TOME 1.
Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est b...
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Angie
— Putain bébé, t'es irrésistible ! Montre-moi comment tu bouges ? Ouais, c'est ça, ouais !
Je pompe sur ma paille telle une véritable junky de la Margarita. Devant moi, Ali s'obstine à balancer ses fesses au gré de la musique qui passe, sous les yeux transis d'amour de son petit copain. Moi, je me contente de m'abreuver sans limites, appuyée sur le tronc de l'arbre qui abrite notre table. Les potes de Carter ont profité de mon saut au bar pour me piquer ma place et c'est désormais debout que je m'efforce de poursuivre cette soirée qu'on m'avait vendue comme « entre filles ».
Je grinche pour la forme. Mais au fond, j'avoue que je n'ai jamais été aussi heureuse de m'être plantée sur toute la ligne. J'ai longtemps détesté Carter. Il me semble même que c'est toujours un peu le cas. Mais dorénavant, je sais voir ce qu'il apporte à mon amie sans que j'aie envie de m'arracher les yeux. J'ai bien remarqué, comment elle a réagi à son apparition. Elle s'est montrée surprise parce qu'elle n'était pas au courant de cette initiative. Néanmoins, ses traits se sont vite transformés en joie, simple et pure. Celle que l'on éprouve lorsqu'on est bien. Que l'on ressent quand on se sent en sécurité.
Moi, grande handicapée des sentiments, j'en ai été touchée. Je soupçonne les nombreux verres ingurgités d'être coupable d'une importante partie de ça, mais tout de même. Et me voilà, détaillant le couple fou qui ne cesse plus de s'enjailler, dans leur bulle, bien loin de ce que pensent les autres. Carter attrape Ali qui bascule en arrière et l'embrasse à pleine bouche.
Là, c'est de la colère, qui me traverse. Pas contre lui, et même pas contre ce qu'ils forment, tous les deux. Mais contre moi-même, et puis franchement contre Syke. Je voudrais qu'il puisse m'embrasser comme ça, aussi, et ça ne me convient pas. Déjà parce que je ne sais pas si c'est ce qu'il souhaite en retour. Ensuite, parce que c'est infiniment ridicule. Je ne connais rien de lui. Pas même l'entièreté de ses traits. Alors, désirer m'aventurer à rencontrer sa langue, c'est un peu exagéré.
Je me décide à quitter cette image quelques instants plus tard. Il a fallu un peu de temps, mais le bar est désormais tout l'inverse de vide. Des tonnes de gens s'agglutinent à l'entrée, dans l'espoir de dénicher une table de libre ou juste un petit endroit pour se poser. Je me faufile entre les corps brûlants et transpirant, jusqu'à rejoindre les toilettes. Là encore, la queue est immense. Elle dépasse la porte pour continuer dans l'étroit couloir ou la musique est à peine étouffée. Je fais suite à une fille qui ne cesse de soupirer, m'envoyant valser son haleine âcre en plein visage.
Je tourne la tête à demi pour esquiver, me noie dans le flot de pensées qui me submerge à nouveau. Ça en devient invivable, tous ces questionnements, sans pause et sans répit. Si bien que, perdue dans la file, je profite de l'instant pour sortir mon téléphone et m'enflammer. Je retourne dans les messages reçus, où je constate que celui de Syke attend toujours une réponse.
