OUBLIONS || TERMINÉE ||

Chapitre 22 : Sale journée.

– April – Los Angeles –

Nous avons une pause de vingt minutes avant notre cours de chimie, je n'ai pas vu Cameron ce matin, ce qui veut dire qu'il y a de grandes chances pour que je sois seule pendant les deux heures de TP, je suis ravie.

- Je viens de voir Shelly passer, je vais lui dire bonjour ! S'exclame Colleen avant de partir pour la rejoindre.

- Et bah, moi, je vais aux toilettes. Dis-je même si elle est déjà partie.

J'avance dans le couloir plutôt calme jusqu'aux toilettes les plus proches.

En retournant vers ma salle de cours, je croise Cameron et sans même savoir pourquoi, ma langue s'active toute seule.

- Ça va ? Je lui demande en lui attrapant l'avant-bras alors qu'il comptait passer en m'ignorant.

Il se place face à moi, se dégage de ma prise et me dévisage en silence.

- Je suis la première étonnée. Dis-je en levant les mains en l'air. Mais c'est pour dire à quel point t'as une sale gueule.

- Ce n'est pas le moment pour que tu te foutes de ma gueule.

C'est marrant, ça me rappelle quelque chose... et s'il croit que je vais le laisser tranquille alors qu'il est le pro pour faire tout le contraire quand je lui demande, il se fout le doigt dans l'œil.

- Oui bah avec la sale tronche que t'as, je me doute que ce n'est pas le moment. T'as pensé à te maquiller ?

- April. Pas aujourd'hui. Tonne-t-il les dents serrées.

- Un peu d'anticerne n'aurait pas fait de mal, franchement tu fais peur à voir.

Pour accentuer mes dires, je montre ses cernes du doigt avec une grimace exagérée.

Je sens qu'il bouillonne de l'intérieur alors je continue, bien décidé à le faire sortir de ses gonds.

- T'aurais dû sécher l'heure de chimie aussi, je n'aurais pas eu ta gueule morose à côté de moi pendant deux heures.

Sa mâchoire se contracte, il m'attrape par le bras et me tire jusqu'une salle vide, il ferme la porte et me plaque contre elle, il me maintient ensuite les poignets au-dessus de ma tête, puis son visage près du mien, il explose.

- Putain ! Tu n'as pas compris que je voulais que tu me foutes la paix ! Merde ! Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans pas aujourd'hui ?

Je reste de marbre, la tête haute comme si le fait qu'il me hurle dessus ne me faisait rien.

- Il me semble t'avoir déjà posé la question.

Il fronce les sourcils, s'écarte de moi en me relâchant les poignets.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

- Tu ne te souviens pas ? Laisse-moi te rafraîchir la mémoire.

Je lui rappelle donc le jour où les rôles étaient inversés, le lundi où il m'a poussé à bout alors que je lui avais demandé de me foutre la paix à cause d'un week-end de merde, surtout qu'il le savait que j'avais passé un week-end de merde et étant donné que j'étais passé à leur appartement pour chercher du réconfort auprès de Max.

Un éclair de compréhension traverse ses yeux, il se passe une main sur le visage avant de souffler :

- ce n'est pas la même chose.