CHAPITRE XXII : Intimité et Immixtion

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- 16 janvier 2029 - Pennsylvanie – proximité de Pittsburgh

Raphaël accueillit la confidence avec surprise et affliction. Les mots de Zachary venaient d'ajouter une nouvelle corde à son charme, mêlant la profondeur introspective à son énigmatique froideur. Il était beau, dans son sweat large et son jean droit, sa petite boucle d'oreille se balançait paresseusement à son lobe et il fixait ses genoux, les sourcils froncés. Raphaël tendit la main puis pressa gentiment sa cuisse pour avoir son attention.

— Zach... je suis désolé.

— Je déteste qu'on me regarde avec pitié, gronda l'autre en se dégageant.

— Ce n'est pas de la pitié, c'est de la compassion.

— Mumm.

— Pourquoi t'as... (Il réfléchit avant de formuler sa question.) Si tu te sens vraiment minable, pourquoi t'as harcelé tous ces gens ?

Zach souffla par le nez, cherchant ses mots. Il se souvenait mal, il n'arrivait pas à se remémorer l'instant exact où il avait commencé à devenir un bourreau. Raphaël se leva et vint s'asseoir sur la table basse, juste devant lui. Il glissa ses mains dans le creux de ses genoux, un frisson remonta dans les cuisses du fils Valdez et fit papillonner l'attirance dans son bas ventre. Il déglutit.

— Je ne savais pas quoi faire.

Sans lâcher sa prise, Raphaël le caressa du pouce.

— J'ai arrêté d'aller à l'école, expliqua Zach. J'ai fait une diète. J'ai écouté mon frère, j'ai fait comme il m'a dit. Et quand j'y suis retourné, c'était un nouvel établissement et j'étais... je les détestais tous sans les connaître. J'en voulais à la terre entière, j'avais tellement la haine... ! Ça ne m'a pas coûté grand-chose de faire chier mon monde, non... c'était même... satisfaisant.

Silence. Raphaël l'observa sans répondre et il s'inquiéta.

— Tu me trouves horrible ?

Il secoua la tête.

— Non Zach, je comprends.

Nouveau silence.

— C'est pour ça que tu t'es mis au Pencak silat ?

— Comment tu le sais ?

— Pour le Père Noël mystère, j'avais demandé...

— À Dayna, coupa Zachary, OK, je vois.

Il y repensa et pouffa.

— T'es vraiment maso, le nouveau.

— N'empêche que tu le portes.

Sur ce, il tendit la main et tira à nouveau la chaîne hors de son sweat, révélant un belle perle rouge, avec un cœur rose et une fine couche de bleu nuit tout autour.

— Et il parle pour toi, continua-t-il en se penchant vers lui, sinon, comment j'aurais pu savoir que « l'horrible » Zachary Valdez avait un faible pour moi ?

Le jeune homme en question osa lever la tête et plonger ses obsidiennes tristes dans les iris bicolores et malicieux. Le désir y entamait une danse toute neuve et pour cause, Raphaël sentait son attirance grandir avec les découvertes. Plus il se révélait, plus Zachary lui plaisait. Il se pencha encore, à deux pas de l'embrasser et le cœur du fils Valdez piqua une pointe. Ils étaient chez lui, seuls. S'ils s'embrassaient, il allait falloir aller plus loin et il ne savait pas s'il était capable de recommencer, s'il était sûr de comment faire, de ce qu'ils devaient faire, de ce qu'ils allaient ou pourraient ou...

RivalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant