deux mondes

prologue

Beca éteignit son ordinateur portable et le ferma pour ensuite aller le poser sur son bureau. Il était presque 22h et elle avait encore du travail. Après avoir bosser sur la liste de mannequins pour le défilé, elle avait relue les articles qui apparaîtront dans le magazine de ce mois-ci. Maintenant, elle devait vérifier les photos prises par son ami, et choisir lesquelles apparaîtraient dans le numéro de ce mois-ci. Elle soupira, elle n'avait plus qu'une semaine pour clore la publication. Si elle réussissait ce coup-ci, elle reprendrait officiellement les rênes du magazine. Après avoir passé trois ans à se préparer, sa grand-mère avait décidé de la laisser prendre la relève et de l'annoncer officiellement au monde.
Anna Mitchell avait toujours adorait travaillé. C'est pour ça qu'elle n'avait pas prit sa retraite à 65 ans comme la plupart des gens. Alors aujourd'hui, à 68 ans, elle était fière de laisser sa petite fille prendre sa place totalement préparée. Mais elle était triste de devoir quitter son travail qui l'avait animée et passionnée toute sa vie. Sauf que tout le monde était surprit que ce soit Beca qui prenne la relève, et pas son père. Mais ils ne savaient pas qu'Anna ne s'entendait pas du tout avec son fils. Benjamin l'avait déçue le jour où il avait mit une ado de 18 ans enceinte et s'était enfuit après. À cause de lui, elle avait mit plus de dix ans avant de connaître enfin sa petite fille. Mais après s'être retrouvées, elles s'étaient vite bien entendu et avaient tout de suite partagé une grande complicité. Beca adorait sa grand-mère et était heureuse de porter son nom. En revanche elle détestait son père et ne l'avait vu que très peu de fois.
Son téléphone sonna d'un coup et elle répondit sans même regarder qui l'appeler.
 
- Allô ?
- Beca ! Dis-moi que tu n'es pas encore en train de bosser ! Pria la voix enjouée au bout du fil.
- Désolée Amy. Mais il faut bien qu'une de nous le fasse.
- Hé ! C'était méchant ça.
- Je t'embête c'est tout. Tu es l'une des meilleures et tu le sais.
- C'est qui la meilleure ?
- Moi. Quelle question.
- Mais bien-sûr. Ça va les chevilles ?
- J'ai pas à me plaindre. Sinon, pourquoi tu m'appelais ?
- Y'a une fête ce soir. Tu viens ? Je pensais que tu serais arrivée depuis longtemps. Mais en fait non. Donc j'ai décidé de venir te sauver de ton boulot.
- De venir ? T'es où ?
- Au pied de ton immeuble, je t'attends. Dépêches-toi.
 
Amy raccrocha après ces mots, et la brune soupira. Tant pis pour les photos, elle ferait le trie plus tard. Elle avait bien besoin de se détendre, elle en avait pleinement conscience. Alors elle prit ses affaires et sortit de son appartement, bien trop grand pour une seule personne. Elle récupéra l'ascenseur et descendit les 23 étages de son immeuble. Elle vivait au dernier étage, et même si elle avait une jolie vue, elle n'en avait jamais réellement profiter vu qu'elle avait le vertige. Alors elle fut contente en arrivant au rez-de-chaussée. Elle salua l'homme à la réception et le gratifia d'un sourire.
 
- Vous voulez que je fasse venir votre voiture mademoiselle Mitchell ? Demanda-t-il en souriant.
- Non merci Jordan. Ça ira. Mon amie m'attend.
- D'accord mademoiselle Mitchell.
- Appelez-moi Beca, je vous l'ai déjà dit cents fois.
 
Jordan lui sourit en haussant les épaules, l'air désolé. Elle ne dit rien, elle savait qu'il ne le ferait pas, comme toujours. Elle sortit quand même du bâtiment et elle reconnue immédiatement la Mercedes de son amie. Elle la rejoignit et monta sur le siège passager sans attendre.
 
- Salut. Fit Amy. Alors, prête pour te détendre un peu ?
- Ouais. C'est vrai que ce serait bien.
- Cool, c'est partit alors.
 
À la fête
 
Beca était là depuis à peine dix minutes, mais elle avait déjà repérée une jeune femme dans la foule. Si elle était là pour se détendre, autant aller jusqu'au bout, et elle comptait bien ramener cette fille chez elle ce soir. Elle allait l'aborder, mais sur le chemin pour la rejoindre, elle croisa le regard d'une autre femme... son ex.
 
- Et merde... Judith.
 
Elle essaya de se frayer un chemin à travers la foule, jusqu'au bar. Seulement, elle fut bien obligée de passer près d'elle. Elle tenta tout de même de l'ignorer mais ne put résister à l'envie de la bousculer. C'est là que commença à dégénérer.
 
- C'est comme ça que tu m'accueille ? Demanda Judith.
 
La petite brune serra le poing et se retourna pour faire face à la rouquine qui lui servait d'ex.
 
- Ne m'adresse même pas la parole. Fit Beca en essayant de passer son chemin.
 
Judith en avait décidé autrement cependant, et elle retenue Beca par le bras.

- Qu'est-ce que tu fous là Mitchell ? Tu viens baiser encore une meuf ? Demanda -t-elle en souriant.
- Laisses-moi partir. Lâcha Beca le regard noir.
- Oh aller, tu disais rien avant quand je te touchais. Tu en redemandais même en jouissant. Rappela Judith avec un sourire sadique et en resserrant son emprise sur le bras de Beca.

Beca serra les poings à nouveau, et lui donna un coup visage. C'était parti tout seul, et la jeune femme se plaignit de douleur. Elle lança un regard plein de haine à la petite brune qui venait très certainement de lui casser le nez.

-J'ai bien fais de te tromper. Lâcha-t-elle en regardant Beca. Tu ma servis à rien, tu me servait juste de jouet quand j'en avais besoin.
 
Beca allait recommencer à frapper, mais Amy l'arrêta à temps en lui retenant son poignet, sortant de nul part.

- Lâches-moi Amy. Cria Beca en essayant de se débattre.
- Non. Ne te rabaisses pas à son niveau. Aller viens prendre l'air dehors. Fit Amy en la poussant un peu pour qu'elle la suive.
 
Beca ne dit plus rien et laissa son amie la conduire sur la terrasse. L'australienne alla s'appuyer sur le muret et admira la vue devant elle en sifflant d'admiration. Elle sortit un paquet de cigarettes de sa poche et la petite brune grimaça en la voyant en allumer une.
 
- T'étais pas censée arrêter de fumer ? Elle finira par choper un cancer si ça continu...
- Et toi ? Tu étais pas censée être passée à autre chose depuis Judith ? Lança son amie d'un coup.
- Hé ! C'est elle qui a commencé ! Moi j'ai tenté de l'ignorer hein !
- Tu as vite perdue le contrôle...
- Oh ça va ! Après ce qu'elle a fait, je n'ai fais que lui rendre la monnaie de sa pièce !
- Mouais... Et elle a fait quoi ? Tu me l'as jamais dis.
- Elle m'a trompée. Fin de la discussion.
- Oh ça je sais, mais j'ai l'impression qu'il y a autre chose.
- J'ai dis, fin de la discussion Amy.
 
La blonde ne dit plus rien et leva les mains en signe d'abandon. Elle fuma sa clope en silence, et Beca profita de l'air frais pour se calmer. Elle évitait de trop s'approcher du bord, et regarder vers l'intérieur afin de ne pas avoir de vertiges. Un moment, son regard se posa malgré elle sur Judith. Elle était en train d'embrasser une autre femme. Celle que Beca avait repérée avant sa dispute avec son ex. Elle put ensuite les voir s'éclipser et comprit sans trop de mal ce qui allait se passer entre son ex et cette inconnue.
 
Putain... elle me fais chier... J'ai les nerfs maintenant, faut que je me calme.
 
- Amy, passes-moi tes clés.
- Mes clés ? S'étonna la blonde en écrasant le bout de sa cigarette.
- De voiture !
- Ben pourquoi ?
- J'ai besoin de me calmer, faut que je conduise, et j'ai pas pris ma voiture vu que tu m'as emmenée avec la tienne.
- Et je rentres comment ?
- Tu comptes rentrer tout de suite ? Il n'est même pas 23h30 Amy. Je te connais, tu ne partiras pas d'ici avant au moins 3h du matin. Je te promets que ta voiture aura retrouvé sa place avant.
- OK. Tiens.
 
L'australienne lui passa les clés et Beca se dépêcha de sortir du gigantesque appartement où la fête battait son plein. Elle rejoignit rapidement la Mercedes et se mit au volant avant de démarrer. Elle roulait sans avoir de vraie destination. Ça l'apaisait. Elle avait toujours adoré conduire depuis le jour où elle avait obtenu son permis. La sensation sous ses pieds, dans ses mains, le vrombissement du moteur, la route qui défilait sous ses yeux... Elle adorait ça ! Tellement que, petit à petit, elle parvint à se calmer. Elle alluma la radio pour détendre encore plus l'atmosphère, et elle sourit légèrement en se laissant emporter...
 
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« La confiance produit la fidélité dans les magnanimes, et excite la trahison des les lâches. »
 
≈ Chevalier de Méré ≈
 
 
« Ce qui différencie la perfidie de l'abus de confiance, c'est la trahison personnelle ; car, sans elle, la perfidie ne serait qu'un abus de confiance. »
 
≈ Hypolite de Livry ≈