deux mondes

Chapitre 6

Tout comme Beca l'avait dit, elle ne put pas revoir Brittany de tout le reste de la semaine. Elle l'avait vu mardi pour la dernière fois, aujourd'hui c'était vendredi, et elle regrettait de ne pas lui avoir laissé son numéro. Elle aurait put au moins lui parler comme ça, mais non, elle s'était dit que c'était une mauvaise idée et maintenant elle ne pouvait que regretter. Elle avait tout de même garder le mot qu'elle avait trouvé en rentrant chez elle, et l'avait rangé avec le premier. De temps en temps, elle le relisait.
 
- Beca, concentres-toi s'il-te-plaît, c'est important. Fit Anna pour la sortir de sa rêverie.
- Désolée grand-mère. Reprends-toi Mitchell ! T'es au boulot là !
- C'est important tu sais. Dimanche soir j'annonce officiellement que je laisse les rênes à ma petite-fille. Et j'avoue qu'en fait, elle est aux commandes depuis déjà deux ans en secret.
- Dimanche soir déjà ? C'est dans deux jours. Je sais pas si je suis prête grand-mère.
- Bien-sûr que tu l'es. Tu travail au magazine depuis tes 20 ans ma puce. Et tu as réussis pendant 5 ans à gérer ton boulot et tes études. Ensuite j'ai passé les trois dernières années à te former, dont 2 à te laisser les pleins pouvoirs. Je t'assure que tu es prête Beca. Même si tu te trouve trop jeune pour être à la tête de quoi que ce soit.
- Ben... j'ai que 29 ans aussi.
- Beca, je te promets que rien ne va changer. A part que maintenant tout le monde saura que c'est toi qui commande. Mais toi, tu continuera de faire ce que tu fais depuis deux ans. Et tout se passera bien tu verras. Puis... au pire, tu sauras où me trouver si tu as besoin de conseils.
- C'est vrai... Merci grand-mère. Tu as toujours les mots qu'il faut.
- J'ai pas de mérite. À mon âge tu sais... On a de l'expérience.
- Tu dis ça comme si tu étais une vieille mémé ramollis. Fit la brune en riant.
- Hé, j'ai 68 ans quand même, ce n'est pas rien. Je suis plus proche de la fin que du début de ma vie. Beaucoup plus proche...
- Oh non grand-mère. Parles pas comme ça s'te-plaît. J'aime pas ça.
- Désolée.
 
Beca fit la moue en croisant les bras. Elle n'aimait pas quand la femme qui comptait le plus pour elle, avec sa mère, parlait de cette façon. Bien-sûr, elle savait qu'elle avait raison. Mais elle préférait se dire qu'elle avait encore un bout de temps avant d'être obligée de lui dire au revoir.
 
- Bon alors, tu en es où dans ton discours ? Demanda Anna.
- Mon discours ? Oh bon sang, de quoi elle parle là ?
- Et bien oui, la presse voudra sûrement un discours de la nouvelle PDG de Glam's. Je te l'ai dis plusieurs fois cette semaine. Tu avais la tête ailleurs ou quoi ?
- Oui... Avoua Beca en rougissant.
- Tu pensais à cette fille hein ?
- Oui.
- Elle s'appelle comment ?
- Chloé.
- Son vrai prénom ?
- Je le connais, mais je te le dirais pas. Désolée. C'est son choix, et je veux pas la trahir.
- Je comprends t'en fais pas. Oh ! Et si tu l'emmenais à la soirée de dimanche ?
- Quoi ? Non. Je suis pas sûre que...
- Oh aller Beca. Édouard a bien emmenée Viviane à une course de chevaux avec ses collègues et des gens de son club.
- Qui ? Je les connais pas ces gens moi.
- Tu n'as toujours pas regardé Pretty Woman ?
- Non.
- Je ne peux plus rien pour toi c'est officiel.
- Hé !
- Fais ce que je te dis Beca. Amène la. Elle sera contente de passer une bonne soirée. Elle peut se déguiser je m'en fiches. Je comprendrais d'ailleurs. Elle se présentera sous le nom de Chloé si elle y tient. Mais fais ce que je te dis.
- Pourquoi tu y tiens tant ?
- Parce que Judith sera là, avec sa nouvelle conquête.
 
Beca se crispa à ces mots. Elle aurait voulut se réveiller à cet instant. Ou bien alors, elle priait pour avoir mal entendu.
 
- Tu plaisante ? Vérifia la jeune femme.
- Elle est photographe pour Glam's. Donc naturellement, elle sera là.
- Je pourrais la virer quand je serais officiellement PDG ?
- Oui... Tu pourras. Mais ce serait un renvoie abusif et tu le sais très bien. Elle pourrait porter plainte contre toi, et elle le ferait sans hésiter la connaissant. Beca écoutes... ce qu'elle t'a fait est horrible. J'en conviens. Malheureusement, ce sont vos problèmes personnels et ça ne peut pas affecter votre travail. Judith est malheureusement pour toi, la meilleure photographe du magazine. Elle fait de l'excellent travail. La renvoyer serait injuste. Et tu le sais.
- Ouais... Je la supporterais du coup. Pas trop le choix...
 
Du côté de Brittany le lendemain (samedi)
 
Elle récupéra l'argent sur la commode. Les 300 $ qui lui revenaient après les deux heures qu'elle venait de passer à satisfaire son client. Elle sortit de la chambre d'hôtel alors qu'il ronflait bruyamment, endormit dans le lit. Elle s'éclipsa, et sortit rapidement de l'hôtel miteux dans lequel il l'avait emmené. Elle appela un taxi, lui donna son adresse, et quand il la déposa, elle lui donna 43 $ tout rond. Quand elle rentra dans l'appartement, c'est sa propre voix qui lui parvint aux oreilles. Elle comprit pourquoi en voyant que le film Baby-sittor était en marche. Elle sourit et s'approcha de Cat pour lui embrasser la joue.
 
- Tu as pas bossé ? S'étonna la blonde.
- Si qu'est-ce que tu crois. Je suis rentrée depuis une demi-heure seulement. J'ai rajouté deux billets de 50 dans la réserve.
- OK. Et tu as rien trouvé de mieux à faire que de regarder un de mes anciens films ?
- Rassures-toi. C'est pas pour toi que je regardes. C'est pour Vin Diesel. Ce mec est trop... hot ! Sérieux, lui il me prend où il veut et quand il veut.
- Il est marié et papa de trois enfants Cat.
- Merde...
 
Mais la blonde rit à cette remarque. Elle se dirigea vers leur planque, et sortit une petite boîte du meuble du salon. Une sorte de petit coffre qu'elle ouvrit pour y déposer l'argent de son client de ce soir. Elle soupira en refermant le coffre et le remit à sa place. Elle alla ensuite s'asseoir près de sa meilleure amie et regarda avec elle le reste du film. Cat finit par s'allonger et posa sa tête sur les jambes de la blonde. Brittany sourit et lui caressa les cheveux. C'était un geste purement amicale, même si parfois, on les prenait pour un couple. Elles étaient juste très proche et très complices. Sûrement parce qu'elles vivaient le même calvaire toutes les deux. Elles se comprenaient mieux que personne, et se soutenaient mutuellement.
 
Beca me manque... C'est pas normal on est d'accord ?
 
- Il t'as pas fais de mal ? S'inquiéta Cat soudainement.
- Non. Il m'a baisée, il s'est endormit. J'ai pris mes sous et je me suis barrée. Expliqua la blonde.
- OK. Tu parles pas comme ça de Beca.
- Parce qu'elle est différente.
- En quoi ?
- Elle prend soin de moi.
- Elle te paie pour te baiser Britt. Et une fois qu'elle a prit son pied, elle va dormir dans sa chambre. Et le lendemain elle est plus là. Tu prends tes sous et tu te barre. Elle est où la différence ?
- Cat...
- Non. Je vois bien qu'elle te manque depuis mardi. Tu l'as pas vu du reste de la semaine, et elle te manque. Tu guette toujours dans l'espoir de voir sa voiture, je l'ai remarqué Britt. Je suis pas stupide. Tu t'attaches à elle.
- Pas du tout.
- Oh vraiment ? Alors ça te fera rien de savoir qu'elle t'a envoyé des fleurs.
 
Brittany se releva d'un bond, faisant tomber la tête de son amie sur le canapé.
 
- Hé ! Se plaignit cette dernière.
 
Mais la blonde l'ignora et alla dans sa chambre. Elle découvrit un magnifique bouquet posé sur sa table de chevet. Elle s'approcha et sentit les fleurs avec un grand sourire aux lèvres. Elle remarqua qu'il y avait une carte dans le bouquet. Elle la prit et l'ouvrit, souriant encore plus en reconnaissant l'écriture de la petite brune.
 
« Un cadeau pour ma jolie blonde. J'espère qu'elles te plaisent. On se voit demain ? J'espère que tu seras devant le théâtre à 18h. Je sais que c'est tôt, mais on a du temps à rattraper...
 
B. »
 
Brittany se sentit soudainement excitée et impatiente à l'idée de revoir la brune. Cat entra soudain dans sa chambre et la trouva dans cet état. Elle soupira et s'approcha d'elle. Doucement elle la prit par les mains et la fit asseoir sur son lit.
 
Je sens qu'elle va me faire la morale.
 
- Britt... Tu devrais éviter de la revoir. Fit sa meilleure amie.
- Pourquoi ? Je te signal qu'en deux nuits avec elle je me suis fais 1700$ ce n'est pas rien. Elle est la meilleure cliente qu'on ai jamais eu. Alors pourquoi tu refuses que je la revois ?
- Pour ton propre bien. Britt... tu es en train de tomber amoureuse.
- Tu divague complètement. Je ne tombe pas amoureuse de Beca. OK, je l'apprécie j'avoue, mais rien d'autre. Parce qu'elle prends soin de moi, et qu'elle s'inquiète réellement de mon plaisir, de ce que je veux...
- Mais ce n'est qu'une cliente Britt. Elle te paie pour ça.
- Je sais...
- Je dis ça pour toi ma belle.
- Je sais...
- Mais tu vas quand même la revoir hein ?
- Oui. Désolée... je te promets que je sais ce que je fais.
- Ah oui ? Tu en es vraiment sûre ?
 
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« La mise en scène, c'est la chose la plus excitante à faire en dehors d'un lit. »
 
≈ Mel Gibson ≈