Rivalité

CHAPITRE XVII : Témoins de leurs émois

- 12 janvier 2029 - Pennsylvanie - Allegheny National Forest

Raphaël saisit Zachary par la taille et le tira un bon coup pour plaquer ses hanches contre les siennes, l'attaquant d'un baiser avide et langoureux. Leurs langues glissèrent l'une contre l'autre, le fils Valdez poussa, appuya, saisit la lèvre inférieure de son amant entre ses dents et tira un petit coup, lui arrachant un gémissement de surprise et de douleur. L'excitation reflua, vibra dans leurs bas ventres, puis glissa dangereusement vers leurs entre-jambes. Zachary relâcha sa prise, fit glisser sa bouche dans le cou de son partenaire, gouta sa peau de sa langue, s'enivra des effluves de son odeur boisée et tentatrice. Raphaël le laissa faire, empli de frissons, d'excitation, d'envie, d'ivresse, de chaleur... Il palpitait comme un cœur, son membre durcit dans son boxer, le tout contre celui de Zachary qui martyrisait sa gorge en glissant ses mains sur sa peau, caressant ses omoplates, ses reins...

Soudain, le dernier barrage au déluge céda. Raphaël le repoussa brutalement contre le matelas et lui retira son t-shirt, qu'il jeta sans égard au pied du lit. Sous lui, le torse en v, parfaitement dessiné, de son Némésis. Son regard glissa du creux de son aine que charriait son jogging, jusqu'au nombril, puis caressa la ligne abdominale, la forme souple de ses pectoraux jusqu'à sa gorge et ses lèvres aguichantes, déjà entre-ouverte. Il s'allongea sur lui et l'embrassa brusquement, roulant des hanches entre ses jambes, frottant leurs érections sous le tissu de leurs vêtements. Zachary gémit de surprise, l'envie hurlait en lui, l'envie de lui, de Raphaël, de sa peau contre la sienne, de son corps avec le sien. Son amant ondulait entre ses cuisses et des vagues de plaisir montaient de la zone sensible jusque dans sa poitrine. Il l'agrippa, roula des hanches, entamant une danse qui faisait monter de sensations voluptueuses et dévastatrices en eux.

Il réalisa à quel point il le voulait. Maintenant. Plus que jamais. Ses lèvres, son souffle, sa langue, sa peau sous ses mains, ses mains sur sa peau.

— J'ai envie de toi, lâcha-t-il dans un murmure.

Raphaël, appuyé sur ses mains, exhibait une musculature idéale et outrageusement attirante. Ses cheveux châtains battaient son visage, son regard... son regard ! Plongea dans le sien en lui arrachant toute once de lucidité.

— Moi aussi. J'ai très envie de toi.

Le cœur de Raphaël battait fort. Il voulait l'attraper, le toucher, le tenir. Le sentir contre lui, aller en lui. Il le voulait en entier uniquement pour lui. Il le voulait à sa merci mais tombait à ses pieds, se damnait pour ces deux yeux noirs, plantés dans les siens, plantés dans son âme.

— J'ai jamais baisé avec un gars, déballa Zachary.

— Moi non plus. (Il marqua une pause et le fixa.) Et j'ai envie de te prendre.

Le visage de Valdez se fronça en une moue contrariée.

-— Non.

— Je m'y attendais, avoua le jeune homme en esquissant un sourire. On peut... faire autrement.

Une forme de malaise s'immisça dans la passion, dans les effluves charnels qui baignaient la chambre. Raphaël se redressa, Zachary s'assit à son tour, juste devant lui.

— Tu fais quoi ? demanda-t-il, déçu qu'il s'éloigne.

Raphaël glissa le bout de ses doigts dans son jogging et l'interrogea du regard.

— Si tu m'autorises... ?

Évidemment, qu'il l'autorisait. Il lui aurait autorisé tout et n'importe quoi, il le voulait. Mais il voulait le prendre, il savait le faire, il l'avait toujours fait et son cerveau branché sur le mode virilité n'admettait aucune dérogation à cette règle. Il hocha silencieusement la tête et s'appuya sur ses mains pour lever ses hanches, laissant Raphaël lui retirer son dernier vêtement, libérant son sexe dressé. C'était étrange pour lui. Étrange pour eux. Il eut peur, l'espace d'un instant, que Raphaël ne se débine en ayant cette ultime vérité sous les yeux. Mais son amant l'attira doucement contre lui et passant ses jambes autour de ses hanches, entama un baiser plus lent, qu'il savoura comme le plus doux des breuvages. Il fit glisser sa main vers son bas ventre et instigua une première caresse le long du membre de Zachary, l'électrifiant de plaisir.