CHAPITRE XXXVIII : Révélation coupable

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- 5 février 2029 - Pennsylvanie - West View

Le jeune Anderson n'était pas surpris d'entendre sa cousine arriver chez lui. En vérité, au rez-de-chaussée, toute la famille Miller était présente. Carmen les avait invités à dîner.

Le jour où les affiches avaient été placardées dans l'école, Brook avait immédiatement cherché à voir son cousin, mais ne l'avait pas trouvé. En effet, lorsqu'il s'était battu avec Jules dans le réfectoire, la jeune femme avait été, en quelque sorte, retenue par Cameron. Bien qu'elle ait volontairement évité de mentionner certains détails graveleux. Toujours était-il qu'elle n'avait pas pu le voir plus tôt, mais l'avait appelé. Le jeune homme l'invita à entrer et la jolie bouille de la brune parut dans l'encadrement. Elle affecta un demi-sourire empreint de morosité, referma derrière elle, puis vint s'asseoir près de lui. Sans oser demander quoi que ce soit, elle se tourna vers Raphaël et le serra dans ses bras. Le jeune homme lui rendit son étreinte et ils demeurèrent ainsi une petite minute.

— Merci, souffla-t-il quand ils se relâchèrent.

— Je suis désolée pour ce qui s'est passé, Raphaël.

Il haussa les épaules.

— Je suppose que ça devait arriver.

— Tu... tu sais que ce n'est pas moi, hein ? Qui ai mis les affiches.

Il pouffa sans joie aucune.

— Brook, je n'ai pas douté de toi une seule seconde.

La jeune femme souffla lourdement, soulagée.

— J'ai eu peur que tu ne sois en colère contre moi. Mais je te jure, j'en ai parlé à personne. Même pas à Cameron.

— Je te crois, cousine.

Raphaël leva les yeux vers elle et tomba dans son regard triste. Il lui tapota le bout du nez et fit jaillir une nuée de lucioles bleutées qui voletèrent autour d'eux, puis s'évaporèrent en étincelant.

— Tu n'es pas obligé de faire comme si ça allait, lui dit-elle.

— Je sais.

Il soupira, appuya ses coudes sur ses genoux et joignit les mains.

— Tu peux descendre si t'en as envie, je vais vous rejoindre.

— Je t'attends, rétorqua-t-elle. D'ailleurs, ton père fait des faritas, je crois qu'il essaye de te remonter le moral.

Le jeune homme sourit. Ses parents tentaient toujours de le remettre d'aplombs, il savait qu'il était chanceux de les avoir.

— Je ne comprends pas comment ces articles ont pu arriver là, dit Brook. Tu penses que quelqu'un serait venu jusqu'ici pour se venger ?

L'idée paraissait assez invraisemblable, bien que possible, Raphaël n'aimait pas imaginer qu'un ennemi fantôme le poursuivrait toute sa vie. Il balaya cette potentialité d'un geste de la main.

— Non, je ne pense pas. Enfin, je n'espère pas. Ça serait assez tordu.

— Ouais. Les gens sont fous. (Elle marqua une pause.) Hum... mais toi, t'en as parlé à quelqu'un ?

Un lourd silence suivit. Le « non » de Raphaël s'avorta sur ses lèvres, il cligna plusieurs fois des yeux en bafouillant quelques syllabes.

— Non, finit-il par dire.

Mais sa cousine n'était pas dupe.

— Raphaël... l'appela-t-elle sur le ton de l'avertissement. À qui t'en as parlé ?

RivalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant