Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est bien déci...
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Angie
L'étape suivante dans notre plan consiste donc à commencer les interrogatoires. Trinity High School ayant déjà adopté une ambiance morose et un peu triste, depuis le départ imprévu d'Olivia, je me sens comme un détective privé embauché contre l'avis du reste du monde, ce matin.
Les policiers ne gardent plus les portes. En revanche, ils errent encore parfois dans les couloirs, à la recherche de la moindre information et du plus petit indice qui pourrait les mettre sur la piste de la disparue du campus.
Sur une piste, tout court, en fait.
Nous n'avons pas eu de nouveau qui concerne l'affaire, rien ne s'ébruite. Tout le monde paraît soupçonner tout le monde, et ceux qui en sont exclus restent sur leurs gardes, désormais. Il y a cette ambiance digne d'un thriller qui plane au-dessus de nos têtes, en harmonie constante avec l'inquiétude de ne jamais voir revenir notre camarade.
Le pire, dans tout ça, je crois, c'est de connaître ce que d'autres ignorent. D'être consciente de ce qu'ils ne peuvent pas imaginer. Je suis à peu près certaine que quelqu'un est responsable de la disparition d'Olivia. Qu'elle l'ait aidée ou contrainte, peu importe, je sais qu'il y a complicité ou crime.
Ça ne date pas de Syke, pourtant. Ça ne vient même pas de l'instant où un inconnu s'est permis d'entrer chez moi pour tenter de m'agresser. Cela remonte à avant ça, au moment où la police a pénétré ces locaux pour admettre le mot disparition.
J'ai su tout de suite. Que ce n'était pas une fugue, et que, d'évidence, ce n'était pas de la directive d'Olivia.
J'ai compris, très vite. Trop vite.
Peut-être à cause de notre histoire. Peut-être en raison de la sienne.
Quoiqu'il en soit, ça ne fait plus aucun doute. Les secrets et les fantômes qui planent sur Trinity doivent être déterrés, au moins en partie, pour nous aider à retrouver notre amie. Et ça commence par ça. Un prénom, pour un lien, pour un interrogatoire.
Fidèle à ma nature pas très sociable, je me plante en plein milieu du couloir, prête à en découdre avec la première des deux meilleures copines de notre recherchée.
— Est-ce que tu as cinq minutes ? J'aimerais qu'on parle d'Olivia.
Carolyn me jette une brève œillade, avant de claquer la porte de son casier, comme pour signer sa réponse.
— J'ai un entraînement, Doherty. Une prochaine fois.
Elle tente de s'évaporer en glissant sur le côté, mais ma paume accroche son bras avec fermeté.
— Je crois que ça ne peut pas attendre.
Ma voix ne laisse passer aucune forme de déclin. Elle soupire, roule des yeux, puis abdique :
