Le lendemain midi, Beca était en train de déjeuner avec sa grand-mère. Elle lui expliquait l'idée qu'Amy avait eu pour le numéro anniversaire de ce mois-ci, et Anna avait l'air réellement emballée. Elle était sûre qu'elle n'aurait pas put trouver une meilleure idée elle-même.
- C'est parfait Beca, vraiment. Je trouve cette idée merveilleuse. Commenta Anna.
- Oui. Je trouve aussi. Répondit Beca.
- En plus comme tu viens de reprendre la main, c'est une autre manière intéressante de te donner officiellement le flambeau. Dans la partie « avant » c'est moi... et maintenant c'est toi. J'aime vraiment beaucoup l'idée.
- Je vois ça. Elle est limite plus enthousiaste que moi.
- Donc... Quand est-ce qu'on pose pour la couverture toi et moi hein ?
- Quand ça t'arrange grand-mère.
- Maintenant par exemple ? J'ai hâte de voir ce que ça va donner. Et ça te laissera le reste du mois pour t'occuper des autres photos, des interviews et tout le reste.
- Pas de problèmes alors. On finit de manger et on va au studio poser pour cette couverture.
- Génial.
Anna sourit à sa petite-fille et elles terminèrent de manger en silence. Cependant, il y avait tout de même une chose qui tracassait Anna Mitchell. Alors elle décida de lui en parler avant le dessert, car elle ne supportait pas ne pas savoir.
- Beca ma chérie, dis-moi... Tu ne vois plus Chloé ? Demanda-t-elle alors.
- Qui ça ? S'étonna la brune.
- Chloé. La jeune femme charmante que tu avais emmenée à la soirée de gala.
- Oh. Oui... excuses-moi. J'ai pas fait le rapprochement. Je l'appelle Brittany moi.
- Je me doute bien. Mais tu as refusé de me dire son vrai nom.
- Je tiens à respecter son choix. Et... non. On se voit plus.
- Pourquoi ? Tu avais l'air tellement heureuse avec elle pourtant.
- Parce que... Pretty Woman n'est qu'un film j'imagine. Ce genre de choses n'arrive pas en vrai. Fit Beca en baissant la tête.
- Oh ma chérie... Qu'est-ce qui s'est passé ?
- C'est compliqué.
- Elle t'a fais du mal ?
- Oui...
- Et... elle le sait ?
Oh grand-mère... Tu pose toujours les bonnes questions. Non elle le sait pas. Elle était complètement ivre et j'ai refusé de lui dire.
Beca secoua négativement la tête. Anna soupira en voyant ça et posa une main affectueuse sur celle de la brune au milieu de la table.
- Tu devrai peut-être lui en parler au moins. Parce que si tu t'es mise à l'éviter du jour au lendemain, sans lui expliquer, elle doit être perdue la pauvre. Remarqua Anna.
- C'est plus compliqué que ça. On se voyait déjà plus quand elle m'a blessée. Avoua Beca.
- Comment ça ?
- Elle a voulu tout arrêter environ deux semaines avant. Mais avant hier je l'ai revu... on a même passé la nuit ensemble mais... c'était plus pareil.
- Elle t'a blessée en partant ?
- Non... enfin un peu, mais je comprenais son point de vue. Mais avant hier je l'ai trouvé dans les toilettes d'une boîte en train de... enfin...
- J'ai compris.
- Et elle laissait ce type l'embrasser. Alors que moi j'en ai jamais eu le droit. Pourtant je la traitais bien, même plus que bien. Et lui, il la traitait comme une chienne. Et elle le laissait faire. Elle lui a donné le droit de l'embrasser...
Petit à petit, Beca laissa sortir ses larmes en racontant tout ce qui c'était passé. Elle faisait tout de même attention à ne pas trahir l'identité de sa blonde, mais ça ne changeait rien à l'histoire. Et Anna l'écoutait attentivement. Elle voyait bien que sa petite-fille était réellement atteinte par ce qui se passé. Et surtout, elle voyait bien qu'elle était folle amoureuse de cette fille. Malgré tous ses efforts pour lui faire croire le contraire. À la fin du récit, Beca avait tout dit. Leur rencontre, leur complicité immédiate. Les bons moments ensembles, sans entrer dans les détails non plus. Les petits mots qu'elles se laissaient toutes les deux. Puis l'envie de « Chloé » de tout arrêter. Les deux semaines d'absence. L'épisode de la boîte, la nuit ensemble, et leur dispute ainsi que la gifle le lendemain matin... et la raison pour laquelle Beca portait un bandage à la main.
- Je vois... c'est une longue histoire. Fit Anna.
- Oui... tu sais tout maintenant. Ça fait du bien d'en parler.
- Tu es folle amoureuse de cette fille hein ?
- Quoi ? Non je... je l'aime beaucoup oui. Mais pas à ce point.
- Beca, si tu te sens blesser parce qu'elle en a embrassé un autre, alors qu'elle était ivre et qu'elle savait pas ce qu'elle faisait, alors tu es amoureuse.
- Peut-être. Et alors ? Ça change rien. Je la reverrai plus de toute façon.
- Elle t'as pas laissée un mot en te disant où la trouver ?
- Si mais...
- Alors vas-y. Tu en meurs d'envie. Va la voir. Ne serais-ce que pour lui expliquer pourquoi tu te sens blessée. Elle a le droit de savoir.
- Je vais réfléchir alors. J'irai peut-être ce soir...
- C'est un début.
Beca soupira et elle suivit sa grand-mère dans la voiture. Elles se rendirent au studio, et Beca laissa Judith les prendre en photo pour la prochaine couverture. Elle savait rester professionnelle, et Judith était la meilleure photographe de la boîte. Alors autant que cette photo soit parfaite.
Le soir
Brittany était toujours au même endroit que tous les soirs. Attendant qu'un client veuille bien s'arrêter devant elle. Elle était là depuis seulement dix minutes quand un gros 4X4 se gara pile devant elle, lui faisant bien comprendre qu'elle était invitée à monter. Elle soupira et enfila son masque habituel, un grand sourire sur le visage et elle avança en se déhanchant pour donner envie à son futur client. Mais à la dernière minute, une Lamborghini or se gara juste derrière le 4X4. Et Brittany sentit le soulagement l'envahir en reconnaissant parfaitement cette voiture. Elle n'attendit pas longtemps avant d'aller s'asseoir sur le siège passager. Elle sourit à Beca, mais cette dernière ne la regarda même pas. Alors Brittany baissa le regard alors que la brune démarrait.
Bon... Elle est venue au moins. C'est déjà ça. Ce soir j'aurai pas à laisser ces rustres, ces pervers, ou ces porcs me baiser et se servir de moi comme d'un jouet. Ça me fait du bien déjà, rien que de savoir ça...
Elle soupira en collant sa tête à la vitre, mais cette fois c'était un soupir d'aise. Elle ne passerait sûrement pas une aussi mauvaise soirée que ce à quoi elle s'attendait, et elle en ressentait un véritable soulagement.
Seulement Beca ne la conduisit pas chez elle comme elle le faisait toujours. Elle se gara sur le parking d'un hôtel, ce qui surprit beaucoup Brittany. Bon, heureusement ce n'était pas un de ces motel miteux où ses clients l'emmenait habituellement, et on paie les chambres à l'heure... mais on était loin du luxe de l'appartement de la petite brune. En fait, c'était un hôtel pour touristes, mais qui n'ont pas non plus énormément de moyens. Beca sortit de la voiture, et Brittany en fit autant, toujours silencieuse. Elle suivit la brune, qui paya une chambre pour la nuit, ce qui en un sens la rassura. Elle ne comptait pas l'abandonner après à peine une heure comme tous les autres. Ou bien alors c'était seulement parce que l'hôtel ne faisait pas de chambres à l'heure, mais seulement à la nuit, et Beca n'avait donc pas eu le choix.
Une fois dans leur chambre, Beca retira sa veste pour se mettre plus à l'aise et alla s'asseoir au bout du lit. Brittany restait debout et toute habillée. Elle ne savait pas comment réagir, ou plutôt... elle ne savait pas comment la brune voulait qu'elle réagisse.
- Tu peux retirer ta perruque brune s'te-plaît ? Je te préfère en blonde. Pria soudain Beca en lui envoyant un léger sourire.
Brittany hocha la tête et retira sa perruque. Elle défit ensuite son chignon pour libérer sa chevelure blonde, et le visage de Beca s'illumina enfin. Elle sourit, mais n'osait toujours rien dire.
- Viens t'asseoir. Pria doucement la brune.
L'ancienne actrice obéit de nouveau. Elle alla s'asseoir sur le lit, mais à une distance raisonnable de la petite brune. Beca sourit en voyant ça, et se rapprocha d'elle-même, posant une main sur la cuisse de Brittany, et se mettant soudainement à la caresser.
- Beca... Murmura la blonde.
- Brittany écoute je... j'ai encore beaucoup de mal à oublier ce que j'ai vu dans les toilettes ce soir-là... ça m'a... enfin. Ça m'a vraiment blessée... Avoua la brune à la limite des larmes.
- Je suis désolée Beca. Vraiment. Mais j'ai beau faire des efforts, je me souviens pas de ce qui s'est passé. Tout ce que je sais c'est que tu m'a surprise en pleine action avec un mec. Mais je suis sûre qu'il y a autre chose. Que tu me dis pas tout. Parce que ça... enfin c'est... c'est malheureux à dire, mais je pense que tu t'en doutais. Que tu n'as pas l'exclusivité, vu qu'on est pas en couple. Surtout qu'à ce moment, on avait totalement arrêté de se voir. Je le savais... Je l'ai blessée. Mais qu'est-ce que je lui ai fais exactement ?
- Tu as raison, il y autre chose oui...
- Dis-moi ce que c'est Beca. Qu'est-ce que tu as vu ?
- Je peux pas d'accord ? Je... j'ai du mal à en parler. Ça fait trop mal... peut-être plus tard mais là je... je peux pas. C'est encore trop douloureux... et trop frais dans ma mémoire.
- Pourquoi tu m'a amenée ici ?
- Parce que j'ai toujours envie de te voir malgré tout. Et je me disais que... si tu es d'accord. Je pourrai t'emmener ici une ou deux fois par semaine. On sera pas toujours obligées de coucher hein. Je te donnerai des sous pour qu'on soit ensemble, et... je partirai chez moi. Tu partira que le lendemain, histoire que je paie pas une nuit pour rien.
- Tu t'éloigne petit à petit en fait... et tu me demande de te laisser faire.
- Non tu as compris de travers. Je me rapproche petit à petit en fait. Je finirai sûrement par t'emmener chez moi de nouveau. Mais pour le moment j'ai encore du mal alors... je peux pas faire plus que ça. Je suis désolée...
Brittany essuya une de ses larmes qui avait percé, et elle sourit à la brune.
- Non Beca... c'est moi qui m'excuse. Je t'ai fais du mal, et même si je ne me souviens plus de ce que c'est, je suis désolée. Je voulais pas je t'assure... jamais je ne pourrai vouloir te faire du mal. Surtout pas à elle...
- Je te crois. Mais il va me falloir du temps.
- D'accord... j'imagine que c'est déjà bien. Une à deux fois par semaine, je pourrai vraiment passer une bonne soirée et une bonne nuit.
Beca sourit sincèrement, et se permit de caresser la blonde, lui remettant une mèche de cheveux en place. Brittany frissonna à ce geste et la petite brune le sentit. Alors Beca se leva, et se déshabilla doucement, préférant pourtant rester en sous-vêtements. Puis elle alla s'asseoir sur la bonde, une jambe de chaque côté. Elle regarda longuement ses lèvres avec envie, et la blonde le remarqua.
- Beca tu...
Mais la brune la coupa en plongeant dans son cou. Elle se mit à l'embrasser sensuellement, et Brittany ne put s'empêcher de gémir. La brune avait très envie de lui faire un suçon, d'imposer sa marque, et de montrer à tout le monde que cette magnifique femme lui appartenait. Mais elle se retint et se remit face à elle.
- Combien tu veux ? Il faut que je me maîtrise, et que j'oublie pas que je suis qu'une cliente...
- Je... je sais pas. Avoua Brittany.
- Donnes-moi un prix. S'te-plaît...
Mais la blonde n'avait plus envie de la faire payer. Pas elle. Mais Beca n'avait pas l'air décidée à continuer, tant qu'elle ne saurait pas combien elle devrait lui donner.
- Disons 100 $ de l'heure dans ce cas.
- Tes autres clients tu les fais payer 50 $ de plus pour une heure. Remarqua la brune.
- Tu n'es pas comme eux. Oups...
- Si Brittany. Je suis une cliente comme une autre. N'oublie pas ça. Alors ce sera 150 $ de l'heure. Comme pour tous les autres.
- Beca je t'assure que...
- Chuuut... la discussion est close. Place au plaisir.
Et la brune lui retira son débardeur d'un geste sûr et rapide. Le soutien-gorge de l'ancienne actrice ne mit pas longtemps à disparaître à son tour, et Beca put aller lui embrasser la poitrine. Brittany gémit aussitôt en passant ses mains dans les cheveux bruns. Elle ne pouvait pas s'en empêcher. C'était plus fort qu'elle. Il fallait qu'elle touche, et qu'elle caresse la brune. Quand elle la sentit remonter sa mini-jupe, elle frissonna de plaisir en anticipant la suite. Beca le sentit, la força à s'allonger, et la mit complètement nue.
Deux heures plus tard, Beca sortit du lit et se rhabilla sous le regard de la blonde. Brittany la laissait faire sans rien dire, même si elle mourrait d'envie de la retenir. De la prier de lui faire l'amour encore et encore. De rester auprès d'elle. De la serrer dans ses bras... elle se sentait vulnérable loin de la brune. Elle avait envie que Beca la protège, et qu'elle la sauve de cette vie. Mais elle préféra la laisser faire ce qu'elle voulait. Même si elle devait la perdre pour ça... elle la vit poser les 300 $ pour ces deux heures sur la table de chevet, et poser sa main sur la poignée pour sortir de la chambre. Mais elle resta immobile un moment, semblant hésiter... Finalement elle se retourna et s'approcha d'elle de nouveau. Elle se pencha, et lui embrassa tendrement la joue. Brittany sourit à ce geste et en laissa couler une larme. Même si Beca quitta la pièce juste après ce baiser, elle venait encore une fois de lui prouver qu'elle n'était pas comme les autres. Elle l'appréciait réellement, et se souciait vraiment d'elle. Jamais aucun clients ne l'avait embrasser, ou démontrer une quelconque affection de la quitter... et Beca faisait battre son cœur plus fort à chaque fois qu'elle agissait de la sorte envers elle.
Je savais que j'allais m'attacher à elle. J'en étais sûre... mais en fait... j'en suis carrément amoureuse ! Putain... je suis dans la merde là...
Mais pourtant elle s'endormit le sourire aux lèvres, en serrant l'oreiller de Beca contre elle.
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« Et bien, à trop vouloir cacher ses sentiments, on s'expose le moment venu, à être incapable de les exprimer à l'être aimé. »
≈ Daniel Confland ≈
« Il faut parfois faire taire ses sentiments. Sinon le prix à payer pourrai être trop lourd. »
≈ Chrismed-spirit-of-heart ≈
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deux mondes
FanfictionRebecca Mitchell est une jeune femme qui vient à peine d'avoir 29 ans. Après avoir pas mal galérer, elle se retrouve aujourd'hui à un poste très privilégié, et elle est enfin reconnue pour son talent. En formation depuis trois ans, et sur le point d...