Moth to a flame

7

Anila

"La vie m'avait appris que si l'on attend rien tout devient une surprise."

Douglas KENNEDY

Mais bordel. C'est quoi ce boucan ? Les filles se sont mises à la batterie ou quoi ?

Je m'exfiltre de mon lit, plus énervée que d'ordinaire.

Je déteste les réveils en fanfare, elles ont décidé de me faire chier de bon matin, je ne vois que ça.

Je sors de ma chambre, la tête dans le cul, une envie de tout défoncer collée au corps et je m'arrête net quand je les vois, toutes les deux, debout sur le dossier du canapé, Meryam armée d'une louche et Catalina d'une bombe anti-calcaire, en train de beugler comme des veaux.

— Oh, vous vous foutez de ma gueule. Vous venez de vous faire attaquer par des zombies ou quoi ?

— Ani, s'te plaît sauve-nous, me sanglote Meryam.

— Mais y a quoi ?

— Une putain d'araignée grosse comme un ballon, je suis sûre que c'est celle que le petit con du dessus a perdu.

— Diego a perdu sa mygale ?

— Comment tu sais que ce morveux à un monstre ?

— Parce que l'autre jour, il l'avait dans sa main alors qu'on était dans l'ascenseur. Et vous comment vous savez qu'il l'a perdue ?

— Il a collé des affiches partout dans l'immeuble, putain mais t'es sûre que tu vis ici meuf ?

Elles me font rire, je n'ai pas eu deux minutes à moi.

Jeudi soir je suis allée au resto avec mon père et mon double, vendredi dernière séance d'entrainement le matin avant départ, samedi match, dimanche retour et hier, lundi, jour de la torture, dernière séance d'épilation au laser et vu comment j'ai douillé, je n'étais pas d'humeur à reluquer les affiches placardées sur les murs.

— Bon, vous l'avez vu où la dernière fois ?

— Cat la coincée avec la casserole.

— Franchement vous foutez la honte.

Je pars dans la cuisine récupérer une planche à découper, une fois face à la scène d'horreur que me renvoie mes anciennes coéquipières, je m'agenouille devant la prison de fortune du monstre à huit pattes, je soulève légèrement cette dernière et quand je vois deux petites pattes velues s'avancer, je fais de même avec la casserole.

Une fois bloquée entre les deux, je prends la direction de la porte, puis de l'étage supérieur et je sonne.

Quand ma voisine du dessus m'ouvre, elle comprend immédiatement "qui" je ramène.

— Et merde. Vous avez retrouvé Hermione?

— Sérieusement ? Elle s'appelle Hermione ?

— M'en parlez pas, ce gosse m'épuise. Diego, hurle-t-elle, Hermione est de retour.

Son fils apparait vêtu d'une tenue complète aux couleurs de Gryffondor et je percute à la couleur de ses cheveux pourquoi il a appelé son compagnon velu comme cela.

Il renvoie son écharpe sur son épaule droite, lève sa baguette, il la fait tournoyer rapidement avant de la diriger vers moi.

— Accio.