CHAPITRE XLIV: Un acte inconsidéré

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- 11 février 2029 - Pennsylvanie – Proximité de Pittsburg

Le cœur de l'illusionniste fondit dans ces deux yeux troubles et il bégaya :

— Mais... tu ne voulais plus me voir...

— Parce que t'as baisé avec Deepali ! Et puis merde ! On ne se suicide pas parce que quelqu'un ne nous aime pas, c'est complètement con ! Je te jure, j'ai envie de t'étrangler !

L'esprit de Raphaël devint plus clair, il commençait à comprendre. Zachary avait surpris Deepali en train de l'embrasser et s'était imaginé qu'il l'avait trahi. Mais il n'avait jamais cessé de l'aimer. Le jeune homme épuisé sourit puis chuchota :

— Je t'aime aussi, Zach.

— Bah ouais, bien sûr...

— Et je n'ai pas couché avec Deepali.

— Ne me mens pas. Je t'ai vu l'embrasser chez Justine.

La poitrine de Raphaël devint si légère qu'il s'affaissa tout entier dans le dossier.

— Oh merde, murmura-t-il, c'est trop mignon... t'es jaloux.

Zachary l'assassina du regard et il se ravisa immédiatement.

— Zach... il ne s'est rien passé avec Deepali. Elle était bourrée et elle m'a embrassé, c'est tout.

— Et toi t'étais à poil pour quoi ? Un escape game ? Tu me prends pour un con ?

Raphaël paniqua.

— Mais non, pas du tout !

La tête lui tourna soudainement et il toussa.

— Ça va ? s'enquit Zachary, inquiet. T'es avec moi ?

— Merde, ouais... Écoute-moi... J'avais mis mes fringues à sécher parce qu'Arabella m'avait poussé dans la fontaine.

— Hein ?

— Je suis tombé dans la fontaine avec elle, expliqua-t-il difficilement. Du coup, je suis allé faire sécher mes vêtements dans la salle de bain et j'ai vu que mon portable était pété... Deepali est rentrée et elle m'a embrassé... Le lundi t'étais pas là et j'ai eu peur qu'il te soit arrivé un truc. Je t'ai appelé dès que j'ai eu un autre téléphone, mais comme tu ne voulais pas me parler j'étais persuadé que c'était à cause de William, merde... (Il se passa une main sur le visage.) Je me sens trop con.

Zachary réalisait lentement ce qu'il s'était réellement passé et comprit pourquoi Raphaël n'avait pas répondu à ses appels. Il lui jeta un regard en coin. Il le croyait. Il le croyait et se sentit terriblement stupide. Son Némésis n'avait aucun tort dans cette histoire, mais il l'avait violemment rejeté, sans lui laisser une chance de s'expliquer. Tout aurait pu être évité s'il avait décidé de lui parler plus tôt. Zachary se rendit compte qu'il l'avait blessé, tellement blessé que son Némésis s'était isolé près d'un lac pour s'empoisonner lui-même et il sentit la culpabilité le gagner. Voir Raphaël aussi mal en point lui fendait le cœur en deux.

— C'est moi qui suis con, lui dit-il, j'aurais dû t'en parler. Je suis désolé.

— Mm... C'est bon. Juste, parle-moi la prochaine fois.

— Parce que tu comptes embrasser d'autres meufs ?

— Mais, je... non ! bafouilla-t-il. Ce n'est pas...

Le fils Valdez lui lâcha un sourire goguenard et Raphaël comprit qu'il le taquinait. Il soupira, puis se passa une main sur le visage.

— T'es infernal.

RivalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant