CHAPITRE XLVIII : Celui que personne ne croit

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- 13 février 2029 - Pennsylvanie – Jackson Township

Zachary jugeait aux soupirs de son amant que ses jeux de langue faisaient leur office et persistait à descendre, puis monter, faisant glisser ses lèvres le long de sa hampe chaude. La main de Raphaël caressait ses cheveux ras avec insistance et pour cause, l'illusionniste sentait le plaisir croitre à chaque nouveau mouvement de langue. Quand l'orgasme céda, une félicité charnelle rua dans ses cuisses et son bas ventre, ses muscles se contractèrent et il entre-ouvrit les lèvres sans lâcher un son, les yeux écarquillés, le souffle bloqué. Il se déversa dans la bouche de Zachary en frémissant d'extase, sa poitrine s'affaissa et il respira à nouveau, l'esprit embrumé.

Le fils Valdez se retira, la main sur les lèvres et de la semence dans la bouche. Il se demanda comment Raphaël avait pu avaler pareille purée, visqueuse et immonde. Son partenaire se redressa et vit immédiatement son expression écœurée, ainsi que la façon qu'il avait de regarder autour de lui, comme s'il avait cherché une échappatoire. Il ne put se retenir et explosa de rire.

— Oh merde, pouffa-t-il, tu n'es pas obligé d'avaler.

Il prit un mouchoir et le lui tendit, non sans cesser de glousser. Zachary recracha le tout dans le papier froissé, fronçant les sourcils de façon dégoutée.

— Ah... chier', bougonna-t-il, comment t'as fait pour avaler ça ?

Le jeune homme en question haussa les épaules, puis affecta un air espiègle.

— Je l'ai fait par amour... Faut croire que tu ne m'aimes pas tant que ça.

Zachary lui jeta un regard assassin et il explosa de rire.

— Je rigole, petit chat !

— Arrête avec ce surnom, pitié...

— « Petit chat », ce n'est pas bien, « mon amour », ça ne te plaît pas non plus. Comment tu veux que je t'appelle ?

Le brun soupira.

— Zachary.

Raphaël sembla déçu mais abdiqua et hocha la tête. Zachary tordit sa bouche, hésita, puis ajouta timidement :

— Appelle-moi comme tu veux. Mais seulement s'il n'y a personne.

Le sourire de Raphaël devint bien large et il lui écrasa un énorme bisou sur la bouche. Les yeux rouges de Zachary lui faisait peine à voir, il était évident qu'il était épuisé et il se souvint qu'à la base, son Némésis n'avait souhaité qu'une bonne nuit de sommeil.

— Je vais aller me doucher en premier, ça te dit d'essayer de dormir, en attendant ? proposa-t-il. Il ne va rien m'arriver et de toute façon, il y a mes parents.

Après quelques négociations, Zachary abdiqua, non sans exiger que Raphaël lui ramène quelque chose à manger.

— N'importe quoi de sucré, assena-t-il avec humeur, pourvu que ça me passe ton goût de merde.

Le tout, avant de se recoucher. L'illusionniste lui ramena tout de même un paquet de Skittles, puis se rendit dans la salle de bain et, quand il revint, trouva son amant assoupi, le nez enfoui dans la couverture. Il choisit de le laisser se reposer, s'habilla et descendit déjeuner avec ses parents. Le fils Valdez se réveilla quelques heures plus tard, très angoissé. Sa première pensée fut qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps avec Raphaël avant de rentrer et il le gaspillait en dormant loin de lui. Il se rua hors du lit, fouilla ses affaires en quête de son téléphone et vérifia l'heure. « 16h05 » Déjà ! pensa-t-il. Il se dépêcha d'aller se doucher, répondit à un message de son frère, qui lui demandait où il était passé, puis descendit rejoindre la famille Anderson au rez-de-chaussée. À sa grande surprise, il ne trouva que Raphaël, dans le canapé, somnolent devant un épisode de The Boys. En le voyant, son Némésis élargit un immense sourire.

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