Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est bien déci...
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Angie
— Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra être...
La suite logique de cette phrase pousse mon esprit à fuir. Il refuse d'entendre le reste, parce que justement, dans mon univers à moi, tout ceci est incohérent. En plein milieu du couloir, perdue dans la masse de gens rassemblés, je ne peux qu'observer Resler se faire arrêter. Ce professeur, qui a souvent été plus que ça, de mon ami à mon confident, et qui a le visage désormais fermé, pour la première fois depuis que je le connais.
Les agents de police, dépassés par le commissaire, passent les menottes à Rody, qui se laisse faire sans réagir. Comme s'il s'attendait à un tel retournement, à une finalité de cette ampleur. Alors qu'il traverse le bâtiment, son regard clair se pose sur moi. Ça ne dure qu'une seconde, tout au plus, mais ça suffit pourtant à effacer toutes mes convictions d'un seul coup. Mon cerveau se reconnecte à mon corps, me permettant à nouveau d'entendre le chahut aux alentours. Notre professeur disparaît, les mains attachées devant lui. Toutes sortes de spéculations s'élèvent alors autour de moi.
— Je savais qu'il était bizarre.
— Je ne l'ai jamais senti, ce mec.
Je clos les paupières, tente de faire l'impasse.
Ma priorité n'est pas à sa défense pour l'instant. Je veux comprendre. Comment nous en sommes arrivés là, lui et moi. Je ne suis pas idiote et suis consciente que toute cette enquête et Syke ont participé à notre éloignement. J'ai consacré encore moins de temps que d'habitude au peu de personnes qui m'entouraient. Néanmoins, je ne parviens pas à me faire une raison. Dans mon crâne, aucune cause plausible ne justifie que cet homme, à qui je me suis confessée, ne se fasse arrêter.
— J'ai entendu dire qu'il se tapait Olivia, des fois. Ça a peut-être un rapport avec elle.
Je fusille des yeux mon voisin, quand une main attrape la mienne.
— Mon Dieu, Angie. Est-ce que ça va ?
Ali n'a jamais apprécié Rodolpho, mais qu'elle soit si prévenante à mon égard me réconforte. Je hoche la tête de haut en bas, comme une marionnette. En réalité, je ne contrôle plus vraiment mes gestes, possédée par un fantôme qui me donne tout juste la force de rester debout.
— Je suis certaine que ce n'est rien, tente-t-elle de me rassurer.
— Bah moi, j'suis pas sûr. Il s'est quand même fait arrêter.
Alison donne un coup de coude dans les côtes de son petit ami, que je tâche d'ignorer. Mais le chewing-gum qu'il mâche avec insistance juste derrière moi m'oblige à me retourner. Je ne lui jette pas d'insultes à la figure, même si celles-ci semblent défiler dans mes yeux. Carter se redresse, hausse les épaules. Je crois que je le connais désormais assez pour être certaine que sa mine s'excuse en silence.
