TOME 1.
Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est b...
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Angie
Quand j'arrive à sa hauteur, la femme et le type à la queue de cheval ont déjà fait demi-tour, le laissant se diriger seul vers sa voiture. Avant qu'il ne puisse y entrer, je plaque ma paume sur la portière, ce qui la force à se refermer presque devant son nez.
— Monsieur Devos, quelle surprise.
Le ton que j'emploie est railleur, presque vicieux. Quand je me rends compte que cette scène a l'air d'être tout à fait surjouée, je relâche la carrosserie et me racle la gorge en marquant un pas en arrière. Léonard me fixe, soucieux et un peu étonné. Ses grands yeux ne cessent de faire des allers-retours entre le haut et le bas de mon visage, comme s'il n'en revenait pas.
Bien sûr, je comprends. Moi, ici, à cette heure, il n'y avait que très peu de chance que ça puisse arriver. Seulement, il ignore que je suis coriace. Que la disparition d'Olivia, d'évidence, m'intéresse plus que c'est son cas.
— Bon sang, mais que fais-tu là ?
Sa voix grave est brisée de surprise. Mais tout au fond, j'y discerne tout de même une méchanceté inconnue.
— Je vous ai suivi.
Ce n'est pas tout à fait vrai, mais passons. L'essentiel se trouve dans ce qu'il s'apprête à me dire, et non pas ce que je sais déjà.
— Tu m'as... tu m'as... Mais pourquoi ?!
— Pourquoi ? répété-je en riant jaune. Parce que vous n'êtes qu'un foutu menteur, bien entendu ! Vous trompez votre femme, hein, monsieur Devos ? Vous venez ici assouvir vos fantasmes d'homme désespéré et à la recherche d'une attention que peut-être, elle n'est plus capable de vous offrir ?
Il ne répond rien, mais son regard change quand je poursuis.
— Olivia l'avait découvert, n'est-ce pas ?
Il fronce les sourcils, mais la colère se dissipe soudain. Dans ses traits assombris par le ciel, il n'y a plus que de la peine.
— Elle bossait là, elle aussi, continué-je. Elle vous a surpris avec cette femme, qui vient de vous quitter, donc vous l'avez tué.
Il ouvre la bouche, désormais abasourdi. Mais je ne lui donne pas le temps de se justifier que j'ajoute :
— Peut-être qu'elle vous menaçait de tout dire, alors vous l'avais contrainte au silence. C'est bien comme ça que ça s'est passé, Léonard ?
— Tu ne sais rien ! vocifère-t-il soudain. Rien, rien du tout !
Il avance, je recule. La confiance me quitte tandis que ses iris s'allument d'une flamme qui ne filtre plus que l'horreur. Je n'arrive pas à lire en lui, l'avalanche d'émotions qui défilent dans ses yeux me surprend et c'est sans doute ce qui me permet de rester sur mes gardes. Entre la douleur, la haine, la violence, et l'indignation, il y jongle une atmosphère qui me terrifie.
