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Partie 38

Silence. Total.
J'arrive plus à respirer, mes mains sont pire que moites, j'ose même pas lever les yeux, je sais même pas si je peux bouger un seul muscle là.
Mon père : Vous pouvez répéter ?
Farès : J'ai dû enlever votre fille à Kenitra. Des ennemis à moi s'intéressaient à elle. Fallait que je la protège.
Et là j'entends un bruit crissant je lève les yeux et je vois tout ce qu'il y avait sur la table basse en morceaux parterre.
Mon père : VOUS AVEZ PRIS MA FILLE?!
Farès se lève.
Farès : Oui monsieur.
Oh putain, oh putain... J'étais à deux doigts de supplier Allah de me prendre la vie pour ne pas avoir à assister à ce face-à-face entre deux des hommes de ma vie. Je décide de me lever aussi, je lâche pas la main de Farès.
Moi : Papa...
Mon père : Toi tais-toi ! T'as pas honte ?! Tu nous ramènes ce sheitan (diable) ici ?
Je vois ma mère du coin de l'oeil qui emmène Kamel à l'étage.
Moi : Arrête papa, il a fait ça pour mon bien.
Mon père : Quoi ?!
Il commence à souffler fort comme s'il essayait de se calmer mais qu'il y arrivait pas.
Moi : Des hommes vraiment horribles étaient après moi, m'a sauvée.Oui, c'est vrai. Je lui en ai voulu pendant longtemps de m'avoir éloignée de ma famille mais je me rends compte maintenant que c'est ce qu'il y avait à faire.
Ça aurait pu être pire si ma famille était entrée dans l'histoire aussi.
Mon père : SORTEZ ! SORTEZ DE CHEZ MOI!
Le visage de mon père est rouge et en sueur, il se contrôle vraiment pour pas lui faire de mal.
Farès : Je suis sincère monsieur. Je suis plus dans ces histoires, je veux un avenir, je veux devenir quelqu'un de respectable et, plus que tout, je veux votre fille à mes côtés.
Mon père : Sortez.

Les lèvres serrées, il assassine Farès du regard. Moi je me retrouve impuissante face à cette terrible situation. Je sais pas quoi faire, comment réagir.
Farès se tourne vers moi, il lève la main vers ma joue.
Farès : J'y vais. Je te...
Mon père : Ne touchez pas à ma fille !Mon père m'attrape le bras et me tire pour me placer derrière lui. Je pleure pas mais je retiens pas mes larmes. Farès regarde mon père les sourcils froncés, mon père fait la même chose. Ils ne disent rien et Farès finit par quitter les lieux.
Moi : Papa lâche-moi tu me fais mal.
Il ne me lâche pas, pas tant que la voiture de Farès est encore devant la maison. Quand le moteur vrombit et que la voiture s'en va, il me lâche et je reste debout comme ça, j'essuie même pas mes larmes. J'ai pas la force.
Il se tourne face à moi.
Mon père : Tu le savais depuis le début que c'est lui qui t'avait enlevé ! Tu as vu tes agresseurs, tu les as vus et tu nous as menti ! A ta mère et moi, à ta FAMILLE !
Moi : Papa...
Mon père : Maintenant je vais appeler la police et tu vas tout leur expliquer.
J'arrête mon père en le retenant par le bras.
Moi : Papa, tu peux pas faire ça.
Mon père : Ah oui ? Regarde-moi bien.
Il va décrocher le téléphone et j'en peux plus, je me rends compte que je suis à deux doigts de perdre Farès, pour toujours. Je m'effondre au sol, en larmes. A genoux. Les mains sur le visage, je pleure comme j'ai jamais pleuré. Des larmes du cœur qui me blessent à chaque fois qu'elle se versent.
?: Sofia ?

Je lève les yeux et vois ma mère s'approcher. Je lève la main et elle s'arrête dans son élan, je pose les yeux sur mon père, il a le téléphone à la main, le doigt au-dessus des touches.
Moi : Oui, je le reconnais. Je vous ai menti. Je vous ai menti et je mérite de payer pour ça. Mais ce que j'ai fait je l'ai fait pour vous... et pour lui je l'avoue. Il m'a protégée alors qu'il me connaissait même pas. Il m'a toujours respectée, il n'a laissé personne me toucher. Je sais que vous vous êtes toujours demandé ce qui m'était arrivé et que je suis toujours restée très vague à ce sujet.
Je baisse le regard vers le sol, en essayant de contrôler mes émotions qui sont dans tous les sens, à l'intérieur de moi c'est un vrai bazar.
Moi : J'ai vécu des choses qui m'ont marquées.
Je vois ma mère mettre la main sur sa bouche, je devine ce qu'elle pense et je la rassure tout de suite.
Moi : Non, j'ai pas été violée. Mais si Farès m'avait pas prise sous son aile, je sais pas ce qui se serait passé. Vous m'avez manqué, énormément. Et quand je commençais vraiment à perdre la boule, il était là. Mon rempart contre la folie. J'étais qu'une inconnue pour lui et il m'a tendu la main. Une main qui m'a sauvé la vie.
Je lève les yeux vers mon père.
Moi : Je lui ai donné mon cœur, papa. Je veux pas et je peux pas le reprendre. Il est devenu essentiel, indispensable à mes yeux.
Je souris en repensant à ces derniers jours.

Chronique de Sofia kidnappée mon destin lié au sienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant