CHAPITRE LVII : Surprises

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4 mars 2029 - Pennsylvanie - proximité de Pittsburgh

Zachary gara sa voiture devant l'immense demeure familiale. Ses invités suivirent la marche et, rapidement, les troupes descendirent des véhicules et s'engagèrent dans la pelouse verte. Il était presque vingt heures, la nuit avait abaissé son rideau sur les frondaisons touffues des arbres et des bosquets.

— Ça fait du bien de se dégourdir les jambes ! déclara joyeusement Arabella en sautillant dans l'herbe.

Le fils Valdez grimpa les marches du perron, mais à l'instant où il arriva devant la porte d'entrée, elle s'ouvrit et Marine apparut dans l'encadrement.

— Bienvenu chez vous monsieur ! déclara-t-elle joyeusement. Tout est prêt !

Elle trépignait tant qu'il semblait que la fête avait été organisée pour elle. Zachary lui sourit, plongea sa main dans sa veste et en sortit deux billets de cent dollars, qu'il lui remit.

— Tiens, lui dit-il, pour le travail supplémentaire.

La bonne récupéra le tout en ouvrant grand les yeux et chuchota :

— Mais monsieur, il ne faut pas, j'ai déjà un salaire...

Il rit, en sortit un troisième, le lui remit puis lui colla un bisou sur la joue. Marine demeura bouche bée. Le fils Valdez ne l'avait plus embrassée depuis qu'il avait dépassé les onze ans. Il entra, suivi de près par ses invités et les guida dans le salon principal, sobre et épuré. La gouvernante avait disposé un apéritif sur la table basse et préparé un buffet sur la longue table de la salle à manger. Les jeunes élèves arrivaient chargés de denrées alimentaires et boissons diverses.

— Vous pouvez poser tout ça dans la cuisine, leur dit Marine. Oh, sacre bleu ! Vous en avez amené, des choses ! J'ai fait assez pour tout le monde, hein !

— Ils pensent que tu veux les empoisonner, lança tout fort Zachary.

Son regard sarcastique croisa l'œil sombre de Deepali, qui haussa un sourcil blasé, avant de franchir la porte de la cuisine et d'aller déposer ses affaires. Quand tout le monde fut débarrassé des sacs, vestes et installés dans les canapés, il était vingt-heures quinze.

— Je suis déjà en retard, constata Zachary. Je vais chercher Raphaël, faites comme chez vous et si vous avez besoin de quelque chose, demandez à Marine. Je devrais être de retour avec lui d'ici quinze-vingt minutes.

L'intégralité des convives s'étonna de le voir leur confier sa demeure sans s'inquiéter. La confiance qu'il mettait en eux, au-delà d'être flatteuse, semblait presque crédule. Mais Zachary décidait de baisser sa garde pour prouver sa bonne volonté. Lorsqu'il arriva devant la maison des Anderson, il eut à peine le temps d'arrêter la voiture que Raphaël surgit dehors et se dépêcha de le rejoindre. Il entra rapidement dans le véhicule et pressa un baiser chaud sur sa bouche. Le trajet se fit rapidement. Raphaël était heureux de passer un nouveau weekend avec son petit ami, il ne semblait en aucun cas se douter de la surprise qui patientait pour lui dans le salon. Ils pénétrèrent le hall majestueux des Valdez, foulèrent les dalles froides, passèrent l'arche en arc brisé qui menait au salon et...

— SURPRISE !

Huit personnes s'étaient levées simultanément pour accueillir le jeune homme, qui les observa tous avec une immense stupéfaction, les sourcils levés. Il se tourna vers Zachary et l'interrogea du regard.

— Je voulais te faire une surprise, lui dit celui-ci.

Raphaël le toisa, abasourdi.

— Merci...

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