Chronique de Sofia kidnappée mon destin lié au sien

54

Partie 54

Tout le monde reste silencieux un instant, tout le monde regarde Nassiha qui fixe le sol l'air pensive.
Moi : Comment on sait que c'est pas un piège?
Jalil baisse les yeux un moment avant de répondre.
Jalil : On en sait rien.
Génial.
Farès : Est-ce qu'elle t'a dit comment elle s'était échappée?
Jalil : Non, rien. L'appel a été bref, elle avait l'air essoufflée.
Farès : Elle est en pleine fuite. C'est mauvais signe.
Moi : Parce que c'était bon signe jusque-là ?
Farès me regarde brièvement avant de reporter son attention sur Jalil.
Farès : Ou c'est le plan de Momo pour mettre la main sur Nassiha et toi.
La mâchoire de Jalil se serre.
Jalil : Donc pour toi elle ment, c'est ça ?
Farès se rapproche de 2 pas.
Farès : Tu sais comme moi qu'une fois entré chez ton frère, le seul moyen d'en sortir c'est avec sa permission. La seule femme que je connaisse qui ait pu en ressortir vivante à chaque fois, je l'ai épousée. Alors permets-moi de douter de sa crédibilité.
Nassiha : Elle n'est pas avec Momo.

Farès : Sans vouloir t'offenser, tu ne sais absolument rien de ce que son frère est capable de faire aux gens. Les manipuler et les forcer à faire ce qu'il veut qu'ils fassent est en haut de la liste.
Jalil se rapproche de Farès, le regard plongé dans le sien.
Jalil : Sans vouloir t'offenser, tu ne connais absolument pas mon frère
Farès se rapproche également.
Farès : Qu'est-ce que ça veut dire ça ? Tu fais ton agent double, c'est ça ?
Jalil : Quoi ? Mais de quoi tu parles ?
Farès : C'est à ma femme que t'es venu demander de l'aide, non ? T'aurais pu aller voir n'importe qui mais t'es venu ici.
Jalil: Non, justement. C'est la seule en qui je peux avoir confiance.
Farès : Peut-être que c'était calculé depuis le début tout ça, hein ?
Je sens que Farès commence à sérieusement bouillir. II prend Jalil par le col.
Farès : Qu'est-ce que Momo veut hein ? Il veut finir le boulot, c'est ça ? Me prendre ma sœur ça lui a pas suffi ?!
Adel fonce retenir Farès et je mets lève illico pour me mettre entre les 2 hommes.
Moi : Arrêtez ! Vous croyez que c'est comme ça qu'on va s'en sortir ? En s'accusant et doutant les uns des autres?
Jalil et Farès se fixent toujours d'un regard noir.
Moi : La seule manière de s'en sortir c'est de faire équipe.
De se serrer les coudes.

Les 2 semblent se calmer.
Moi : Et puis vous n'êtes pas directement concernés par cette histoire.
Ils me regardent, les sourcils froncés.
Moi : Ce n'est pas vous que Maria veut voir.
Je porte mon attention sur Nassiha qui est toujours assise sur le canapé, les yeux fixant le vide. Je peux sentir à quel point elle est complètement perdue et surtout inquiète. Je marche doucement vers elle.
Moi : Nassiha ? Tu es la seule à connaître Maria ici, tu la connais mieux que quiconque.
Elle se lève.
Nassiha : ConnaissAIS. Elle est plus la même maintenant, elle...
Elle s'arrête et me regarde.
Moi : Elle est toujours là quelque part. D'après toi, elle pourrait te tenter un piège ? Au fond de ton cœur, tu connais la réponse.
Adel : C'est sérieux ? On se base sur les sentiments maintenant?
Moi : La ferme.
Mon attention reste focalisée sur Nassiha qui me quitte pas du regard.
Nassiha : Elle mourrait avant de me mettre en danger.
Adel : Et qu'est-ce qui te rend si sûre ?
Nassiha : C'est ce que je ferais pour elle.

Je hoche la tête.
Moi : Très bien.
Je me tourne vers Jalil.
Moi : Rappelle-la, Nassiha te donnera un lieu de rendez-vous.
Je me retourne vers Nassiha.
Moi : On y va.
Elle hoche la tête et part se préparer avec Jalil.
?: On ?
Je me retourne et vois Farès avancer vers moi.
Moi : Farès, je viens. Pas question que je reste ici à me tourner les pouces.
Maeva : Oui, elle a raison.
Je me tourne vers Maeva.
Moi : Toi tu restes ici, Maev'.
Elle fait une tête de choquée.
Maeva : Quoi ? Tu plaisantes, j'espère?
Moi : J'ai besoin que tu surveilles Ismaël.
Maeva : Non, Sofia. Je te laisserai pas seule une nouvelle fois.
J'ai directement mal à la poitrine. L'inquiétude et la peur que je vois dans ses yeux me font mal au cœur. L'agression de Sayed a laissé des restes et même si elle m'en parle pas, je sais qu'elle se sent coupable au fond.