34 - Virgile

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— Je peux me re doucher chez toi ?

— Bien sûr, fait comme chez toi.

Elle me remercie d'un sourire, m'embrasse, et s'éclipse.

Véga et moi rentrons de la piscine ; j'ai cuisiné pour nous deux, Oscar étant parti draguer dans les bars – sans moi, désormais, c'est évident.

Nous sommes rompus par cette heure de nage, mais nous avons passé la soirée à rire et nous lancer des vannes. Je suis toujours heureux lorsque Véga et là. Peut-être est-ce dû à la « nouveauté » induite par notre relation, ou bien parce qu'elle me procure vraiment du bien ; toujours est-il que je flotte sur un nuage pailleté depuis des jours.

La lettre que je lui ai déposée hier matin et à laquelle elle m'a apporté une réponse hier soir a semblé la toucher plus que de raison. Ce n'est pas moi qui l'ai écrite, bien sûr ; c'est Oscar, encore et toujours.

Je l'ai convaincu d'en faire une nouvelle ; je lui ai expliqué que même si mon objectif était atteint, je voulais continuer de montrer mon affection à Véga par cette voie-là, même si la culpabilité ne s'envole pas.

Je finis de ranger la cuisine tandis que le bruit de l'eau qui coule résonne dans l'appart'.

Lorsque Véga en ressort, un de mes T-shirts sur le dos, je souris.

Nous avons éparpillé quelques-unes de nos affaires dans l'appartement de l'autre, mais c'est la seconde fois qu'elle m'emprunte un vêtement, et et cette vision produit toujours le même effet en moi.

Elle va dans ma chambre, sûrement pour plier ses affaires, et je rentre dans la salle de bain pour me brosser les dents. Véga a dessiné un cœur dans la buée sur le miroir, ce qui me fait sourire.

Un bras se glisse autour de moi ; la petite tête brune de Véga apparait dans mon champ de vision.

— Il est bien fait, hein?

— Carrément. T'aurais pu faire les Beaux-Arts, dis-je avant de lui embrasser le front.

J'adore ces moments de calme, de partage, de douceur ; ce sont ceux que j'affectionne le plus – peut-être parce que ce sont ceux dont j'ai manqué enfant, je n'en sais rien..

Véga se brosse les dents à mes cotés, puis me laisse me doucher et enfiler un bas de pyjama. Nous nous glissons enfin sous ma couette, seule la lampe de chevet éclairant ma chambre.

Je caresse ses cheveux encore humides, qui refroidissent mon épaule nue. Son souffle tiède me colle des frissons, et sa main qui dessine des arabesques sur mon torse fait se contracter mes abdominaux sans que je le contrôle.

— Pas besoin de jouer au zigoto devant moi, tu sais, elle murmure, un brin d'humour dans la voix.

— Je fais pas exprès, je me défends. C'est toi qui me chatouille.

— Comment ça, je te chatouille ? En faisant ça ? m'interroge-t-elle en accentuant son contact sur moi.

Mon ventre se creuse, les muscles dont je peux être plutôt fier ressortent encore.

— Oui, en faisant ça, je réponds.

— Oups.

Et elle recommence. Je sais que son sourire touche ses oreilles.

Elle passe une de ses jambes au dessus des miennes, nous rapprochant encore plus, et n'arrête pas ses mouvements graciles de la main, qui frôle ma peau de la plus délicate des façons.

Son contact m'électrise, et je commence à avoir mal au ventre tant il se contracte.

Véga glisse sa main sur mes côtes, ma taille ; mon souffle se coupe, puis je me tords quand elle tends la peau pour la chatouiller.

À la lettre prèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant