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Partie 47

L'inconnue est assise sur le canapé du salon, je m'approche d'elle tout doucement.
Moi : Salut, je m'appelle Sofia. Et toi ?
Oui bon elle sait comment je m'appelle mais vaut mieux tout reprendre depuis le début, non ? Elle ne répond pas.
J'approche lentement ma main de son épaule.
Moi : Tu... tu vas bien ?
L'inconnue : Ne me touchez pas.
Ces mots sont prononcés durement. Je baisse la main et m'écarte d'elle en soupirant. Je sens Farès à mes côtés. On s'éloigne vers Moussa et Maeva un peu plus loin.
Maeva : Bon, alors je propose qu'on la remette dehors. Qui est pour ?
Moi : Quoi ? Mais ça va pas ? Si Jalil l'a envoyée me trouver c'est pour une bonne raison.
Maeva : Elle est insolente et elle veut rien nous dire. Et on doit l'aider ?
Moi : C'est pas pour rien qu'il l'a envoyée ici.
Farès : Je suis d'accord avec Maeva, on devrait la mettre à la porte.
Moi : Bon ça suffit vous deux, personne va mettre personne dehors, compris? En tout cas pas tant que toute cette histoire aura un sens.
Maeva : Et on fait quoi si elle veut pas nous parler? On va pas rester là à la regarder comme un animal dans un cirque,
si ?
Moi : Tu as raison. Mais inutile d'aller lui parler.

Maeva : Pourquoi ?
Moi : Tu vois les regards qu'elle nous lance, elle nous fait pas confiance.
Maeva : C'est réciproque je te signale.
Moi : Elle vient d'atterrir chez des étrangers, alors c'est clair qu'on tirera rien d'elle pour l'instant. Mais je connais quelqu'un qui peut nous éclairer.
Je monte en haut pour aller chercher mon portable et redescends. Je vais à la cuisine, suivie de Farès.
Moussa : Je reste dans le salon à la surveiller.
Maeva : Bonne idée, je reste avec toi.
J'entre dans la cuisine et allume mon portable pour trouver le numéro de.
Je lève les yeux et vois Farès me regarder d'un air suspect.
Il est à l'autre bout de la cuisine, appuyé contre l'évier. Je mets le haut-parleur et appelle le numéro. Je pose le portable sur le plan de travail en face de moi.
?: Allo Sofia ?
Moi : Jalil, tu vas bien ?
Jalil : Ça peut aller et toi ?
Moi : Ça ira mieux quand tu me diras ce que cette fille fait dans mon salon.
Jalil : Tu te rappelles l'histoire que je t'ai racontée?
Moi : Oui, sinon je l'aurais pas laissée entrer mais elle doit rembourser Momo Jalil, ou il va la chercher et quand il la trouvera il...

Jalil : Sofia, c'est pas elle la fille qui lui doit de l'argent...
Je me repasse l'histoire dans la tête, il n'y avait qu'une seule autre fille dedans..
Farès : Wo wo wo ! Momo la recherche ?!
Sortie de mes pensées, je vois Farès serrer la mâchoire et se décoller de l'évier pour s'approcher de la table et gueuler au-dessus du téléphone.
Farès : DANS QUEL MERDIER TU VEUX FOURRER MA
FAMILLE TOI ?!
Moi : Ah oui... euh j'ai oublié. T'es sur haut-parleur Jalil.
Jalil : Je viens de remarquer. Salam Farès.
Farès : Viens récupérer la fille et laisse ma famille tranquille !! Tu m'entends ?! Ou je te jure que...
Moi : Farès ! Arrête.
Farès : Non !
Moi : Jalil, comment ça se fait que c'est elle que Momo veuille ? C'est pas elle qui a pris l'argent.
Jalil: Non, c'est sa meilleure amie. Tu te rappelles de ses menaces ? Eh bien elle les a mises à exécution.
Je commence à comprendre.
Moi : Elle est allée la sauver.
Jalil : Oui, mais ça a pas tourné comme prévu et Momo la veut. Sofia, je te jure que si j'avais un autre moyen de la protéger je le ferais. Mais j'en vois pas. C'est de mon frère qu'on parle. Je peux pas le laisser mettre les mains sur elle.
Sofia, t'es ma seule chance de la sauver.

Je regarde le téléphone les sourcils froncés et j'ai l'impression que le poids du monde vient de se poser sur mes épaules.
Farès : VA TE FAIRE VOIR ! SI TU CROIS QU'ON VA T'AI...
Moi : Jalil, je te rappelle plus tard.
Je raccroche et reste un moment dos à Farès.
Fares : Sofia ?
Je me tourne vers lui.
Moi : Farès, on peut pas la laisser...
Farès : Si ! Et c'est exactement ce qu'on va faire.
Il me tourne le dos et tente de se calmer en s'éloignant et se prenant la tête dans les mains.
Moi : Un vote.
Il s'arrête et se retourne.
Farès : Quoi ?
Moi : On est pas les seuls à vivre ici, il y a aussi Maeva, Adel et Moussa. Je demande un vote. Quelle que soit la décision finale, on s'y conformera.
Il me regarde un moment sans rien dire.
Farès : Je vais faire descendre Adel.
Il part de la cuisine et je souffle enfin en fermant les yeux.
Quand on croit que tout a repris son rythme normal, quelque chose vient tout chambouler. Je devrais y être habituée depuis le temps pourtant.
?: On est tous là.

Chronique de Sofia kidnappée mon destin lié au sienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant