries du vieux médecin à la jambe blessée. Évidemment, comme promis le tout a été accompagné de chocolat chaud et chamallows.
Puis une respiration lente s'est installée, Kyra s'est endormie. Je ne lui en veux pas, c'est bien normal d'être aussi fatiguée après de tels événements. Alors j'ai éteint le grand écran, fermé les rideaux, lui ai retiré son bas et ses chaussettes pour que ce soit plus confortable pour elle. Je me couche à ses côtés totalement nue, pouvant à peine dormir avec un pyjama. Alors avec des vêtements...
Je suis réveillée par une caresse sur mon front, traçant les contours de ma marque. N'ayant pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir qui m'offre cette délicate attention, je souris spontanément.
A - Bonsoir Baby... murmuré-je encore endormie.
K - Bonsoir mon Chat, entendé-je en retour sur le même ton.
Je me décide finalement à la regarder, et de sortir ma main de la couverture pour caresser son visage, passer autour de son œil blessé, des petits pansements blancs rectangulaires qui couvrent une partie de son sourcil.
K - C'est si laid que ça ?
Je mets un temps à répondre.
A - Non. Quoi que tu fasses, tu es toujours magnifique. C'est juste que l'idée même que tu ais souffert me brise le cœur.
K - Serait-ce de l'amour, jeune fille ? dit-elle sur le ton de la plaisanterie.
Ah... je n'ai pas envie de plaisanter, moi. Alors je réponds sérieusement :
A - J'avoue. Je t'aime un peu trop.
Mes joues chauffent mais je ne détourne pas le regard. Je l'ai dit, j'assume. Sans rien dire, Kyra me serre dans ses bras, sa tête enfouie dans mon cou.
A - Je dois prendre ça pour quoi ? demandé-je sans forcément m'attendre à une réponse que j'apprécierais.
K - C'est un : je suis sûre d'avoir des sentiments pour toi mais je ne peux pas tellement l'admettre tant que tu seras toujours mon élève. J'ai besoin de temps.
A - Tu as tout le temps que tu veux, Kyr'. Je ne vois aucune raison de ne pas t'attendre.
K - Tu es mignonne, petit chat.
Nous ne changeons pas de position. C'est peut-être le moment de lui demander.
A - Kyra, je pensais que comme pour l'instant, j'ai peur que tu ne sois pas totalement en sécurité, je voulais te proposer de vivre dans mon appart. Si ça te gêne de vivre avec moi, je resterais chez mes parents pendant que tu loges là-bas.
K - C'est gentil, vraiment. Mais je ne peux pas faire ça. Je ne veux pas prendre trop de risques pour l'instant. Il suffit que quelqu'un soupçonne que j'habite chez toi pour que ma carrière parte en fumée.
A - Je comprends. Mais que tu le veuilles ou non, les gorilles de mon père veilleront sur toi de loin, histoire que tu ne te fasse pas de nouveau attaquer.
K - Tant qu'ils ne dorment pas chez moi, ça va. Sinon ça va me stresser.
A - Mais non, ils ne vont pas s'incruster, rigolé-je. Juste te protéger. Toi et Fanny.
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Au-delà Des Limites
Roman d'amourUne boîte de nuit. Une femme au rouge à lèvres bleu. Une jeune femme de Terminale au corps de bronze taché de blanc. Une nuit mouvementée quelques jours avant la rentrée. Le lycée, un cours d'anglais. "C'est elle ?" pensent-elles en même temps, l'...