PARTIE II - CORPS / 13 - Véga - Belle soirée, en effet

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Une deuxième enveloppe se trouve dans ma boite aux lettres lorsque je l'ouvre ce soir.

Fébrile, je m'en empare et en caresse le papier, me demandant ce qu'elle recèle.

Une nouveau poème ? D'autres belles paroles ?

Ou bien ma pensée concernant la farce était en fait la bonne, et à l'intérieur de la lettre ne se trouve rien d'autre que des moqueries et mes désillusions ?

Même si la précédente enveloppe contenait des mots d'amour, rien ne me garantit que c'est le cas de celle-ci.

— Bonsoir.

La voix de Virgile me tire de mes élucubrations.

— Bonsoir, je lui renvoie.

Depuis dimanche, soit deux jours, nous nous sommes rapprochés, si on peut qualifier cela ainsi. Nous nous saluons tous les matins et tous les soirs, et il m'a même souhaité une belle soirée hier. Un gros progrès, en effet.

Je n'ai pas vraiment su définir les émotions m'ayant traversée lors de cette soirée.

Je ne m'attendais certes pas à la tournure qu'ont pris les évènements mais il est fort de constater qu'elle m'a plu – énormément plu.

J'ignore ce qui l'a poussé à m'inviter à rester en premier lieu, mais sur le moment, je n'y ai guère réfléchi ; je disais oui avant d'y avoir pensé, et mon interrogation m'est restée en tête tout au long de la soirée sans que j'y trouve pourtant réponse.

Même si j'étais assez coincée il faut le dire, j'ai apprécié ce moment en tête à tête avec lui.

Il semblait assez tendu également, bien qu'au fil du temps, le jeu a fini par nous détendre tous deux.

J'ai entraperçu une autre facette de lui, plus espiègle, moins rigide.

Cela m'a mise à l'aise, et m'a aidé à me décrisper à mon tour.

Et concernant sa proposition de se refaire une soirée de ce genre... Cela me flatte et me touche, mais je ne sais si j'oserais réellement m'inviter chez lui de mon propre chef. Mes parents m'ont toujours répété que ce n'était pas poli.

Virgile et moi commençons à monter vers nos appartements respectifs. Comme d'ordinaire, il prend une marche d'avance sur moi et comme d'ordinaire, je ne me prive pas pour le détailler.

Son long manteau camoufle la majorité de sa silhouette, mais cela ne gâche rien à son allure. Un Apollon moderne dans toute sa splendeur. Il dégage une aura de perfection, rien que de dos, et je ne peux que me sentir intimidée à sa vue. Il a tout du galant idéal, c'est une évidence. Je me sens si petite en comparaison, si insignifiante à côté de son charisme naturel.

J'arrive à mon palier bien trop tôt.

Je sais qu'il ne me proposera pas de rester. Il a simplement évoqué cette idée pour être gentil, mais il ne le pensait pas vraiment.

— Passe une bonne soirée, me lance-t-il.

— Merci, toi aussi, je réponds avant de déverrouiller mon appartement, un relent doux amer en fond de gorge.

Depuis notre soirée, je veux partager plus de ce genre de moments avec cet homme si ensorcelant. Je veux en découvrir plus sur sa personne, sa vie, et même si ce n'est qu'en tant qu'amie, cela me va aussi.

Bien que je ne puisse nier mon attirance inexplicable pour Virgile, me rapprocher de lui d'une quelconque façon me conviendrait.

J'entends ses pas résonner dans la cage d'escalier, puis s'arrêter, alors que je passe le pas de la porte.

À la lettre prèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant