Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est bien déci...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Angie
Les journées sont longues, et plus encore depuis que je n'attends plus qu'une seule chose, tout le temps : le soir. L'intimité de la nuit, de ce que je partage avec Syke, aux dépens de notre sommeil et du reste de nos vies.
À chaque fois que son quotidien s'apaise, quand vient une certaine heure, toujours à distance, on se réunit, l'espace de quelques heures, pour échanger, se rappeler. On ne se le dit pas ouvertement, comme un énième secret à préserver, mais je le ressens. Ce qu'on a fait, dans ces douches, ça nous a rapprochés plus que jamais. Il me manque, de façon terrible depuis une semaine. C'était déjà le cas auparavant, mais depuis que j'ai goûté ses lèvres et davantage, son corps, j'ignore comment je fais pour tenir et ne pas l'implorer de recommencer. Je crois que, d'une certaine façon, j'ai compris. Ses mots ont fini par me faire entendre raison, même si ce n'était pas gagner. Je sais désormais que s'il se cache, c'est pour une bonne cause. Ou une mauvaise, mais une qui a son importance.
Est-ce que je lui manque, également ? Est-ce qu'il pense à moi, tout au long de ce temps où nous sommes séparés ?
Quelques fois, j'aimerais le lui demander. Et puis, l'heure fameuse arrive, et je n'en ai pas besoin. Syke est un solitaire. Il est discret, aussi. Pourtant, que ce soit par des discussions futiles ou alors plus sérieuses, que l'on parle de la pluie ou bien d'Olivia, que l'on rit ou que l'on reste muets, il ne cesse de me prouver, seconde après seconde, que je ne me suis pas trompé. Que c'est lui et moi, maintenant, et plus lui contre moi.
Tout a changé, c'est vrai. Et si découvrir son identité n'est plus ma priorité pour le moment, je donnerais mon âme au diable pour résoudre le mystère de cette disparition, désormais. Parce que lorsque tout sera fini, je saurais tout. C'est lui qui me l'a dit. Lui, qui me l'a répété. Et si nos petites discussions sont amusantes et prennent une telle importance dans ma vie, je suis néanmoins certaine que ce que je souhaite par-dessus tout, c'est le retrouver dans son entièreté.
Je veux pouvoir le toucher encore, l'embrasser à nouveau, le serrer contre moi ou tout simplement le regarder, du moment qu'il est là, près de moi. Que je ne ressente plus ce vide, qui s'empare de mon être dès que je me rappelle son souvenir, et que je prends conscience qu'il est loin.
C'est plus dur, un pas à la fois, un peu plus à chaque heure. Pour lui comme pour moi, l'obligation de se fuir le jour pour ne retrouver qu'un bout de l'autre la nuit n'est plus juste douloureux. C'est insupportable. Et ce soir encore, alors que la discussion coule, laissant nos doigts parler à la place de nos langues, je lui notifie ce qui m'a traversé toute la journée :
« Ça fait une semaine, aujourd'hui. »
En général, on essaye de ne pas passer le stade de l'appel téléphonique. Non pas parce que c'est dangereux, en tout cas, Syke estime être déjà allé trop loin pour s'inquiéter de ça maintenant. En revanche, il s'explique par la difficulté que ça lui demande de raccrocher ensuite. J'ai conscience que c'est sa façon à lui de maintenir le cap, de ne pas franchir la ligne à nouveau, mais j'ai parfois du mal à l'accepter.
