42 - Virgile

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Je secoue mes cheveux trempés en toquant à la porte de mon appartement : Véga et Oscar doivent être là, et m'ouvrir. Cependant, bien que j'attende une vingtaine de secondes, rien ne se passe. Je fronce les sourcils, toque à nouveau, mais en constatant le silence, ouvre finalement à l'aide de mes clés. Les lumières sont éteintes et, à l'évidence, personne n'est là.

— Oscar ? Véga ? je lance tout de même.

Je ne rencontre que le silence. Je laisse tomber mon sac de piscine au sol, et fais un tour rapide de l'appart. Je suis seul. Ce n'est pas normal.

— Ah, mec, t'es revenu ! C'était comment ?

— Où est Véga ? je coupe tout de suite mon ami.

Il fronce les sourcils. son tour.

— Elle est pas là ?

Je secoue la tête.

— Quand je suis parti, explique-t-il, elle était là. Elle a dû partir.

Il part ranger le sac de courses que je lui avais demande de faire : j'avais écrit par peur d'oublier, dans l'urgence, trois babioles à ramener. depuis le temps, il est habitué à mon écriture affreuse – et tant mieux pour moi. Mais maintenant, ce n'est pas ce qui importe.

— Mais pourquoi ?

— Si je comprenais les filles, ça se saurait ! il se marre. C'est la galère avec Ophélie, je te –

— Sérieux, Oscar, elle est où ? je tempête.

Il lève les mains en l'air.

Calmos, vieux, j'y suis pour rien ! Je t'assure qu'elle était là. Peut-être qu'elle est descendue chercher u truc chez elle, j'e sais pas, mois !

Un verre git dans l'évier ; sûrement le sien.

— Tranquille, mec, me rassure-t-il, elle va probablement remonter. Va prendre une douche, et je lui dirai quand elle montera. T'en fais pas.

Il me fait un sourire en coin, mais la tension ne descend pas pour autant.

Je l'écoute toutefois, file sous un jet d'eau brûlant qui met ma peau à vif ; lorsque je retourne dans la cuisine, il n'y a qu'Oscar.

Constatant mon état, il relève les yeux de la poêle qu'il secoue et tente :

— Sinon, descends la voir ? Je finis de préparer à manger, ça sera bon le temps que tu remontes.

Je me précipite vers la prote, descend les marches autre à quatre, et toque à sa porte.

Silence. Encore. Je déteste ça.

Je recommence.

— Véga, t'es là ? je demande à travers le bois.

Rien. Encore. Mon ventre se serre. Et s'il lui était arrivé quelque chose ?

Je répète son prénom, finis par l'appeler devant le silence angoissant. Elle ne décroche pas non plus.

Merde, qu'est-ce qui se passe ? Je tombe sur la messager encore et encore ; je lui laisse un message.

— Véga, c'est moi. T'es où, bon sang ? Je suis devant chez toi, mais tu réponds pas. On devait se retrouver chez moi, t'es partie ? Je suis inquiet, là, qu'est-ce...

Je tends l'oreille. J'ai perçu un léger bruit , de l'autre côte. Ce fichu parquet, vieux et rinçant. Quelqu'un est derrière la porte. Je raccroche, me rapproche de la porte et parle, la bouche presque piquée contre elle :

— Véga, c'est toi ?

Je toque, encore.

— Bordel, Véga, ouvre !

— On dirait qu'elle veut pas de toi, raille quelqu'un derrière moi.

Le blond. Le frère du pote d'Oscar. Quentin. celui qu'à daté Véga. ce con.

À côté de lui, une petite brune – comme c'est étonnant.

— À ta place, ajoute-t-il, je lâcherai l'affaire.

— ça tombe bien que tu 'n'y sois pas, alors, je rétorque :

Il ricane.

— En effet. Tant mieux pour moi. Elle est bien trop compliquée. Je ne comprends pas comment j'ai pu être attiré par elle pendant des semaines.

Sa franchise brutale manque de me tirer u hoquet de stupeur.

— Je te la laisse avec plaisir, termine-t-il, méprisant. Mais elle n'en vaut pas la peine.

— T'as dit, quoi, là ? je gronde.

— Tu m'as entendu, sourit-il. Viens, bébé.

La jeune femme le suit docilement, même après avoir entendu les mêmes choses que moi. sidéré, je l'observe monter chez lui. L'ascenseur est remis en fonctionnement, pourtant, mais je ne prétends pas pouvoir le comprendre.

Je plaque mon front contre la porte de l'appart de Véga, et reprend la parole.

— Véga, je sais que tu es ici. Pourquoi t'ouvres pas ?

J'attends une poignée de minutes qui me paraissent être des heures. désespéré, je souffle, et rechigne à partir, mais je ne vois pas d'autre solution. Elle veut être seule, très bien. Je dois lui laisser de l'air, quoiqu'en soit la raison, et ce, même si je ne comprends pas. J'espère juste qu'elle va bien.

Je remonte, rejoins Oscar pur le diner.

— Alors ?

— Elle est chez elle, mais elle a pas ouvert.

Je ne fais aucun effort pour arrangera mine dépitée.

Oscar se frotte la barbe qui court désormais sur ses joues et répond :

— Je te conseille de te pas trop t'en faire. Je suis sûr qu'i n'y a rien de grave. Elle t'en aurait parlé.

— Je l'espère, oui, murmuré)je.

Je n'ose le formuler à haute voix, mais je m'interroge : et si elle avait tout découvert ? Elle était seule dans l'appart', peut-être s'st-elle promenée et est tombée sur quelque chose de compromettant ? Non, je ne crois pas. oscar n'a je crois laissé aucun brouillon de lettres. Et pourquoi aurait-elle voulu fouiller ? Ce n'est pas son genre. Non, elle ne sait rien. Elle ne saura pas. Ce doit être autre chose.

Mais quoi ?

À la lettre prèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant