CHAPITRE XXIV : Mignon ♥

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- 16 janvier 2029 - Pennsylvanie – proximité de Pittsburgh

Ça faisait une demi-heure qu'il était sous la douche. Zachary, debout sous le jet d'eau chaude, fixait le carrelage. Il n'arrêtait pas d'y repenser. Aux mains de Raphaël sur sa peau, ses caresses sur son ventre, ses lèvres contre sa gorge, son sexe en lui et il rougissait, comme un ado, complètement secoué, à moitié ravi, à moitié choqué. Il avait du mal à se faire à l'idée qu'un mec l'ait pris par derrière. Ça lui semblait tellement inconcevable et gênant qu'il n'osait plus sortir de la salle de bain, ne sachant pas comment il devait agir avec Raphaël. Il ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas aimé coucher avec lui. Parce que c'était faux. Il avait beaucoup trop aimé à son goût.

— Fais chier, grommela-t-il en refermant le robinet de douche.

Il se sécha, enfila un t-shirt et un caleçon, puis s'arrêta devant la porte. Il trépignait à l'idée de le voir, mais ne voulait pas lui faire face. Il n'était que contradiction et sentiments mielleux, amouraché, doux et embarrassé. Il se sentit con, aussi il ouvrit la porte pour de bon et entra dans la chambre comme si de rien n'était. Couché sur le lit, Raphaël portait les vêtements qu'il lui avait prêtés pour dormir, avant de l'envoyer se doucher dans une autre salle d'eau. Il remarqua alors que le lit était fait.

— T'as changé les draps ? demanda-t-il.

— Ouais, j'ai trouvé la buanderie, lui répondit gentiment Raphaël. Ça n'a pas été facile, ta maison est un vrai labyrinthe.

Zachary s'approcha et son Némésis tendit la main pour saisir la sienne, puis tira pour l'inciter à s'asseoir près de lui.

— Tu mets toujours autant de temps à te doucher ?

— Quoi, c'est un reproche ?

Raphaël sourit.

— Non petit chat. (Il marqua une pause.) Je me demandais... tu te sens mal ?

— Non, qu'est-ce qui t'arrive ?

— Tu ne me regardes plus et t'es resté une éternité sous la douche. Je me demande juste si tu regrettes.

Il n'avait pas lâché sa main. Zach baissa les yeux sur elle et mêla ses doigts aux siens, avant de caresser sa paume du pouce.

— Non, finit-il par répondre.

Il parvint à tourner la tête et à croiser son regard pour la première fois depuis qu'ils avaient couché ensemble. Les yeux de Raphaël avaient retrouvé leur douceur, il avait le sourire aimable, dénué de toute malice. Zachary vint s'asseoir près de lui et son Némésis se décala pour l'attirer contre son corps, avant de passer un bras autour de ses épaules.

— Je crois que t'es le meilleur coup de ma vie.

— Deux cents pour cent sûr que tu dis ça à tout le monde, rétorqua Zach.

Raphaël se pencha et lui chuchota à l'oreille :

— Si tu veux tester ma sincérité on remet ça tout de suite.

Il sentit la poitrine de son amant se soulever longuement sous son bras, puis s'abaisser avec langueur.

— Je ne suis pas sûr que mon cul soit prêt pour un deuxième tour.

Raphaël rit franchement.

— Tu veux qu'on mate un film ?

— Ouais, grave, ironisa-t-il, on va faire comme tous les couples lambda tout pétés.

— Tu respires le bonheur...

Et malgré son ironie, Raphaël ne savait pas à quel point il était proche de la vérité. Zachary se sentait bien. Il n'avait même jamais été aussi apaisé en présence de personne, parce que c'était la première fois qu'il s'engageait dans une relation sincère, la première fois qu'il était désiré et réellement vu pour qui il était. Il n'avait pas triché. Raphaël connaissait toute l'histoire et il l'aimait, ou du moins, l'appréciait, quand même.

RivalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant