TOME 1.
Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est b...
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Angie
Le ciel sombre au-dessus de nous est fidèle à l'ambiance qui nous entoure depuis plusieurs jours. Le vent se déchaîne, les nuages s'épaississent, et aux larmes qui ruissèlent sur toutes les joues, vient désormais se mêler la pluie.
L'orage gronde, de la même façon que mon cœur à l'intérieur de ma poitrine. Le cercueil d'Olivia entame sa descente sous terre, quand le silence, seulement entrecoupé de sanglots, est pourtant assourdissant. Mes oreilles bourdonnent. Elles ne parviennent plus à supporter ces voix, que j'entends, dès lors que je suis consciente. Celles qui me hurlent que Resler est un meurtrier, au contraire de mon cerveau qui peine à le croire. Celles qui ne cessent de me tourmenter en me répétant que je n'ai pas pu sauver Olivia, que je n'ai pas su aider Syke. Je me sens démunie, triste, dupée. J'ai peur, aussi. Parce qu'une innocente a payé de sa vie l'injustice de la Terre.
Elle était jeune.
Et ce visage, que je ne peux m'empêcher de fixer, recouvert d'un cadre et des bras d'une mère qui a tout perdu, me rappelle sans cesse mon échec.
Je ne prends pas la peine d'essuyer mes larmes d'un revers de main. Je les laisse couler, passant inaperçues parmi le mauvais temps, mais également les autres. J'écoute le discours du prêtre jusqu'à la fin. Carter est à côté d'Ali, qui tient ma manche. Elle aussi, tressaute de tristesse, sans réussir à se calmer. Elle ne connaissait pas bien Olivia, tout comme c'est le cas de beaucoup d'étudiants devant et derrière nous, mais la situation dans sa globalité nous oblige à éprouver, en plus de la compassion pour la famille, les amis et ceux qui restent, de la douleur.
La vraie, l'intense, celle qui nous consume et nous ensevelit.
Je renifle alors que notre défunte s'en va pour de bon dans le trou qui lui sert maintenant d'avenir.
C'est ignoble.
Elle a disparu pendant des mois, seule, abandonnée et probablement meurtrie. Désormais, il ne reste plus que le vide.
Au fond des yeux, dans la salle de photographie, et surtout en moi. Une place vacante, que plus rien ne pourra combler sauf peut-être le retour de Syke.
Il y a dix jours, qu'il s'est évaporé aussi.
Tout autant de temps que je ne pense plus qu'à ça. J'ai le cœur en bouillie, c'est vrai, mais j'ai davantage l'esprit menotté. Tout ce dont j'ai eu droit, c'est un pauvre vu sur mes messages, restés sans réponses. Depuis, je n'existe plus. Comme si je n'avais plus de raisons d'être là.
Syke est parti, Olivia est morte, et moi, j'ignore où je suis. Ce que je suis.
Ce dont je suis certaine, c'est que je n'ai plus la force de me battre. Ainsi, après seulement deux jours sans nouvelles, j'ai cessé de le harceler. Je n'ai pas cherché à le contacter, par quelques moyens que ce soit, convaincue qu'il lui fallait faire son deuil. J'ignore encore quel lien les rattachait, elle et lui, mais il est clair qu'il y en avait bien un.
