CHAPITRE LIV : Trouver un coupable

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- 19 février 2029 - Pennsylvanie - Jackson Township

Raphaël et Zachary s'étaient installés dans le canapé du bas, devant une série Netflix et une table basse couverte de cartons de pizza. L'illusionniste n'avait évidemment pas remis les pieds dans la cuisine, trop conscient du désastre culinaire qu'il risquait de perpétrer. Il se leva, passa derrière le dossier du canapé et entreprit de masser les épaules de son copain, qui se détendit instantanément.

— T'essaye de te faire pardonner ? demanda-t-il. Parce qu'il va falloir me masser longtemps, le nouveau.

Raphaël pouffa.

— J'arrête quand tu veux.

— Eh bah, souffla-t-il avec contentement, t'es pas dans la merde.

Raphaël sourit. Le félin rétif était plus qu'apprivoisé, il aimait les caresses à la façon d'un chat domestique. Sous ses doigts, le fils Valdez s'assoupissait, ses paupières devenaient lourdes et des sensations plaisantes réveillaient tous les pigments de sa peau. Il n'avait jamais reçu de massage, mais se garda de le dire à Raphaël, qui risquait de vanter une énième fois sa supposée perfection. En vérité, Zachary avait d'autres préoccupations en tête.

— Raphaël ?

— Mm ?

— Tu... te sens comment, en ce moment ?

Raphaël sourit, comprenant que son petit ami s'inquiétait pour sa santé mentale. En vérité, une tristesse sous-jacente flottait en permanence en lui, mais elle était logée là depuis si longtemps qu'il estimait ne pas pouvoir y remédier. Du moins, pas dans l'immédiat. Retrouver la joie de vivre était un travail qui réclamait du temps et Zachary guérissait son cœur par sa simple présence. Il fit rouler ses pouces sur sa nuque et celui-ci baissa instinctivement la tête.

— Ça va mieux, ne t'inquiète pas. (Il marqua une pause.) Je pense souvent aux affiches, je me demande qui a pu les placarder dans l'école. Il n'y avait que Brook au courant.

— C'est peut-être elle.

Raphaël cessa instantanément de le masser et son Némésis se rattrapa immédiatement :

— Non ce n'est pas elle.

L'illusionniste sourit et reprit son massage.

— T'es infernal.

— Plus sérieusement, Brook a... elle m'a défendu, l'autre soir. Elle est cool.

— Défendu contre qui ? s'étonna-t-il.

— Dayna, mes anciens potes, longue histoire.

— Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? demanda Raphaël et son ton se fit plus incisif.

— Rien, ils cherchaient la merde.

L'illusionniste s'immobilisa, les mains sur ses épaules. Des envies de meurtre creusaient leur petit nid dans ses tripes et piaffaient d'impatience à l'idée d'être exécutées.

— Elle habite où Dayna ?

— Raphaël. (Zachary se retourna.) T'es sérieux ?

— Je suis curieux, répondit-il innocemment.

Le fils Valdez jaugea avec scepticisme son visage d'angelot, idéal et charmant, avant de secouer la tête.

— Et si je te donne son adresse tu vas faire quoi ? Débarquer en pleine nuit pour lui casser la gueule ? Bordel, Raph ! Tu vas finir en taule avec tes conneries.

RivalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant